Arnolphe a élevé sa pupille Agnès dans l’isolement le plus total afin de faire d’elle une épouse soumise et fidèle. Mais l’innocence équivaut-elle à l’ignorance ? La violence semble être la langue naturelle d’Arnolphe : parler, pour lui, c’est dominer. Vivre ? « Se garantir de toutes les surprises. » Aimer ? Posséder et façonner : « Ainsi que je voudrai, je tournerai son âme. » Le sérieux du projet se donne pour sagesse, mais Chrysalde, l’ami, ne s’y trompe pas : « Je le tiens pour fou de toutes les manières. » Aveuglé, Arnolphe se prend pour un héros de tragédie, mais il n’y a là d’autre fatalité que la logique d’une lubie qui se retourne contre lui : « Jusqu’où la passion peut-elle faire aller ? ». Hélas, le bonhomme se trompe de genre : il n’y a pas de tragédie du cocuage ! Agnès, sous nos yeux, s’éveille aux sens, au sentiment, à la parole enfin qui, soudain conquise, constitue la véritable école de liberté. L’oiseau est prêt à s’envoler.
L’École des femmes, ou la défaite d’une tyrannie… Oui, Molière toujours, pour le défi, l’irrespect, la liberté par émancipation, qui laisse Arnolphe pantelant, « ne pouvant plus parler - Oh ! » sera son dernier mot. Exit. Sous les rires.
Le metteur en scène Philippe Adrien, également directeur du Théâtre de la Tempête à la Cartoucherie, excelle quand il s’empare d’auteurs classiques. De Shakespeare à Tchekhov en passant par Feydeau ou Sophocle, son regard sait dévoiler les secrets contenus dans ces œuvres. Sa lecture de L’Ecole des Femmes ne fait pas exception. Le rire engendré par les stratagèmes ridicules du vieil Arnolphe pour épouser sa jeune pupille Agnès vient donner le contrepoint à la noirceur de la farce. Les comédiens, tous excellents, font virevolter cette pièce classique si intemporelle.
« Un spectacle à ne pas rater. Philippe Adrien transpose ce classique de Molière au XIXème siècle et lui donne des allures de conte sur le rapport homme-femme, plus actuel que jamais. Un carton assuré. » Elle
« L’Ecole des femmes nous rappelle alors les atroces faits divers de notre temps. Après le chaud, souffle un froid glacial… c’est osé et brillant. » Les Echos
« Trois très bons comédiens donnent du relief au spectacle : Patrick Paroux fait un Arnolphe mûr, moins ridicule que passionné et obstiné ; Valentine Galey a la détermination d’une Agnès innocente qui apprend vite et sait parfaitement ce que son cœur désire ; Pierre Lefebvre a le charme et l’aisance d’un Horace très séduisant. » Télérama
« Un spectacle intelligent, maîtrisé. Il plaira aux jeunes qui découvrent la pièce comme à tous ceux qui l'ont vue très souvent. » Le Quotidien du médecin
« Un Molière 1900 léché, drolatique et noir signé Philippe Adrien. (…) N'hésitez pas… » Fousdethéâtre.com
« Philippe Adrien livre une « Ecole des femmes » comme l’avait imaginé Molière : une pièce qui doit déclencher le rire des spectateurs. Une vraie comédie satirique portée par une très belle distribution. Le miracle Molière opère toujours ! » Stéphane Capron, sceneweb, 15 septembre 2013
« Il a du métier, du savoir-faire. Il sait où il va. Mais il n’oublie jamais que le plaisir et l’émotion viennent des interprètes eux-mêmes. Aussi appuie-t-il la représentation sur l’être même et la présence des comédiens. Et le bonheur du spectateur est là. » Armelle Héliot, Le Figaro, 14 septembre 13
« Philippe Adrien a du métier, du savoir-faire. Il sait où il va. Mais il n’oublie jamais que le plaisir et l’émotion viennent des interprètes eux-mêmes. Aussi appuie-t-il la représentation sur l’être même et la présence des comédiens. Et le bonheur du spectateur est là. » blog Le Figaro
« Elle commence pour moi par une commande d’écriture, celle d’un texte français de La Cabale des Dévots, pièce historique sur l’affaire de Tartuffe, l’auteur, Boulgakov, étant lui-même biographe de notre poète dramatique national. Le texte de Boulgakov me tombe des mains, mais dans la foulée, je dévore son Monsieur de Molière qui me fait aussitôt partager la belle empathie de l’écrivain soviétique pour l’homme de théâtre du XVIIe. Là, je comprends tout, et je vois bien le rapport entre les deux couples, Molière – Louis XIV et Boulgakov – Staline. Déjà pris, je me plonge dans La Vie de Molière de Grimarest et me voilà embarqué, disons-le, pour toujours. Du coup, je reprends le point de départ de Boulgakov ou plutôt ce que j’arrive alors à démêler des raisons qui furent celles de Molière de se lancer dans l’aventure de Tartuffe, et je fais une pièce sur cet épisode de la vie de l’homme de théâtre incomparable : Le Défi de Molière.
Le reste s’ensuit, je monte en Allemagne George Dandin et Dom Juan puis à Reims, ce Défi commandé par Jean-Pierre Miquel qui me suggère ensuite de mettre en scène Monsieur de Pourceaugnac, à quoi viendront s’ajouter Amphitryon et Le Médecin volant avec la Comédie-Française. Depuis lors, à part la belle aventure du Malade imaginaire avec Bruno Netter et sa Compagnie du 3 e Œil et une recréation de Pourceaugnac au théâtre du Vieux-Colombier, je me réserve, attendant l’heure de quelque grand rendez- vous avec l’une ou l’autre des pièces majeures. Tout récemment, il m’est tombé une bonne occasion de m’énerver devant le poste à l’écoute d’une émission consacrée à la question de savoir si Molière, ce saltimbanque n’est-ce pas, était bien l’auteur des pièces qu’on lui attribue. Et de prétendre que Corneille serait le véritable écrivain, lui dont l’inspiration, si l’on se réfère à son œuvre originale, n’a pourtant rien de commun avec celle de l’auteur du Misanthrope, de quoi tomber de sa chaise ! La preuve du reste cette École des femmes qui paraît l’année même où Molière épouse Armande Béjart, de 20 ans sa cadette. Une jeune femme dont il y a tout lieu de penser que, tel Arnolphe avec Agnès, il l’a d’abord considérée comme sa fille. Passons sur l’hypothèse odieuse avancée par certains contemporains d’un Molière père d’Armande et, par voie de conséquence, incestueux. Là n’est pas la question. Si, comme on l’admet généralement, un voile sépare la vie et l’œuvre, et aussi bien l’homme de l’écrivain, il faut noter qu’ici un fantasme traverse cette limite et guide Molière, pour la première fois, au cœur même de son inspiration, c’est-à-dire de son génie.
C’est évidemment d’amour qu’il s’agit, de cet amour qui se confond avec le désir. Remontant aux premiers émois de la petite enfance, l’énergie dont il est porteur anime bien sûr tout homme dans sa jeunesse et sa maturité, elle peut même resurgir de manière aussi incongrue qu’illusoire jusque dans sa vieillesse. De cela Molière, reprenant quelques idées de nouvelles et de pièces de son temps, fait une comédie sociale qui encore aujourd’hui nous semble traiter avec pertinence de la fameuse question des relations entre homme et femme. Au départ, l’idée de combiner les termes d’un paradigme dont le maître mot pourrait être : printemps. Oui, pour Agnès et Horace qui sont de tout jeunes gens, c’est bien sûr le printemps de la vie. Mais la belle saison du renouveau est aussi là, dehors, dans le jardin et dans la nature, certes domestiquée, où Arnolphe a choisi d’élever sa pupille pour la protéger des autres mâles et bientôt l’avoir toute à lui. Le sang d’Arnolphe palpite à l’unisson du monde, le malheureux n’y voit plus clair. Susciter une écoute sensible et rigoureuse du texte. N’en rabattre ni sur la réalité, ni sur la poésie. Soutenir jusqu’au bout ce paradoxe. »
Philippe Adrien
très bon spectacle excellents acteurs mise en scène super
Très belle mise en scène. Bons acteurs .Un très bon moment.
Un Molière très actuel, et d'une grande drôlerie !
Pour 3 Notes
très bon spectacle excellents acteurs mise en scène super
Très belle mise en scène. Bons acteurs .Un très bon moment.
Un Molière très actuel, et d'une grande drôlerie !
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