Qui, de l’homme ou de la femme, aura été le premier infidèle en amour ? Pour trancher la question, deux garçons et deux filles font l’objet d’un étrange protocole d’éducation, loin de la foule civilisée. Des manèges de la séduction et du désir, ils seront les cobayes ingénus. Prolongeant l’expérience imaginée par les héros de Marivaux, Jacques Vincey a conçu un dispositif en miroir pour six jeunes acteurs, qui entraîne dans son jeu le spectateur, caché derrière une glace sans tain.
On ne remonte pas impunément à l’origine du monde et à ses premières amours… Dans La Dispute, les guerres galantes de Marivaux vont naître de l’application d’un protocole cynique : séparer quatre enfants de toute société pour mieux scruter dans l’ombre la fraîcheur de leurs premiers émois et l’amertume de leur tourments naissants. Cruelle situation certes, mais charmant spectacle, et drôle, quiplus est… Car, comme l’écrit le dramaturge du spectacle, Vanasay Khamphommala, il s’agit bien d’une comédie : “Comédie de l’insolence, de l’incapacité à limiter la vie, comédie du désastre, en un sens, La Dispute met aussi en scène une victoire de l’anarchie du désir sur la tentative mortifère de le canaliser.”
Mais portons encore plus loin l’expérience… Dans cette version fraîche et pop du classique, Jacques Vincey rend avec malice la monnaie de sa pièce au spectateur : ah !, il voulait, lui aussi, observer à l’abri des regards, sous le prétexte d’une pièce de théâtre ? Être un voyeur plongeant dans l’ombre ses secrets frissons ? Eh bien qu’à cela ne tienne, mais allons alors jusqu’au bout de ce désir… Deux par deux, les spectateurs seront placés dans des cabines. Là, ils regarderont le spectacle derrière une vitre et l’écouteront grâce à un casque. Seront-ils pour autant à l’abri des tempêtes ? Voire…
Pour ce spectacle singulier, le metteur en scène d’Und a travaillé avec six jeunes acteurs issus du Jeune Théâtre en Région Centre-Val-de-Loire – qu’il connaît très bien puisqu’il les côtoie de façon permanente : “Avec eux, je ne fais pas un spectacle mais un travail dans le temps, et j’avais envie de monter non pas La Dispute mais une Dispute avec eux.” C’est donc une mise en abyme supplémentaire qui se déroule ici, puisque voilà les apprentis comédiens livrés à leurs premiers rôles. “La Dispute ausculte impitoyablement ce fameux passage de l’enfance à l’âge adulte au cours duquel l’infini des possibles se resserre en un faisceau de comportements induits, plus ou moins consciemment, par le monde dans lequel il nous faut vivre, écrit Jacques Vincey. Avec le sérieux et la légèreté des enfants quand ils jouent, les comédiens nous entraîneront dans une fête des sens, lumineuse et cruelle – belle comme une blessure.”
Excellente mise en scène, très bonne direction d'acteurs, très bonne interprétation et surtout dispositif scénique très innovant et permettant une écoute très fine du texte. Y courir..........
Ce n'est pas la distribution d'un role de femme à un homme et d'un rôle d'homme à une femme qui m'interroge (cette idée est au contraire firt bienvenue à un moment ou l'acceptation des transgenres se pose enfin) mais le voile noir qui recouvre de la tete aux pieds les deux hôtes. Marivaux parle de leur couleur de peau noire et sans doute à l'époque de Marivaux un tel artifice était nécessaire mais aujourd'hui ? Anfin le dispositif de glace sans tain est intéressant mais ne m'a pas paru indispensable.
D'une grande actualité concernant la question de l'absence de rapport sexuel. La différence entre les sexes n'est plus une question si tranchante comme elle l'a été auparavant. La confusion des places et des modes de jouir entre les sexes est très actuelle, dans ma pratique clinique ça revient constamment. Dans l'époque où il n'y a plus la fonction séparatrice du Nom du Père il y a cette porosité entre les uns et les autres, "les personnes". C'est aussi très bien mise en scène le fait que c'est par la parole que les êtres parlants ont un corps et aussi que concernant le rapport sexuel les parlêtres bafouillent. La mise en scène m'a rappelé le film de Orson Wells, La Dame de Shanghai et et aussi Blade Runner de Ridley Scott où le visuel est d'une importance capitale et les miroirs vont au-delà du narcissisme. La mimesis et les doubles de l'époque des alliens? Mes félicitations aux acteurs et au metteur en scène.
Mise en scène originale, mais le dispositif en vaut-il le coup ? Après tout, dans une salle de théâtre, nous sommes déjà tous des voyeurs. Le fait d'être dans une cabine derrière une glace sans tain ne transforme (heureusement) pas le spectacle en peep-show, ni en club échangiste ! La représentation reste intéressante, même si ce n'est pas la meilleure pièce de Marivaux. La distribution des rôles est assez discutable, l'inversion des sexes dans le second duo est inutilement déroutante.
Pour 4 Notes
Excellente mise en scène, très bonne direction d'acteurs, très bonne interprétation et surtout dispositif scénique très innovant et permettant une écoute très fine du texte. Y courir..........
Ce n'est pas la distribution d'un role de femme à un homme et d'un rôle d'homme à une femme qui m'interroge (cette idée est au contraire firt bienvenue à un moment ou l'acceptation des transgenres se pose enfin) mais le voile noir qui recouvre de la tete aux pieds les deux hôtes. Marivaux parle de leur couleur de peau noire et sans doute à l'époque de Marivaux un tel artifice était nécessaire mais aujourd'hui ? Anfin le dispositif de glace sans tain est intéressant mais ne m'a pas paru indispensable.
D'une grande actualité concernant la question de l'absence de rapport sexuel. La différence entre les sexes n'est plus une question si tranchante comme elle l'a été auparavant. La confusion des places et des modes de jouir entre les sexes est très actuelle, dans ma pratique clinique ça revient constamment. Dans l'époque où il n'y a plus la fonction séparatrice du Nom du Père il y a cette porosité entre les uns et les autres, "les personnes". C'est aussi très bien mise en scène le fait que c'est par la parole que les êtres parlants ont un corps et aussi que concernant le rapport sexuel les parlêtres bafouillent. La mise en scène m'a rappelé le film de Orson Wells, La Dame de Shanghai et et aussi Blade Runner de Ridley Scott où le visuel est d'une importance capitale et les miroirs vont au-delà du narcissisme. La mimesis et les doubles de l'époque des alliens? Mes félicitations aux acteurs et au metteur en scène.
Mise en scène originale, mais le dispositif en vaut-il le coup ? Après tout, dans une salle de théâtre, nous sommes déjà tous des voyeurs. Le fait d'être dans une cabine derrière une glace sans tain ne transforme (heureusement) pas le spectacle en peep-show, ni en club échangiste ! La représentation reste intéressante, même si ce n'est pas la meilleure pièce de Marivaux. La distribution des rôles est assez discutable, l'inversion des sexes dans le second duo est inutilement déroutante.
30, rue du Chevaleret 75013 Paris