L’action se déroule durant quelques jours et nuits d’enfermement. Autour de la prisonnière, s’agitent trois personnes « libres ». Le jeune soldat campé dans ses certitudes. La mère du jeune soldat, illettrée, intelligente et sensible. La jeune femme, compagne du fils de la prisonnière, venue de la campagne.
« Une façon d'aller toujours à l'essentiel. Son destin se joue devant nos yeux. En quelques jours et nuits. Le temps de dénoncer les égarements d'une société sexiste. De replacer l'écriture et la pensée au centre de l'idéal démocratique. De réinterroger les fondements humanistes du soulèvement révolutionnaire. D'éclairer les notions d'égalité, de liberté, de justice, d'enfermement... Tout se dit et s'incarne dans l'exiguïté dépouillée d'espaces intimistes. » Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse
« Du haut de sa grande silhouette à la fois fine et endurcie, Catherine Anne campe avec panache son personnage jusqu’au-boutiste, lui confère une droiture et une détermination mêlées aussi à des accents fantasques un brin extravagants. Les idées toujours d’actualité sont défendues avec un vigoureux aplomb et une belle sensibilité. » Christophe Candoni, sceneweb.fr
« Sous ces influences, cette création ne procède pas à une reconstitution historique, mais s’inscrit sur plusieurs journées dans une fiction intimiste au quotidien, autour de personnages sans patronyme (...) dont les différences de comportements, les affrontements et les échanges, éclairent et interrogent des aspects sociaux, politiques ou philosophiques, toujours d’actualités au présent. (...) Une belle réussite. » Jean Chollet, Webtheatre
« La mise en scène restitue avec pudeur et conviction le drame qui se joue à l’intérieur de la cellule de la prison révolutionnaire, drame passant à travers une femme hors norme, volontaire, engagée, orgueilleuse et déterminée, infiniment libre moralement. » Véronique Hotte, Hotello
D’abord découvrir un texte publié en septembre 1791, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Etre étonnée, touchée par cette réponse à la fameuse Déclaration des droits de l’homme et du citoyen publiée deux ans plus tôt. Un préambule, dix-sept articles, un postambule.
Article premier : La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits.
Article X : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune ; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la loi.
Olympe de Gouges
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne-septembre 1791
Au fil de la connaissance, je voyais apparaître une femme de lettres, engagée, humaniste, antisexiste et antiraciste. Et par dessus tout, une femme aux engagements politiques affirmés, brûlant du désir de participer à la vie publique. Une révolutionnaire courageuse, opposée à la violence, hostile par principe à la peine de mort.
Catherine Anne
J’ai rêvé la Révolution construit une fiction mettant en présence des protagonistes, traversés de questions et d’émotions humaines. Le sentiment que l’action peut se dérouler aujourd’hui dans un autre pays fait place, peu à peu, à la conscience que cela a eu lieu autrefois ici. J’ai choisi cette ambivalence, cette tension, et l’épure d’une pièce intimiste pour évoquer la figure et les derniers jours d’une femme, guillotinée en novembre 1793 pour ses idées et ses écrits, Olympe de Gouges. En m’attachant à cette question : comment une personne qui a vécu librement, avec une forme d’audace, de courage, de culot, résiste à l’emprisonnement ? Après avoir tellement revendiqué la liberté pour elle et pour tous et pour toutes, cette femme termine ses jours dans une cellule. Jusqu’au moment du procès, elle refuse de fuir, persuadée que la justice ne peut la condamner. Jusqu’à sa mort, elle reste convaincue de son innocence et de ses idéaux inspirés des Lumières.
D’autres figures historiques ont inspiré certaines de mes pièces : Rainer-Maria Rilke (Une Année sans été), Calamity Jane (Le Bonheur du vent), Camille, Paul et Louise Claudel (Du même ventre), la famille Calas et le combat de Voltaire (Le Ciel est pour Tous). Cette écriture tendue entre l’Histoire et la violence de notre actualité me semble porteuse d’une intelligence du monde et de l’humanité. Elle permet d’aborder, subtilement, les grands débats sociaux et politiques de notre présent.
C.A.
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.