Janvier 1992. Quelques mois avant sa mort, Serge Daney s’entretient avec Régis Debray sur son itinéraire de critique de cinéma. Rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, journaliste à Libération, fondateur de la revue Trafic, il témoigne de ce que « voir des films » lui a offert du monde. Presque 20 ans plus tard, Nicolas Bouchaud donne vie sur scène à ce tour d'horizon sensible du cinéma.
Les étapes de cette marche ont pour nom : Rio Bravo, Tegucigalpa, Nuit et Brouillard, Moonfleet, Le Salaire de la peur… Les compagnons de route sont James Stewart, Jean-Luc Godard, Ava Gardner, Buster Keaton, Howard Hawks, Danielle Darrieux… Les paysages traversés ressemblent aux films de notre enfance, à un journal intime, un autoportrait, un roman, une chronique ou un pamphlet. Le guide est un homme de (la) parole, possédant cet art subtil de raconter des histoires et de donner un poids jusqu’alors inconnu à votre écoute et votre regard. Cette merveilleuse odyssée est La Loi du marcheur.
En découvrant le film réalisé en 1992 par Pierre-André Boutang, Serge Daney, Itinéraire d’un ciné-fils, le comédien Nicolas Bouchaud est traversé par ces entretiens aériens, dans lesquels Serge Daney, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, journaliste à Libération, revient sur sa vie, ses voyages, le cinéma, les médias… Il s’en empare pour faire entendre la voix et la pensée d’un des plus grands passeurs de l’histoire du cinéma, témoignant de ce que « voir des films lui a offert du monde ». École du regard et de la vigilance, le cinéma est un « savoir regarder » qui, quelle que soit la classe sociale à laquelle on appartient, renvoie à notre rapport à l’art, au présent, à la vie, à l’expérience. Seul en scène, Nicolas Bouchaud raconte, incarne, interpelle, mime, élabore, réagit, se perd et se retrouve, se pose et s’envole, saute et se cache. La joie nous envahit, celle de se sentir un individu pensant, en veille et en marche, aiguisé et sensible, ouvert à la poésie.
Petit Parisien né en 1944 dans le 11ᵉ arrondissement au sein d'un milieu modeste, Serge Daney raconte ce que « voir des films lui a offert du monde ». C'est un passeur virtuose, s'exprimant de façon claire, percutante, avec un sens aigu de la formule. Nicolas Bouchaud s'empare de cette parole de « griot » pour s’adresser directement au public, avec pour soutien un film « ami », que ni lui ni Serge Daney n'ont jamais perdu de vue : Rio Bravo d’Howard Hawks. Intégré à la mise en scène, le film offre de multiples possibilités de jeu entre plateau et écran de projection afin de rendre hommage au cinéma et à son pouvoir de changer le cours de nos vies.
D’après Serge Daney, Itinéraire d’un ciné-fils, un film de Pierre-André Boutang et Dominique Rabourdin.
« Peu importe que l'on connaisse ou non Serge Daney, ou que l'on soit cinéphile ou pas. On suit le voyage au long cours à travers la vie d'un homme qui fut d'abord un enfant de la Seconde Guerre mondiale, pour qui le cinéma devint tôt la promesse d'être " un citoyen du monde " . Nicolas Bouchaud restitue ce voyage avec une allégresse en accord avec la mélancolie de Serge Daney, dont aucune image n'apparaît, sinon une silhouette, à la fin. » Le Monde
« Deux heures ou presque donc de grâce, d'intelligence, de réflexion, d'humour, de partage. Hommage, oui, bien sûr, au ciné-fils et au cinéma qu'il aimait, mais aussi objet théâtral parfaitement maîtrisé, réglé, précis, dans une bonne humeur contagieuse. » Martine Silber, Marsupilamima
Un texte sensible et profond, qui fait réfléchir sur le sens du cinéma, d'une œuvre artistique et sur le regard du spectateur. Avec une incarnation et une présence incroyable, comme toujours, de Nicolas Bouchaud. Et de beaux moments de mise en scène.
Intelligent, drôle, inspirant
La voix de gens comme Daney nous porte en ces temps difficiles et Bouchaud l'incarne avec beaucoup de tendresse et d'humour.
remarquable d'intelligence tant pour N Bouchaud dont on connait le talent que pour la mise en scène
Pour 4 Notes
Un texte sensible et profond, qui fait réfléchir sur le sens du cinéma, d'une œuvre artistique et sur le regard du spectateur. Avec une incarnation et une présence incroyable, comme toujours, de Nicolas Bouchaud. Et de beaux moments de mise en scène.
Intelligent, drôle, inspirant
La voix de gens comme Daney nous porte en ces temps difficiles et Bouchaud l'incarne avec beaucoup de tendresse et d'humour.
remarquable d'intelligence tant pour N Bouchaud dont on connait le talent que pour la mise en scène
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