Adaptation d’un court texte de jeunesse de l’écrivain suisse Robert Walser, L’Étang expose au regard les plis et replis d’une histoire d’amour filial, en distribuant les rôles entre deux comédiennes, Adèle Haenel et Julie Shanahan.
L’Étang est un drame familial qui se distingue du reste de l’œuvre de Robert Walser (1878-1956) : c’est un texte privé que le jeune écrivain avait offert à sa sœur et l’unique qu’il écrira jamais en suisse-allemand. C’est l’histoire d’un enfant qui se sent mal aimé par sa mère et simule, au comble de son désespoir, un suicide pour vérifier l’amour qu’elle lui porte. Quels sont vraiment les enjeux ici ? Qu’est-ce qui se joue entre les lignes et sur scène ? Quelles sont les différentes strates de langues, des narrations aux paroles, formulables ou non, qui composent notre perception, notre compréhension et nos échanges ?
Ces questionnements – depuis longtemps au cœur du travail de Gisèle Vienne – sont mis en abyme à travers le texte de Robert Walser et le dispositif scénique : Adèle Haenel et Julie Shanahan incarnent respectivement un et deux personnages tout en prêtant leurs voix aux autres, figurés par quinze poupées. Sur le plateau, les huit scènes et les dix-sept corps sont exposés en permanence. Coexistent ici plusieurs niveaux de perceptions de la réalité et de la temporalité, de l’intériorité et de l’extériorité. Interrogeant les conventions du théâtre et de la famille, L’Étang pose notamment la question, dont l’aspect essentiel fait vaciller, de ce que l’on voit – la représentation partagée de la réalité, la norme sociale.
Cette pièce est créée en souvenir de la collaboratrice de longue date de Gisèle Vienne, la comédienne Kerstin Daley Baradel, décédée en juillet 2019, avec laquelle la metteure en scène et son équipe avaient développé si intimement ce travail.
Aucune émotion ne se dégage de ce travail intellectuel de mise en scène et d’interprétation. Ni d’un point de vue esthétique visuelle, sonore ni vis à vis des personnages. Même en connaissant l’histoire qu’on est supposé voir, on ne fait pas le lien avec ce qui se passe sur scène. On entend mal les mots des comédiens - la musique est très agressive dans le fond et dans le volume : partis après 35 minutes.
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Aucune émotion ne se dégage de ce travail intellectuel de mise en scène et d’interprétation. Ni d’un point de vue esthétique visuelle, sonore ni vis à vis des personnages. Même en connaissant l’histoire qu’on est supposé voir, on ne fait pas le lien avec ce qui se passe sur scène. On entend mal les mots des comédiens - la musique est très agressive dans le fond et dans le volume : partis après 35 minutes.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris