La Thébaïde ou les frères ennemis

du 24 septembre au 26 octobre 2007

La Thébaïde ou les frères ennemis

Première tragédie de Racine, rarement jouée, La Thébaïde ou les Frères ennemis raconte la haine, au-delà du pouvoir convoité, de deux jumeaux. Une histoire aux origines de l’inconscient occidental : leur mère s’appelle Jocaste, leur soeur Antigone, leur père était Oedipe. Une mise en scène d'une grande élégance formelle, offrant une unité de ton qui suscite l’admiration. La musique live de Théo Hakola, figure importante du rock underground y accompagne le vers racinien. Avec Anne Alvaro.

L'histoire
Note d'intention
La musique et l'espace

  • L'histoire

Deux frères jumeaux, Polynice et Etéocle, fruit de l’union incestueuse entre Jocaste leur mère et Œdipe le fils aîné, se vouent une haine fratricide depuis qu’Etéocle a décidé de régner sans partage sur Thèbes. Or leur défunt père avait émis la volonté qu’ils trônent un an chacun à tour de rôle. Dès lors, Thèbes est à feu et à sang et se voit bientôt assiégée par les troupes de Polynice qui souhaite faire valoir le droit du sang pour gouverner la ville alors qu’Etéocle, plébiscité par le peuple et encouragé par son oncle Créon, refuse de rendre le trône à son frère.

Créon, qui voit dans la lutte fratricide le moyen de conquérir le pouvoir tant convoité, espère séduire Antigone, leur sœur, qu’il aime secrètement. Jocaste, désespérée par tant de haine cherche à ramener ses fils à la raison, à les faire fléchir et leur demande le temps d’une trêve de se rencontrer. Polynice, accompagné d’Hémon fils de Créon, fidèle cousin combattant aux côtés du prince par amour pour Antigone, pénètre dans la cité. Mais la confrontation physique des deux frères va exacerber leur haine originelle et la trêve sera de courte durée.

Musique composée et interprétée par Théo Hakola.

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  • Note d'intention

La Thébaïde est une pièce au rythme tendu et foudroyant à l’image de la haine qu’elle met en scène, une haine au-delà du pouvoir convoité par deux frères jumeaux. Pour l’un, Polynice, le pouvoir est un droit du sang alors que pour l’autre, Etéocle, il est le choix d’un peuple. C’est autour de cette opposition que le conflit entre les frères débute, c’est en elle aussi qu’ils trouvent un prétexte à leur affrontement, mais dès que les jumeaux se retrouvent dans une situation de confrontation physique, l’affrontement politique laisse place aussitôt à une haine charnelle, ancestrale, originelle. Une haine qui prend sa source dès l’origine de leur vie, une haine organique qui perdure par-delà la mort tant elle est absolue, une haine physique qui procure jusqu’à la jouissance tant elle est transcendante. Les jumeaux s’affrontent dans un perpétuel corps à corps s’arrachant l’un à l’autre pour vivre comme pour mourir. Mais « la victoire entre deux morts n’a pas de sens » (Les Phéniciennes - Euripide) c’est cette idée-force que je souhaite développer, cette notion qu’ « à partir d’un certain point, il n’y a plus de retour » (Kafka).

Bien évidemment l’actualité des guerres fait écho aux propos de Racine, car il s’agit de guerre entre frères, où les accords sont trahis, les couvre-feux violés. Mais au-delà, ce qui m’importe dans La Thébaïde, c’est que Racine, en réduisant le mythe au maximum au sein de la famille, crée une sorte d’effet de condensation qui a pour conséquence de réinjecter de l’humain dans le tragique. En effet, c’est avant tout la nature humaine qui est dépeinte ici, affligée de ces sentiments aussi proches dans leur nature qu’opposés dans leur expression que sont l’amour et la haine, portés ici à leur paroxysme puisqu’il s’agit d’amour et de haine filial.

Les figures de cette pièce sont des êtres humains aux aguets : je veux travailler avec les comédiens sur la frontière qui sépare l’homme de l’animal, la frontière qui sépare le langage de la musique. Par ailleurs, ce qui me parait éminemment politique réside dans le rapport entre le dit : le principe politique qui oppose le droit du peuple au droit du sang et le non-dit : les quêtes personnelles des différentes individualités de la pièce. La question qui se pose alors est la suivante : quelle est la place du peuple quand on défend des principes de luttes d’individus ?

Sandrine Lanno

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  • La musique et l'espace

Dans cette tragédie, la guerre gronde tel un bruit sourd et permanent, la haine crie et déchire une fratrie tandis qu’une mère et une sœur hurlent de douleur et d’impuissance, tandis qu’Antigone aime Hémon, de cet amour qui maintient en vie et tente de défier la mort. La mort qui dans La Thébaïde prend deux aspects, celle qui frappe à l’Extérieur, les morts issus du combat (Etéocle, Polynice et Hémon), celles que nous ne verrons pas et les morts de l'Anti-Chambre, qui sont des suicides (Jocaste, Antigone et Créon). Je veux travailler sur l'image subliminale de ces trois morts/suicides, mettre en scène l'acte, le moment où cela bascule et devient concret.

C’est en imaginant ce tumulte discordant, cette plainte lancinante que j’ai eu envie de confronter à la musicalité du vers racinien (inhérente à l’alexandrin) une musique contemporaine, électrique et cinglante, le son brut et dissonant d’une guitare électrique qui peut d’un bruit sourd crisser jusque dans des effets larsen et qui scande par son rythme la montée de l’irréversible. Ainsi, un musicien rock en direct sur le plateau crée d’une part par sa musique cet espace scénographique de terre brûlée, d’arène des combats et figure par sa présence permanente le fantôme d’Œdipe (père défunt des jumeaux et en même temps fils aîné de leur mère Jocaste, qui n’existe pas dans la pièce de Racine).

La pièce se déroule dans la salle d’un palais. Son éclairage doit contraster avec la lumière extérieure, celle d’un soleil brûlant dardant de ses rayons Thèbes, l’arène du combat entre les deux frères prétendant au trône. Il s’agit donc de créer un espace plongé dans la pénombre et où cependant pénètre la lumière extérieure, rappelant ainsi la tragédie qui se trame au dehors. Ainsi, sept puits de lumière définissent l’espace scénique et évoquent parallèlement les sept portes de la ville de Thèbes. Le travail en lumière sera principalement en noir et blanc, passant d’un « noir opaque à un blanc désespéré » (Antigone - Bauchau).

La seule touche de couleur sera apportée par les costumes rouges : le rouge du sang, de la lignée, de la guerre, de la chair. Les zones de lumière seront saturées, sans gélatine, d’un blanc éclatant (HMI), comme la lumière du soleil au zénith. Ainsi, le rouge prendra dans ces contrastes lumineux, différentes teintes allant du rouge vicié (terreux) dans la pénombre au rouge sanguinolent (vermeil) dans la lumière. Enfin, un tulle permettra de faire apparaître et disparaître à loisir les personnages sur scène. C’est lui également qui symbolisera le passage dans l’au-delà.

Lorsque la pièce débute, le premier à être derrière ce tulle et à jouer de sa transparence et de son opacité c’est Œdipe, le premier mort sur le plateau, celui par qui tout à commencé. Incarné par le musicien, le « fantôme d’Œdipe » rode sur scène, tour à tour plainte musicale discordante s’élevant parmi les lamentations du chœur (représenté ici par la suivante), murmures psalmodiés accompagnant les supplications ou les déchirements d’Antigone, effets sonores (larsen) lancinants rappelant les cris des loups, les cris des guerriers, ses fils. Une présence sonore et visuelle qui signifie et rappelle l’origine de la tragédie, dans un mode d’expression musical, caractéristique d’Œdipe qui était un aède.

Sandrine Lanno

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Sélection d’avis du public

RE: RE: RE: RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 4 janvier 2008 à 16h35

si vous perCistez , je m incline !

RE: RE: RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 14 novembre 2007 à 16h57

Désolé Alain, je n'ai vu ni acteur ridicul, ni acteur qui ne soit pas credible. Mon intelligence n'a rien a voir la dedans et la votre non plus d'ailleurs, je suis desolée mais tout les acteurs étaient performant, et vu la difficulté ne serai-ce que de dire un vers de Racine, je perciste a dire que cette pièce est magnifique, splendide et fabuleuse! Je ne voulais pas que vous vous sentiez attaqué, et je m'en excuse, mis a pars cela, je n'aime pas les sarcasmes. Merci.

RE: RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 13 octobre 2007 à 18h21

là , en toute humilité face à l intelligence de Le Boeuf ..je m incline ... je n ai rien compris ..

RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 10 octobre 2007 à 18h40

Quel spectacle! Quelle performance! La musique est brillamment interprétée et joue un rôle important, les acteurs se calent sur un tempo Racinien et le musicien renforce le sentiment oppressant de la pièce. La parole nous transperce le coeur, et nous pleurons avec elle. Flirtant souvent avec le slam, elle nous rappelle à quelle point les images peuvent être superflues! Les acteurs sont tous merveilleux; un grand Bravo à Créon (Bruno Blairet) pour sa performance incroyable à la fin de la pièce. Ceux qui ont trouvés cela ridicule n'ont, à mon humble avis, rien compris. Merci.

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RE: RE: RE: RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 4 janvier 2008 à 16h35

si vous perCistez , je m incline !

RE: RE: RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 14 novembre 2007 à 16h57

Désolé Alain, je n'ai vu ni acteur ridicul, ni acteur qui ne soit pas credible. Mon intelligence n'a rien a voir la dedans et la votre non plus d'ailleurs, je suis desolée mais tout les acteurs étaient performant, et vu la difficulté ne serai-ce que de dire un vers de Racine, je perciste a dire que cette pièce est magnifique, splendide et fabuleuse! Je ne voulais pas que vous vous sentiez attaqué, et je m'en excuse, mis a pars cela, je n'aime pas les sarcasmes. Merci.

RE: RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 13 octobre 2007 à 18h21

là , en toute humilité face à l intelligence de Le Boeuf ..je m incline ... je n ai rien compris ..

RE: RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 10 octobre 2007 à 18h40

Quel spectacle! Quelle performance! La musique est brillamment interprétée et joue un rôle important, les acteurs se calent sur un tempo Racinien et le musicien renforce le sentiment oppressant de la pièce. La parole nous transperce le coeur, et nous pleurons avec elle. Flirtant souvent avec le slam, elle nous rappelle à quelle point les images peuvent être superflues! Les acteurs sont tous merveilleux; un grand Bravo à Créon (Bruno Blairet) pour sa performance incroyable à la fin de la pièce. Ceux qui ont trouvés cela ridicule n'ont, à mon humble avis, rien compris. Merci.

RE: La Thébaïde ou les frères ennemis Le 29 septembre 2007 à 09h28

Original ce parti pris de parasiter le spectacle par une musique ( guitare électrique , le son est répétitif et souvent saturé ) , les comédiens peinent souvent à couvrir le bruit . et c 'est dommage car 3 d entre eux ont tres bons , Anne Alvaro - Jocaste , Nazim Boudjenah - Etéocle , et Mélanie Menu - Olympe . Selim Clayssen s en sort aussi en Hémon . Quand aux autres , grands roles pourtant , qu il s agisse de Créon ( Bruno Blairet ) Polynice ( Vincent Macaigne ) et Antigone ( Mélanie Couillaud ) ... s git il d un choix de Sandrine Lanno , la metteuse en ecène , ils sont ridicules et ne sont pas crédibles ! QUEL GACHIS

La Thébaïde ou les frères ennemis Le 26 septembre 2007 à 20h52

j'ai beaucoup apprécié vincent Macaigne dans son rôle c'est un excellent comédien .

Informations pratiques

Théâtre Public de Montreuil - Salle Maria Casarès

63, rue Victor Hugo 93100 Montreuil

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Seine-Saint-Denis
  • Métro : Mairie de Montreuil à 89 m
  • Bus : Mairie de Montreuil - Pasteur à 35 m, Mairie de Montreuil à 83 m
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Plan d’accès

Théâtre Public de Montreuil - Salle Maria Casarès
63, rue Victor Hugo 93100 Montreuil
Spectacle terminé depuis le vendredi 26 octobre 2007

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