Jan Fabre crée Le Roi du plagiat une dizaine d’années après L’Empereur de la perte. Deux pièces en forme de diptyque qui ont en commun la figure de l’ange, l’adresse aux spectateurs dans un échange permanent, une richesse du verbe.
Jan Fabre fait de son « plagiaire » un séducteur qui espère que le public va le respecter, l’estimer, l’accepter. Est-il fragile ou manipulateur ? C’est tout le talent de Jan Fabre que d’être constamment sur le fil d’une vérité non dite.
Le Roi du plagiat est donc un ange qui veut devenir… Homme. Et donc renoncer à son immortalité. Devant un tribunal de singes bavards – les humains –, il se défend, se justifie. Car il a dû avant tout apprendre à « parler avec les mots des autres », à plagier donc. Pour Jan Fabre, le roi est nu. Et le théâtre plus que jamais inspiré.
Philippe Noisette
1, Place du Trocadéro 75016 Paris