Moscou 1953, à la veille de la mort de Staline, Iouri Petrovski est accueilli à l’Hôpital Central des malades mentaux de Moscou, envoyé par l’Union des Ecrivains pour raconter aux « malades » l’Histoire du Communisme et de la Grande Révolution Socialiste d’Octobre. Guidé par Timofei le débile moyen, séduit par Katia l’infirmière fanatique, assailli par les ombres, Iouri va cheminer à tâtons et jusqu’à la chute, à travers le dédale des ruines de l’histoire.
Par la compagnie Umbral.
La difficulté dans l’amalgame des mots est de confondre les concepts pour les simplifier afin de les rendre accessibles dans l’erroné. Un Hôpital est un monde à part entière avec ses lumières, son odeur, ses sons, une présence d’espoir et de souffrance, de vie comme de mort. Les hôpitaux psychiatriques soviétiques de l’ère Stalinienne sont eux, un centre d’expérimentation de l’inhumain mais aussi un refuge à l’enfer proposé par ailleurs dans les camps de travailleurs sibériens.
Le clown lui est un Univers absurde et véritable, honnête et franc, cherchant l’union comme l’égoïsme. Ce sont ces mondes qui vont se réunir dans cette pièce de Matéi Visniec, qui loin des amalgames nous propose une véritable réflexion sur la manipulation historique des « petits » de ce monde.
Victor Quezada-Perez
« Que quelqu'un puisse monter en langage totalement clownesque ma pièce L'histoire du communisme racontée pour des malades mentaux -et qu'il le fasse merveilleusement bien - voici un défi auquel je n'avais jamais pensé. Il fallait avoir du talent, du courage et un brin de folie pour oser, et une troupe totalement dévouée à l'art de clown, voire des clowns professionnels pour réussir… Il fallait que ce soit Victor Quezada-Perez, amoureux de tout ce qui touche à la tristesse, à la joie, à la poésie et à la dimension métaphysique du clown… on ne voit d’ailleurs pas un Staline au nez rouge comme sur la couverture de ma pièce éditée chez Lansman.
Le metteur en scène n'est pas allé loin pour trouver le ton de la mascarade, le registre grotesque et l'atmosphère d'hôpital psychiatrique qui jalonnent sa mise en scène. Il a eu tout simplement l'idée, et la force inspiratrice, de forer à l'intérieur d'un texte qui parle, en fait, d'un grande mascarade historique, d'une grande bouffonnerie du pouvoir, d'une grande tromperie humaine…
Victor Quezada-Perez a su se poser quelques questions essentielles en montant cette pièce, parmi elles celle concernant la transformation du clown en bourreau. Staline, Hitler, Mussolini, Mao, Pol Pot… sont, finalement, les clowns fous de l'histoire du XX-ème siècle. Et voir Staline évoluer en clown dans la mise en pièces de l'histoire de la chute de l'utopie communiste, telle que Victor Quezada-Perez l'a conçue avec la mise en scène de ma pièce, est un vrai bonheur énergisant parce que c'est un nécessaire exercice de mémoire. »
Matéi Visniec
78, rue du Charolais 75012 Paris