La confession d’Abraham

Paris 11e
du 30 septembre au 24 octobre 2004
1H30

La confession d’Abraham

  • Mise en scène : François Huguet
  • Avec : Xavier Quentin, Karine Courville, Christophe Monnerie, Jean-Baptiste Raboui
Abraham, je le vois aujourd’hui debout à Hébron, dans le caveau des patriarches, en train de lire les lettres que lui envoient ses enfants des quatre coins du Globe. En même temps, il nous raconte sa vie : comment il a découvert Dieu, comment il a inventé l’exil en quittant Ur. Combien il a rêvé de terres promises et connu de désillusions. A ses côtés, il y a Sarah, son amour et sa compagne de quêtes.

Note de l'auteur
L’histoire d’un homme, notre histoire

Le Théâtre du Globe

Abraham, je le vois aujourd’hui debout à Hébron, dans le caveau des patriarches, en train de lire les lettres que lui envoient ses enfants des quatre coins du Globe. En même temps, il nous raconte sa vie : comment il a découvert Dieu, comment il a inventé l’exil en quittant Ur. Combien il a rêvé de terres promises et connu de désillusions, ses descentes en Egypte, ses errances et ses guerres, son désir de progéniture, la naissance d’Ismaël et celle d’Isaac.

A ses côtés, il y a Sarah, son amour et sa compagne de quêtes. Femme auteur du première éclats de rire dans la Bible, et qui, depuis trois mille ans, n’arrête pas de nous répéter : « Mes enfants, si les religieux vous ennuient un jour, n’hésitez pas à chatouiller le Livre, il se roulera avec vous par terre. Abraham, votre père, en est témoin. »

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C’est l’histoire d’un homme… un homme ordinaire, comme vous et moi… Peu importe son nom, il a vécu il y a des millénaires quelque part sur les bords de l’Euphrate… Un petit chef de tribu que les errances successives ont mené vers une petite bande de terre qui longe la Méditerranée… la Palestine… une terre où vivre en paix…

Cet homme, nous le connaissons sous le nom d’Abraham. Pourquoi lui ? Le hasard… Il aurait pu rester anonyme, passer discrètement sur la terre… Pourtant son nom est resté gravé au fronton de notre mémoire collective. A cette heure-ci, des hommes sur toute la surface du globe scandent son nom lors de ferventes litanies, on meurt en son nom, on tue également en se réclamant de lui… Son caveau fait l’objet d’une dévotion sans égal. Parce que juif, chrétien ou musulman, nous avons eu besoin de nous créer un père pour justifier notre existence, nos croyances, nos civilisations… Non pas un père ordinaire mais un père spirituel, magnifié, tout auréolé de gloire mystique… un père qui a entendu la voix divine…

Nous avons écrit un livre, la Genèse, pour raconter ou plutôt imaginer sa vie, à la mesure de nos fantasmes de grandeur, une vie qui nous permette de façonner Dieu à notre image… Nous avons jalonné notre histoire de légendes, légitimant les conquêtes, les empires, le pouvoir, toutes nos ambitions d’humains… Abraham est devenu un prophète, un patriarche de plus en plus éloigné, de plus en plus mystique… jusqu’à disparaître, comme son Dieu, derrière le voile de l’histoire. Nous avons choisi l’illusion… sans jamais vraiment essayer de les entendre, lui le berger engoncé dans son quotidien, ses lâchetés, ses rêves, sa candeur, et lui le Dieu aux noms multiples : El, Yahvé, Allah, l’ancien partenaire des hommes, que l’on a réduit à la solitude et que l’on a rangé aux confins des sphères célestes…

Aujourd’hui, Abraham est seul dans son caveau… Il ressasse son histoire, sa vérité à lui, en comptant les jours et le nombre de ses descendants auxquels il survit années après années en attendant la fin des temps et son hypothétique retour dans sa terre natale… Sarah, son grand amour, est morte il y a bien longtemps, elle gît à côté de lui… Seule la magie du théâtre nous permet de la faire revenir à la vie, le temps d’accompagner Abraham le long de son récit, de recréer entre eux un tendre dialogue, plein d’humour et de poésie.

En mettant en scène Abraham et Sarah, il ne s’agissait pas d’initier une réflexion théologique. Nous voulions simplement, à la suite de Mohamed Kacimi, écouter un peu mieux ce vieil homme et son histoire puisqu’elle est aussi la nôtre… Nous voulions montrer un Abraham allégé du poids de sa légende, un personnage plein d’humanité, avec ses failles, sa naïveté mais aussi son inébranlable foi en son Dieu dont il est le dernier soutien, le dernier fidèle sur une terre où les hommes se déchirent, se détruisent, et croyant parler à Dieu ne se parlent plus qu’à eux-même. De son caveau où il ressasse ses souvenirs, Abraham attend immuablement alors que tout s’écroule autour de lui. De partout, les lettres des ses enfants affluent, plaintes et espoirs d’hommes indignés, sans repères, qui veulent maîtriser un destin qui leur échappe…

Et Dieu dans tout cela ? Lui aussi attend… Depuis bien longtemps, ses pouvoirs sur les hommes se sont amoindris, plus personne ne l’écoute, magicien de pacotille que la modernité du monde a relégué dans la marginalité. Il ne lui reste plus qu’Abraham. C’est son dernier client, le seul qu’il puisse maintenir dans l’illusion, dans l’espérance soumise… alors il joue pour lui. Il est le grand machiniste du petit théâtre d’Abraham… Dans cet univers en boucle, deux êtres du passé survivent et resurgissent pour nous crier leur vérité, loin de la légende…

Qui serait Abraham aujourd’hui ? quelle serait sa foi ? Quant à nous, quel est encore notre relation à Dieu ? Ce n’est pas un joli conte, ni une histoire surannée, mais c’est notre histoire, une histoire commune, oubliée. Peut-être une ultime tentative pour nous relier les uns aux autres…

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Depuis 2001, nous travaillons autour de la création de spectacles permettant un métissage des arts. Si nous proposons avant tout du théâtre, nous avons choisi de laisser au sein de nos spectacles une large place à la danse, à la musique, à la vidéo et aux arts plastiques avec une affection particulière pour les nouvelles technologies. Cela suppose d’avoir une approche transversale de l’art afin de créer une véritable richesse expérimentale et de représenter des univers différents dans toute leur complexité. Certes, ceci n’est pas une idée nouvelle mais nous souhaitons, avec beaucoup d’humilité, apporter notre pierre à l’édifice.

Nous avons choisi de reprendre un nom illustre, celui du théâtre de Shakespeare lui-même, autrefois porteur d’idéaux que nous défendons et dont nous essaierons de nous montrer dignes. En effet, c’est un théâtre original et engagé que nous voulons promouvoir en proposant une lecture critique de notre société, un art du sens et non seulement du divertissement, et une réappropriation du théâtre par tous, sans pour cela tomber dans la démagogie. Faire partager notre amour du théâtre aux plus jeunes notamment et permettre la rencontre d’artistes de tous bords autour de créations originales, tels sont nos doux rêves…

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Spectacle terminé depuis le dimanche 24 octobre 2004

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