Comment se préserver au mieux de l’infidélité féminine qu’en épousant sa pupille Agnès, dont l’éducation au couvent s’est appliquée à la « rendre idiote autant qu’il se pourrait » ?
Arnolphe, se faisant parfois pompeusement appeler Monsieur de la Souche, accélère son projet de mariage lorsqu’il découvre que le fils de son ami Oronte, le jeune Horace, conquiert le cœur d’Agnès. Cet amer constat est une révélation : il aime jalousement la jeune fille.
La conquête d’Arnolphe devient un combat, celui d’un amoureux impuissant et ridiculisé, cherchant désespérément à contrarier par la ruse et la force les velléités des jeunes amants, finalement unis par un heureux coup de théâtre.
Molière est déjà fort apprécié du public lorsque est créée en 1662 L’École des femmes, reprenant notamment les thèmes du cocuage et de l’éducation féminine traités dans L’École des maris. En écho aux idées débattues dans les salons, L’École des femmes approfondit la problématique de la condition féminine. La pièce marque en outre un tournant dans l’oeuvre de Molière qui déploie, sur cinq actes, une comédie en vers dont la finesse des caractères et l’acuité des descriptions sociales valent à l’auteur et interprète d’Arnolphe le plus grand succès public de sa carrière, ainsi que les premières attaques de ses détracteurs dénonçant des invraisemblances littéraires, une atteinte à la bienséance et à la religion. Soutenu par le roi, Molière se défend sur les planches avec, en 1663, La Critique de l’École des femmes et L’Impromptu de Versailles.
En 2004 à l’Athénée, Jacques Lassalle retrouve Molière pour monter L’École des femmes en hommage à la lecture qu’en fit Jouvet en 1938. Il reprend aujourd’hui cette pièce « baroque » qui débute, pour lui, comme un fait divers de séquestration pour s’achever en une « bouleversante histoire d’amour ». Ce metteur en scène s’attache à la problématique du double lieu, le dehors et le dedans, dont la captivité façonne une Agnès réfléchie et mélancolique. Retirée dans un monde insularisé par Jacques Lassalle, elle s’éveille, isolée dans la maison d’Arnolphe, bâtie sur une île au milieu d’un lac.
« On ne se lasse pas de retrouver Molière et en particulier salle Richelieu. Jacques Lassalle, signe un spectacle qui est un accomplissement magnifique de l'oeuvre. Il faut dire que les interprètes sont remarquables à commencer par l'Arnolphe complexe à souhait de Thierry Hancisse. Magistral. Ici, nous éclabousse la sensibilité extrême d'un grand metteur en scène qui s'entend avec ses interprètes et leur fait donner le meilleur du meilleur d'eux-mêmes. » Armelle Héliot, Le Figaro, le 22 novembre 2011
« Jacques Lassalle a fait le choix de la gravité contre l'hilarité. Dans un décor métaphorique (une île-prison), avec une musique liturgique (Les Leçons de ténèbres, de Couperin) et sur un tempo très lent (2h40), d'excellents comédiens (Thierry Hancisse) jouent avec solennité une partition douloureuse. Ce spectacle d'une glaciale beauté confortera ceux qui tiennent Corneille pour le nègre de Molière, et croient le tragique supérieur au comique. Morale : quand Lassalle est sévère, la salle est sombre. » Jérôme Garcin, Le Nouvel observateur, le 1 er décembre 2011
« Beau spectacle qui nous rend intelligent, belle mise en scène et belle direction d’acteur, Jacques Lassalle nous emmène de la comédie à la tragédie. Une belle soirée. » Solveig Deshamps, unfauteuilpourlorchestre.com, le 25 novembre 2011
Je me suis un peu ennuyé à cette Ecle des Femmes. La mise en scène et les décors (bizarrement une maison sur piloti dans une sorte de lagune, sans doute pour donner l'impression d'isolement) sont austères. Arnolphe est sinistre et passe son temps à se lamenter. Décidément, la Comédie Française est beaucoup dans ce registre en ce moment.
Je l'ai vu avec les mêmes acteurs la saison dernière et j'ai été déçu. J'aime bien Jérémy Lopez mais je l'ai trouvé trop sombre dans le rôle. Son Arnolphe est sinistre et dépressif. Finalement, on s'ennuie un peu à l'entendre se lamenter pendant deux heures.
Je me suis un peu ennuyé à cette Ecle des Femmes. La mise en scène et les décors (bizarrement une maison sur piloti dans une sorte de lagune, sans doute pour donner l'impression d'isolement) sont austères. Arnolphe est sinistre et passe son temps à se lamenter. Décidément, la Comédie Française est beaucoup dans ce registre en ce moment.
Je l'ai vu avec les mêmes acteurs la saison dernière et j'ai été déçu. J'aime bien Jérémy Lopez mais je l'ai trouvé trop sombre dans le rôle. Son Arnolphe est sinistre et dépressif. Finalement, on s'ennuie un peu à l'entendre se lamenter pendant deux heures.
Place Colette 75001 Paris