« Tout doit disparaître » notai-je dans une vitrine puis dans une autre.
C'est la période des soldes, réalisai-je, une calamité régulière qui envahit le territoire français : il faut consommer et consommer encore : « Tout doit disparaître ». Si tu ne consommes pas : tu es mort. Consomme donc ! Des saucisses de cheval sauce vinaigrette, des ouvrages dramatiques. « Tout doit disparaître ». Des saucisses dramatiques, des ouvrages sauce vinaigrette. « Tout doit disparaître ». Que je disparaisse, hurlai-je. Disparaître ? réalisai-je, quand je n'ai même pas les moyens de disparaître.
Christophe Pellet, dans ce texte, se transforme en grand pourfendeur de la culture française, par l'entremise de son personnage, Thomas Blanguernon. De la culture, mais aussi de l'État français, de l'esprit français et des spécialités culinaires françaises. Bref. De tout ce qui est français. Dans ce long monologue, qui ressemble plus à un pamphlet qu'à une pièce de théâtre, le personnage de Blanguernon se raconte, se confie, dit ses désirs et ses désillusions et, comme lors d'un incendie (le grand incendie social, politique et culturel contemporain), cherche la sortie de secours.
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