L'homme qui rit / Renzo le partisan

• Interroger frontalement les valeurs de la démocratie

Antonio Negri est une figure incontournable de la pensée politique, spécialiste des mouvements autonomes italiens. Cet engagement lui valut d‘être poursuivi par l’État italien, et il dut passer de nombreuses années en prison en Italie et en exil en France, avant d'être acquitté. Son essai Empire, co-écrit avec Michael Hardt, est devenu dans les années 2000 un best-seller mondial. Depuis neuf ans, Barbara Nicolier met en scène ses textes de théâtre : en 2005, la Trilogie de la différence  ; aujourd’hui, les deux premières pièces de la Trilogie de la critique, nouveau cycle inédit.

L’Homme qui rit et Renzo le partisan s’emparent de faits réels qui embrassent deux générations de militants. Corruption et répression sont au centre de la première pièce. Un homme politique est enlevé et condamné à mort après qu'il a essayé de construire un compromis historique entre le parti communiste italien et la démocratie chrétienne. Jeunesse et violence sont au coeur de la deuxième pièce où Renzo achève son adolescence dans le fracas de la seconde guerre mondiale. Premier baiser, premier coup de feu. Parallèlement à son apprentissage d’homme, s’édifie une République qu’il finira par fuir.

Faire entendre ces pièces qui interrogent frontalement les valeurs de la démocratie a d'autant plus de sens qu'elles sont montées au TGP, dans cette ville de Saint-Denis qu'Antonio Negri a longuement arpentée dans les années 1990 pour ses recherches en sociologie politique, et à laquelle il demeure aujourd'hui encore très attaché.

D'après La Trilogie de la critique d'Antonio Negri.