Le Serviteur de la beauté voit l’ange-clown, (re)devenu homme, se déguiser en modeste marionnettiste au service d’une puissance supérieure, une force mystérieuse. « Vous pouvez l’appeler Dieu ou le sublime », mais dans cette pièce Jan Fabre lui donne le nom de la beauté.
Ce marionnettiste se voudrait à l’évidence invisible, tandis qu’il ouvrirait des petits tiroirs et laisserait la parole à ses créatures suspendues au bout d’un fil. On comprend dès lors que pour l’auteur et metteur en scène flamand, ce serviteur manipulé est peutêtre aussi celui qui manipule dans un jeu de rôles jouissif et singulier.
Chez Jan Fabre le monologue se fait « orchestre symphonique qui s’accorde, cherche la note juste tout en bavardant ». On s’en délecte par avance.
Philippe Noisette
1, Place du Trocadéro 75016 Paris