Présentation
Les Acharniens
La Paix
Pourquoi monter Aristophane ?
Traduction et Adaptation
Ecriture poétique (Le Choeur)
Ecriture musicale
Ecriture Chorégraphique
Du fond de l'Antiquité, la voix d’Aristophane nous lance son message de sagesse jouisseuse dans un inaltérable éclat de rire. La présente version du texte de La Paix! est composée de la pièce originale Les Acharniens (écrite par Aristophane quand il avait vingt ans) dans laquelle vient s’imbriquer un morceau de La Paix, titre d’une autre pièce d’Aristophane.
Dans les deux fables du jeune poète concourant chaque fois avec succès aux fêtes théâtrales de son époque, c’est le thème de la guerre qui est traité.
Les Acharniens l’abordent d’un point de vue farcesque et individualisent le sujet, faisant de la quête pacifiste et égoïste du marchand Dikéopolis l’enjeu même de l’intrigue, tandis que La Paix aborde le sujet sous un angle plus onirique et fantaisiste, faisant intervenir les dieux et donnant à la mission du héros de la fable une dimension humanitaire.
Réunir ces deux œuvres en un même spectacle se justifie à plusieurs titres.
D’abord parce qu’elles se ressemblent étrangement dans leurs conclusions à l’égard de la gratuité des conflits ainsi que dans le style loufoque et léger avec lequel elles règlent un problème insoluble depuis les origines de l’humanité, celui de la guerre.
Ensuite parce que, voulant les décharger de toutes les allusions historiques qu’elles contenaient, on les a réduites de beaucoup. Les associer permet d’obtenir une seule pièce d’une durée traditionnelle d’une heure.
Pour finir, disons qu’elles se complètent merveilleusement, la poésie contenue dans La Paix venant tempérer la truculence des Acharniens.
Afin que l’action reste homogène, on a fait des héros des deux fables un seul et même personnage, le dénommé Dikéopolis.
La simplicité psychologique des créatures aristophanesques autorise un tel amalgame.
Leur caractère et leur objectif pacifiste se ressemblent assez pour les fondre en un seul.
C’est leurs discours qui les définissent.
Dikéopolis personnage central des Acharniens et de La Paix n’est autre que le porte-parole d’Aristophane.
On peut déjà dégager quelques principes qui présideront à cette mise en scène.
La gaieté, la fête, la Nature indissociables de l’œuvre du poète guideront ce travail.
On jouera sur le contraste entre l’interprétation comique et outrée des acteurs “ satellites ”, celle plus réservée et quotidienne de Dikéopolis et celle psalmodiée, mi-lyrique mi-bouffonne du Chœur.
Le spectacle tient à ressusciter l’atmosphère festive, en même temps que sacrée que dégageaient les représentations de l’époque, vouées au culte de Dionysos, dieu du vin.
Tout conviera le spectateur au divertissement, voire au défoulement, tout en amenant son attention vers le message final d'Aristophane : un Carpe Diem à la gloire de la Paix, et un retour aux valeurs primitives célébrant la vie sous ses formes les plus généreuses.
Il s’agit donc moins ici d’une reconstitution que du désir de réveiller un univers à la fois si lointain dans le temps et si proche dans la liberté, l’enthousiasme et le bon sens qu’il respire et nous insuffle… à vingt-cinq siècles d’intervalle !
Aristophane a vingt ans lorsqu’il présente Les Acharniens au concours de comédie des Lénéennes, fêtes des vendanges célébrées en l’honneur de Dionysos.
Athènes exerce son emprise militaire sur les cités alliées, les incitant à la guerre contre Sparte.
Le pouvoir reste entre les mains de démagogues, de généraux, et de profiteurs qu’Aristophane n’épargne guère. Fort de ce contexte dramatique, le jeune auteur de comédies entreprend de réhabiliter la paix dans l’esprit surchauffé des Athéniens.
Sa trame est simple...
Le vieux paysan Dikéopolis, fatigué par les hostilités ambiantes, propose à ses concitoyens de mettre fin aux combats contre les Lacédémoniens.
Devant l’inertie de ceux-ci, il décide de conclure avec l’ennemi une paix séparée, dont il sera seul bénéficiaire.
Grâce aux services du demi-dieu Amphitéos, le voilà propriétaire d’une trêve de trente ans, dont il prétend faire bon usage avec les siens...
Mais c’est sans compter la hargne des Acharniens, charbonniers d’Attique, réputés pour leur acharnement à la guerre!
Dikéopolis n’échappe qu’à grand’peine à leur colère belligérante.
La tête sur le billot, muni des atours de Télèphe -un personnage pitoyable emprunté à Euripide, chargé d’inspirer la clémence du choeur, son juge- il expose son argumentation en faveur de la paix et sa tempérance à l’égard des Lacédémoniens, auxquels il retire une part de responsabilité dans le conflit.
Le Choeur se laisse gagner par son bon sens et malgré l’intervention du général fanfaron Lamachos, qui prône la bataille à tous vents, Dikéopolis rallie ses juges à sa cause.
Il ne lui reste qu’a faire fructifier cette paix unique dont il est l’heureux propriétaire.
D’abord en ouvrant son marché...
Il développe alors un commerce prospère avec les cités voisines, qui viennent lui vendre leurs “ spécialités ”...
C’est ainsi qu’un Mégarien troque ses deux filles contre du sel, en les faisant passer pour des petits cochons, tandis qu’un Thébain se voit offrir un sycophante (délateur de la cité, espèce très répandue à Athènes) comme “ récipient à tout faire ”.
Vient ensuite le temps des réjouissances...
Sous l’oeil envieux et flatteur du choeur qui chante ses louanges, Dikéopolis se consacre maintenant à la préparation d’un festin pour fêter son bonheur retrouvé.
Bonheur qu’il protège avec jalousie, refusant de céder la moindre once de paix aux quémandeurs qui l’assaillent, et se riant des déboires de Lamachos, à qui ordre est donné de partir au combat.
Sur cette image heureuse d’un homme qui se livre corps et âme aux plaisirs simples de la vie, tandis que d’autres risquent la leur vainement, s’achèvent Les Acharniens, premier hymne à la paix...
Un intermède guerrier assure la jonction entre la fin festive des Acharniens et le début de La Paix, qui se déclare encore dans un contexte conflictuel.
Quatre ans après Les Acharniens, Aristophane présente La Paix aux grandes Dionysies de 421. Le contexte politique et militaire a peu changé durant ces quelques années. Toujours la guerre entre Sparte et Athènes...
Pour revigorer le peuple épuisé par les batailles, et couvrir les derniers sursauts bellicistes des chefs de guerre infatigables, Aristophane compose un hymne à la Paix, propre à réconcilier la Grèce morcellée.
Ici encore, c’est à l’initiative d’un homme moyen, vigneron de son état (qui reste le Dikéopolis des Acharniens dans notre version), que la Paix séquestrée par Polemos -personnification de la guerre- sera réhabilitée après quelques aventures...
Tout commence par la visite que Dikéopolis rend à Zeus, pour s’expliquer face à face sur le sort de la Grèce. Il s’envole au ciel juché sur un escarbot, scarabée sacré qui se nourrit de ses propres excréments. Mais les dieux ont déserté leur demeure, lassés de la bêtise des hommes. Ils en ont confié la garde à Polemos, qui prépare un mortier géant pour y piler toutes les cités de l’Attique, après avoir emprisonné la Paix.
Aidé par le Chœur et par Hermès, messager des dieux devenu complice de l’opération après quelques compromissions, Dikéopolis dirige la libération de la Paix à l’insu de Polemos. Grâce surtout à l’ardeur des paysans de l’Attique qui composent le choeur en majorité, la Paix est bientôt remise sur pied.
Deux déesses l’accompagnent: Opora et Théoria, l’une préposée aux fruits, l’autre aux fêtes. Dikéopolis se voit attribuer Opora pour épouse en récompense de sa vaillance et de sa sagesse. Le retour sur Terre du héros aimablement escorté s’effectue sans souci, tandis qu’Hermès donne sa version des causes de la guerre et que le Coryphée fait l’apologie d’Aristophane. Après avoir offert Theoria aux membres du Conseil, le valeureux héros confie Opora à son serviteur pour les préparatifs nuptiaux. Mais avant de célébrer comme il se doit le retour de la Paix, Dikéopolis doit affronter trois visites importunes.
D’abord celle d’Hérocliès, diseur d’oracles et oiseau de mauvais augure quant à l’avenir de la Paix... Il est rapidement évincé par les vigoureuses réparties de son interlocuteur.
Puis, c’est aux marchands d’armes que Dikéopolis se trouve confronté, accusé d’avoir déclenché leur faillite. Il trouve rapidement une solution à leur détresse en leur indiquant comment convertir leurs outils de guerre en ustensiles de paix.
Enfin, un enfant venu égayer la cérémonie de noces de ses chants se voit vertement congédié, n’ayant à son répertoire que des hymnes guerriers.
Après ces contrariétés passagères, ressurgit un horizon lavé de tout orage et commence enfin la fête en l’honneur de Dikéopolis, passé de l’état de citoyen anonyme à celui de héros de la cité. La vie simple, fondée sur les plaisirs du moment est rendue aux hommes...
A chacun d’en profiter comme il l’entend!
“ …et notre poète ajoute qu’il vous enseignera encore beaucoup de belles choses afin de vous rendre heureux sans vous flatter, ni vous aveugler, mais en plaidant toujours pour ce qui est juste. ” La Paix
A l’heure où s’amorce un nouveau millénaire, où l’on se donne, à grand renfort de virtuel, un avant-goût de futur, où l’on accueille entre les murs branlants de notre présent le spectre séduisant de l’au-delà, à cette heure d’attente, hantée par la quête du neuf, il est parfois bon de faire volte-face...
Détournons le regard de l’abîme d’incertitudes qui s’ouvre droit devant.
Portons-le un millénaire en arrière... Nous voilà chez les Romains.
Reculons encore un peu... Nous arrivons chez les Grecs.
Cinq siècles avant que soit posée la pierre fondatrice de la longue épopée Judéo-chrétienne dont nous vivons peut-être le dernier épisode.
Nous sommes donc aux alentours de 420 de l’ère précédente.
Rien qui paraisse très étranger dans la situation d’alors...
C’est la guerre.
Athènes s’épuise dans un conflit sans fin contre Sparte.
Conflit auquel prend part une kyrielle de cités-vassales.
Pas de journaux ni médias d’aucune sorte à l’époque pour commenter cette malheureuse routine de guerre entretenue par des chefs batailleurs ou démagogues autour d’absurdes prétextes, à en croire certains dires... Seuls témoins et chantres de l’actualité, les auteurs dramatiques qui, à chaque concours bi-annuels, font le bilan plus ou moins diplomate d’un contexte politique souvent litigieux.
Pas de censure non plus à l’époque: les tyrans d’Athènes se laissent fustiger et n’opposent que d’anodines représailles à leurs dénonciateurs. La démocratie s’exerce, semble-t-il, de manière assez régulière.
Il faut rappeler que les citoyens “ libres ”, c’est à dire ayant le droit de manifester leur opinion, ne représentent qu’un tiers de la population (les femmes, les enfants et les esclaves étant considérés comme entités négligeables).
C’est donc l’esprit tranquille qu’Aristophane peut exercer sa verve comique et critique, à l’égard d’une réalité qu’il juge absurde.
Absurde non, cette obstination à se chercher querelle, alors que la vie s’offre, prodigue en plaisirs faciles et délicieux?
Absurde de préférer la discorde à l’entente, la violence à la sympathie, la vengeance au repos...
Absurde de s’occuper des affaires du voisin, quand il y a tant à faire chez soi...
Tellement absurde qu’Aristophane n’hésite pas à s’amuser de ses semblables, à travers des fables mi-réalistes, mi-fantastiques, afin de rétablir une vérité souvent malmenée.
Son bon-sens, sa joyeuse simplicité, sa franche vivacité donnent à son théâtre un naturel que l’on retrouvera plus tard dans les farces, les opérettes ou le théâtre de rue.
A la croisée de tous ces genres qu’elle contient en germe, cette oeuvre hybride attire par la fraîcheur de ton et la santé d’esprit qu’elle dégage.
Pas question ici de morale ou de concession à un système dont beaucoup d’aspects sont contestés.
Aristophane a une vision bien personnelle de la vie, et c’est elle qu’il nous fait partager.
Il y a chez lui une insolente confiance, qui se joue de toutes les modes, de tous les codes de pensées, de toutes les opinions commandées par les contingences.
Une confiance qui s’affirme avec bienveillance dans son égoïste et candide façon de considérer l’existence et de la plier à ses aspirations.
Il y a une naïveté saine à célébrer les joies agrestes contre les contraintes citadines.
Il y a un individualisme farouche et franc à défendre ses propres instincts contre les lubies communes, surgies d’on ne sait quelle source douteuse; et en même temps un joyeux humanisme, affranchi de toute férule divine, de toutes influences perverses, de toute idéologie surannée.
Il y a une innocence tout simplement, un regard original et authentique posé sur nous tous.
Et le discours qui l’accompagne n’est qu’un rire moqueur et fraternel.
Un rire qui éclate encore avec autant de clarté et d’à propos vingt-cinq siècles plus tard... avec la vigueur des choses qui n’ont pas d’âge, car elles sont infiniment humaines.
Il existe plusieurs traductions des Acharniens et de La Paix.
Beaucoup ont tenté des transpositions, permettant d’interpréter les allusions (notamment politiques) dont foisonne l’œuvre du poète, de la manière la plus moderne qui soit.
Ils ont adapté les références, remettant certains traits précis au goût du jour, cherchant à réactualiser un contexte lointain.
Cette démarche nous semble artificielle, dans la mesure où l’on s’attache à privilégier l’esprit général du texte plutôt que certains détails accessoires, relevant davantage de l’anecdote.
C’est l’essence d’Aristophane que l’on désire ici transmettre.
Pour aboutir à une trame universelle et intemporelle, le retour au texte initial semble indispensable.
Malika Hammou, universitaire et hélleniste, auteur d’une thèse sur Les Acharniens, a donc repris la partition d’origine, en la tirant légèrement vers quelques principes inhérents à l’écriture, mais sur lesquels nous avions voulu mettre l’accent : humour, vivacité des répliques, recherche d’équivalences sur certains noms propres ou certaines expressions, sans céder à la modernisation…
Rien n’a été greffé au texte original.
Les coupures pratiquées ne visent qu’à en accuser le tracé, effaçant les éléments anachroniques, qui empoussiéreraient le sens global.
L’adaptation s’est donc servi de cette nouvelle traduction “ orientée ” et l’a retravaillée selon des perspectives scéniques. C’est toujours en relation avec les interprètes choisis pour les rôles et en fonction de la scénographie que cette seconde écriture s’est construite.
Une écriture sur mesure pour un spectacle en projection perpétuelle, qui prend ses racines dans le texte originale, avec le souci d’en restituer la personnalité…
Un petit lexique distribué au public en début de représentation, permettra d’éclaircir quelques énigmes de vocabulaire.
La partition du Choeur et du Coryphée est entièrement recomposée, de façon à en livrer toute la poésie.
On cherchera des formes plus familières à notre oreille que celles pratiquées par le poète. Rythmes et prosodies de notre temps remplaceront les formes antiques, dont nous ne connaissons pas toutes les règles.
Cette partition poétique (sorte de livret) appelle un jeu expressif, une diction et une articulation particulière.
La fonction du Chœur (entre journaliste et commère, clochard-témoin et bouffon) s’exprime aussi par cette langue parallèle.
Le Chœur (à l’origine composé de 24 choreutes) est ici réduit à deux acteurs, sortes de frères-clowns, qui fonctionnent en duo siamois, et s’opposant parfois au Coryphée.
Il symbolise l’opinion publique.
C’est le représentant scénique des spectateurs.
Celui-ci est un Chœur “ sage ”. Celui qui pense davantage.
Un clown blanc, capable d’improviser un discours en pleine intrigue.
Capable d’un début d’indépendance par rapport au consensus que porte le Chœur, comme une seconde peau.
Le Coryphée agit également comme trait d’union entre le public et les personnages de la fable.
Il assure le lien entre les deux.
Témoin, il se permet parfois d’intervenir en parole ou en acte.
La partition musicale, composée en relation avec les différents épisodes du spectacle, en ponctue les mouvements.
Elle intervient aussi de façon plus atmosphérique sur certains passages, où la pantomime prend le relais du texte (notamment durant l’intermède guerrier, qui sépare les deux pièces).
Il reste peu de témoignages de la musique écrite à l’époque d’Aristophane.
On sait cependant que le chant et la musique intervenaient surtout pendant les passages liés au Choeur.
On connaît quelques instruments d’alors: l’aulos (flûte double), la cythare (instrument d’Apollon) ou percussions.
Mais toujours aussi éloigné d’un souci de reconstitution, nous laissons le champ libre à l’imagination du compositeur pour créer un univers sonore, comme une rumeur intégrée à la parole, qui en soit la jumelle acoustique...
Les instruments ou objets musicaux utilisés participent des costumes et jouent à vue, comme s’il s’agissait d’accessoires.
Chaque personnage est doté du sien, en correspondance avec son caractère, et l’utilise à certains moments choisis (orchestrés ou solos).
Il s’agit aussi bien d’instruments traditionnels que d’autres, fabriqués pour l’occasion, selon le principe d’opposition-conciliation entre nature et civilisation, entre ancien et moderne ci-dessous développé.
Le chant ne reproduit aucune mélodie.
Il agit comme une ritournelle, composée d’harmonies primitives, simples et lancinantes comme certains chants tribaux ou sur le principe du grégorien, mais toujours dans un esprit de fête et de joie.
N’oublions pas que nous sommes placés sous la protection de Dionysos, qui recommande la gaieté, inspirée par l’ivresse…
Le “ cordax ” semble avoir été la danse caractéristique du théâtre comique.
Elle consistait en un enchaînement de figures “ licencieuses, bouffonnes et fringantes ”.
C’est à ce genre de danse stylisée, constituée de poses tenues ou d’arabesques successifs que l’on pense pour la démarche du Chœur et du Coryphée.
Ils se meuvent à l’instar des silhouettes peintes sur les vases conservés de cette époque, mi-hommes mi-félins
Ils ont quelque chose d’animal, à la frontière entre le bouffon et le sorcier : hiératiques et agiles à la fois, capables des plus surprenantes métamorphoses.
Forme corporelle à la parole, comme pour souligner leurs dires, souvent abstraits, par une posture adaptée.
Il y a quelque chose de la statuaire dans leurs mouvements respectifs.
Mais ici encore, il s’agit d’inventer, à partir de sources diverses, et toujours dans le même esprit homogène de vitalité et d’onirisme, un langage corporel.
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