Résister à la violence
Note de mise en scène
Une musique originale
Deux personnages, une femme enceinte et un enfant-soldat, se révoltent contre la lâcheté de leur auteure qui se contente d’écrire au lieu d’agir face aux horreurs de la guerre et l’accusent d’utiliser les malheurs des autres pour construire son œuvre et soulager sa conscience. Elle se défend. L’écriture est sa manière de résister à la barbarie… Jusqu’où peut aller la liberté de l’artiste ?
Voici donc une histoire forte et cruelle, émouvante, insolente, sensuelle et drôle, malgré tout… Pour y insuffler la vie, une distribution belgo-africaine, un musicien et trois personnages-acteurs qui se racontent, chantent au cœur de la guerre. Et même si le théâtre n’a jamais apporté la paix aux hommes, il peut parfois servir d’instrument de résistance à la violence.
L’Unicef définit l’enfant-soldat comme tout enfant - garçon ou fille - de moins de 18 ans qui est intégré à une force armée ou à un groupe armé régulier ou irrégulier quelconque, pour y remplir des fonctions de tous types, y compris mais non exclusivement celles de cuisiniers, porteur, planton, et de toute personne accompagnant les groupes de ce type à l’exclusion des parents proches, ce qui inclut les filles et les garçons recrutés aux fins de rapports sexuels forcés et/ou mariages forcés.
La Résistante est publié chez Lansman Editeur, Nocturnes Théâtre, 2003 - Prix SACD-Lansman du Concours d’Auteurs de l’Union des Artistes 2002-2003 (Belgique).
« Si j’ai voulu monter La Résistante de Pietro Pizzuti, c’est que cette pièce pose la question du sens même de mon métier d’homme de théâtre. Depuis quelques années déjà, je m’intéresse au continent africain : non pas à la manière d’un intellectuel mais bien parce que mon histoire personnelle m’a amené à croiser des individus, des hommes et des femmes du Sénégal, du Congo, du Cameroun, de la Guinée et j’en passe…qui m’ont bouleversé, qui ont changé mon regard sur ce continent.
Cette Afrique dont je ne connaissais que l’actualité douloureuse, qu’en Occident, on nous montre à la télévision, des amis m’ont permis de la découvrir en me prenant par la main, en me faisant asseoir dans leur maison, au bord d’une route à partager le poisson grillé et le manioc, tout près du battement de leur cœur et souvent, éclaboussé de l’éclat de leurs rires ou de leur tristesse contenue.
Et donc, mon incontournable désir de parler du monde à travers le théâtre en me « mélangeant » à tous ces gens du Sud, si proches parfois, si différents d’autres fois… »
Guy Theunissen
Le spectacle est accompagné musicalement par un compositeur-interprète : le célèbre saxophoniste guinéen Maître Barry.
Mamadou Aliou Barry se situe à la frontière de la musique traditionnelle et du jazz (il se définit lui-même comme un musicien de variété africaine). Il fut pendant de longues années l'un des maîtres tambours de l'ensemble des ballets de Conakry. Directeur de l’Orchestre national de Guinée, il dirige également le "Kaloum Star" (qu'il a fondé en 1969), un orchestre d'une dizaine de musiciens qui jouent une musique inspirée par celle des réjouissances, des baptêmes et mariages de la Guinée traditionnelle. Il participe à de nombreuses tournées et festivals internationaux avec ce Kaloum Star mais également avec le très réputé Bembeya Jazz.
Avec l’acteur Zigoto Tchaya (qui incarne l’enfant-soldat), également chanteur et danseur, il forme un duo où se mêlent les accents de la flûte traversière, du saxophone (alto et ténor), de la flûte peul et les chants polyphoniques (généralement ce sont des adaptations d'anciens chants religieux importés par les blancs). Le mélange parfois étonnant et toujours explosif de la tradition et du rap.
46, rue Quincampoix 75004 Paris