Le célèbre roman de Francis Carco adapté par Frédéric Dard plonge dans le monde des marlous et des pierreuses de Montmartre, au début du XXe siècle, et s’impose comme une photo en sépia. Dans ce milieu où les « hommes » jouent du surin et ne plaisantent pas, Fernande s’éprend de Jésus La Caille, celui que l’on prend souvent pour une fille. Drame ou comédie de mœurs ?
" Relu Jésus La Caille qui m’a paru excellent d’un bout à l’autre. On y chercherait en vain une faute, une vulgarité. Ce sujet extraordinairement scabreux est traité sans fausse pudeur. " Julien Green, de l’Académie Française
" C’est au son de l’accordéon que Nénette a connu Léon et que j’ai rencontré Fernande… " soupirait déjà Francis Carco dans la Bohème de mon cœur. De cette rencontre est né Jésus La Caille, un roman inoubliable paru en 1914. Près de 30 ans plus tard, Fernande s’évadait, avec la complicité de Frédéric Dard, des pages du fameux livre pour conquérir en 1952 la scène parisienne.
C’est le mérite de l’adaptateur d’avoir laissé à cette littérature son côté " d’imagerie " : les lilas fleurissaient sur la butte où le petit marlou qui affûtait la lame à l’ombre blafarde d’un réverbère avait souvent une rose entre les dents…
Mon envie aujourd’hui est de vous faire voyager et vivre dans le Montmartre d’entre deux guerres, vous faire rencontrer son milieu canaille, ses filles de joie, ses mauvais garçons et leurs péripéties… Et « Jésus La Caille », ce garçon qu’on prend souvent pour une fille comme le dit la chanson.
Jacques Darcy
1, avenue Gabriel 75008 Paris