Ma mère, cette héroïne
Rose, la mère, traîne avec elle les fantômes d’un passé tyrannique, dont le despotisme s’exerce sur le présent comme sur la raison. Elle guette et débusque partout les agissements sordides des miliciens de Vichy qui ont torturé son frère au printemps 1943. La dame, âgée, surprend dans ses placards des sbires du Maréchal Putain, et accuse l’huissier venu procéder à l’inventaire avant saisie de l’appartement de Créteil, cité des Acacias, d’être l’émissaire de Darnand. Maître Echinard accomplit son office, recense les meubles et biens divers tandis que la dame en peignoir établit le compte des ravages de l’Histoire. Adaptatrice et metteur en scène, Mónica Espina quitte l’Argentine en 1985, après la dictature, pour travailler à Paris et traduire en espagnol des auteurs français, tel Philippe Minyana. Elle choisit de s’emparer avec « La Compagnie des spectres » du thème délicat de la transmission de la mémoire. « Quelles sont les répercussions de la Grande Histoire sur la vie de chacun d’entre nous ? Comment se transmettent-elles de génération en génération ? L’héritage de la violence, l’horreur, les injustices, la cruauté de l’Histoire… c’est tout cela qui nous constitue. Huis clos grinçant, frôlant de justesse les prix Goncourt et Renaudot, le roman de Lydie Salvayre, publié aux Éditions du Seuil, a reçu le prix Novembre 1997. Fille d’immigrés espagnols installés en France au tout début de la Seconde Guerre, Lydie Salvayre est psychanalyste et pédopsychiatre. Auteur, notamment, de « La Déclaration », de « La Médaille », et d’une « Conférence à Cintegabelle », elle considère la littérature comme ultime lieu de sédition, de « résistance à l’aplatissement de la langue, résistance aux valeurs marchandes, résistance à la pensée unique ». Insoumises, la fille et la mère de « La Compagnie des spectres » décident, au terme des luttes filiales qui les déchirent et les unissent, d’évacuer le triste huissier. La subversion des mots et l’acuité d’un style dressent le procès d’une humanité repue d’indifférence et de discours lénifiants.
Pierre Notte
Je n'ai aimé ni la mise en scène, ni l'interprétation. Ce texte magnifique de Lydie Salvayre aurait du être joué en monologue montrant de l'intérieur la dérive d'une fille soumise à la folie de sa mère. Au lieu de celà on assiste aux échanges théâtreux de 3 comédiens. Quel dommage.
Je n'ai aimé ni la mise en scène, ni l'interprétation. Ce texte magnifique de Lydie Salvayre aurait du être joué en monologue montrant de l'intérieur la dérive d'une fille soumise à la folie de sa mère. Au lieu de celà on assiste aux échanges théâtreux de 3 comédiens. Quel dommage.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris