Après Change Me, la compagnie Mauvais Sang explore les mécanismes français de domination sociale à travers trois révoltes de notre Histoire. Un spectacle coup de poing passionnant qui donne la parole à la jeune génération. Dès 15 ans.
Dès 15 ans.
Notre histoire coloniale et les structures mentales qu’elle a engendrées hantent nos esprits. Elles forment un abcès qui pèse sur les cerveaux de notre génération et gangrène nos imaginaires.
À partir des soulèvements d’esclaves ; de la résistance des corps à la torture militaire pendant la Guerre d’Algérie; et des mouvements de révoltes de 2005, Camille Bernon et Simon Bourgade écrivent cette tragédie pour les temps présents.
« Le mal qu’éprouvait un seul devient une peste collective. » Camus, L’Homme révolté, 1951
De la xénophobie brutale aux réflexes paternalistes inconscients, le racisme dont souffre notre société semble être le symptôme d’une blessure si profonde que nous ne pouvons faire l’économie d’aller voir d’où elle vient. Nous avons eu l’intuition que notre héritage colonial joue un rôle prédominant dans la persistance des racismes d’aujourd’hui ; avec LWA nous avons voulu retourner jusqu’à ce qui semble en être le point d’origine.
Chez un être humain, après un traumatisme, l’esprit ne cesse de faire ressurgir le souvenir violent pour tenter de l’apaiser. La persistance de symptômes prévient qu’une blessure profonde doit être résorbée ; elle durera aussi longtemps que le souvenir ne sera pas pleinement intégré à la psyché de l’individu.
L’inconscient collectif peut lui aussi être conçu comme un grand corps, où les mêmes principes psychiques s’appliquent. Les violences sociales que nous connaissons aujourd’hui, et que nous considérons à tort comme des nouveautés, ne sont que les symptômes persistants d’un traumatisme historique dont nous ne pourrons nous guérir que lorsque que nous le mettrons collectivement en récit.
Il s’agit avec LWA de tenter cette action thérapeutique à l’échelle de notre société. Nous pensons que c’est seulement en regardant collectivement notre passé que nous pouvons espérer changer nos comportements, et que si nous n’en examinons pas profondément l’héritage, nous sommes complices de la violence qui continue de s’exercer selon ses règles. Il ne s’agit pas avec LWA de dresser un portrait factuel de l’Histoire, mais plutôt de tenter de décrypter et démanteler les mécanismes d’un système d’oppression, et l’influence profonde, existentielle, qu’il opère sur les imaginaires de ceux qui le vivent, dominés comme dominants.
Bâti à partir de différents matériaux fictionnels, mêlés à des documents réels (récits d’esclaves, témoignages de révolutionnaires, discussions législatives, entretiens psychiatriques), LWA fait écho aux mouvements d’insurrections contemporains. Notre ambition est ici de proposer, selon la formule d’Edouard Glissant, une «vision prophétique du passé» - un récit qui s’attache à restituer les actes et l’humanité de ceux qui sont restés dans les silences de l’Histoire officielle, une relecture visionnaire de notre passé, pour tenter de transformer radicalement notre façon de comprendre et de vivre le présent.
Camille Bernon & Simon Bourgade
Voilà un spectacle à voir, incontestablement, même si j'ai quelques réserves. Certains passages, notamment le début du spectacle, m'ont semblé très réussis. Le tout est très bien joué. J'aurais toutefois préféré par moments une approche un peu plus didactique; je crains en effet que ce spectacle ne touche que les spectateurs déjà convaincus.
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Voilà un spectacle à voir, incontestablement, même si j'ai quelques réserves. Certains passages, notamment le début du spectacle, m'ont semblé très réussis. Le tout est très bien joué. J'aurais toutefois préféré par moments une approche un peu plus didactique; je crains en effet que ce spectacle ne touche que les spectateurs déjà convaincus.
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