Sans jamais trahir l’œuvre de Tchekhov, Myriam Saduis nous offre une version contemporaine de La Mouette resserrée sur six personnages et parsemée d'inserts : textes, vidéo et musique. Cette adaptation est le fruit d’un très beau travail d’écriture où, par la grâce de montages audacieux, des mots de Pessoa, Philip Roth et Marilyn Monroe viennent épouser avec justesse la trame rugueuse du drame initial, faisant écho à l’étonnante modernité de Tchekhov.
Tout commence par la fin, avec la scène par laquelle Tchekhov ferme sa pièce : Constantin Treplev vient de se suicider. C'est d'emblée la stupeur qui ouvre le jeu. Le jeune écrivain laisse une œuvre inachevée et une famille en deuil. Dans cet après-coup, ses proches cherchent à comprendre et à savoir. Un objet est au centre de tous les intérêts, que tous auscultent comme une archive encore chaude : l'ordinateur du jeune artiste. Ne reste de lui que cette relique moderne qui renferme tous ses souvenirs. Chacun des personnages va devoir tour à tour s’y confronter afin de donner corps à cette nostalgie de l’avenir qui explore, avec beaucoup de profondeur et de pudeur, les passions humaines.
Prix de la critique 2012
Le 15 octobre, le jury des Prix de la critique 2012 (presse belge) récompensait par deux fois La Nostalgie de l’avenir avec le prix de la mise en scène pour Myriam Saduis, et celui de l’espoir féminin pour Aline Mahaux.
« Myriam Saduis transpose Kostia en un chercheur de formes nouvelles d’aujourd’hui, qui tente, ordinateur et images à l’appui, de trouver, par essais et erreurs, de nouvelles esthétiques qui peuvent toucher la sensibilité contemporaine. (...) Au total un spectacle à voir d’urgence : un régal, cette Mouette concentrée, intense, drôle et profonde à la fois. » Christian Jade, RTBF
« Le rêve de Nina-la Mouette et de Kostia n’a pas d’âge, il est universel et éternel : vivre, c’est changer la vie. (...) L’adaptation de Myriam Saduis en apporte une démonstration qui fait mouche : le théâtre, c’est changer le théâtre. Le public qui se presse aux Doms est bon signe : espérons que cette « Nostalgie » ait de l’avenir. » Charles Silvestre, L'Humanité
« Myriam Saduis a osé une vraie réécriture dramaturgique pour livrer un spectacle sensible et palpitant. (...) Point de vue neuf, reconstruction habile, interprétation incandescente et retenue. » Marie Baudet, La Libre Belgique, Juillet 2012
2, place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Voiture : partir de la porte d'Italie, prendre la RN7 en direction de Villejuif. A la hauteur de la station de métro tourner à droite, avenue Eugène Thomas puis au 1er feu à gauche rue Jean Monnet.