27 ans après la parution du roman matrice Un Barrage contre le Pacifique, autobiographie masquée, Marguerite Duras en propose une adaptation théâtrale en forme de variation : mêmes personnages, mais autres accents, autre ton.
Au centre, objet du récit, la Mère, « veuve très jeune, seule avec nous dans la brousse pendant des mois, des années, donc seule avec ses enfants ; elle se faisait son cinéma et le nôtre de surcroît ». Mère brisée par le « vampirisme colonial », seule face aux éléments, à la lisière de la folie.
Autour d’elle, la racontant, Suzanne et Joseph, ses enfants et puis Mr Jo, qui n’est pas encore l’Amant : « Elle était dure la mère. Terrible. Invivable. Pleine d’amour. Mère de tous. Mère de tout. Criante. Hurlante. »
Pour Duras, l’eden c’est la liberté de l’enfance, en Indochine, mais c’est aussi le cinéma : enfance du cinéma et cinéma de l’enfance. N’existe que « le roman de ma vie, de nos vies, pas l’histoire… C’est par l’imaginaire que le souffle est rendu. »
Mais l’oeuvre se donne aussi comme récit de formation : apprentissage de la trahison, de l’injustice, de la folie pour la Mère ; de l’amour pour Joseph ; de la solitude pour Suzanne. « Ils racontent sans tristesse l’histoire de la Mère. En souriant. Enfance profonde de tous ce qu’on voit de plus clair, c’est cette joie. »
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.