« Pensez-vous que le malheur s’hérite, monsieur l’huissier ? » demande la fille.
Deux femmes, la mère et la fille, vivent recluses dans un petit appartement. L'huissier de justice chargé de procéder à l’inventaire de leurs biens avant saisie, va devenir l'interlocuteur, bien malgré lui, de ces femmes hantées par les spectres de l'Histoire.
La mère vient colorer la noirceur du propos de son vocabulaire fantasque et grossier, atrocement drôle parfois, parlant du Maréchal Putain, prenant l'huissier pour Darnand qu'elle enjoint de déguerpir à coup de Raus, mais citant Épictète et Sénèque en toute simplicité. La fille compose, affolée de la tournure des choses, en fait peut-être trop, comme elle le dit, pour éviter coûte que coûte la guerre.
Pendant ce gigantesque état des lieux, la fille raconte sa mère qui raconte sa propre mère, remontant deux générations jusqu'à ce drame familial sous l'Occupation, et le régime de Vichy, qui perdurera jusqu'à aujourd'hui, soixante-sept ans plus tard.
« Zabou Breitman, c’est un caméléon, qui glisse d’un rôle à l’autre avec une facilité confondante. » Fabienne Darge, Le Monde
« La beauté de Zabou, c’est peut-être ça : elle se projette, elle admire, elle saisit ce qui tremble sous la ouate du désarroi. Elle 'adore', c’est son verbe. C’est un élan assumé. Un enthousiasme angoissé. 'Le pire que nous pourrions faire, c’est de trahir ces êtres que nous jouons. Nous serions indignes si nous n’étions pas à la hauteur. ' » Alexandre Demidoff, Le Temps (Suisse)
« Un jeu époustouflant. Ce spectacle est un pur enchantement. » Notre Scène
« Cette performance magistrale fait claquer la langue subtile et imagée de Lydie Salvayre entre drôleries et vrai calvaire. » France Culture
« Admirable Zabou Breitman dans une folle danse avec Pétain ! L'humeur assassine de la soirée – car on y rit beaucoup – transforme la noirceur des événements en allégresse de théâtre. Zabou Breitman va loin dans le guignol satirique. » Le Point
8 bis, rue sainte Catherine 84000 Avignon