La douce Léna

Colombes (92)
du 16 au 18 juin 2010

La douce Léna

es voix, les paroles des personnages se croisent pour dire Léna, jeune employée de maison, qui a perdu le contrôle de sa vie. Prise dans un engrenage qui la conduira jusqu’au mariage, elle est captive d’une vie programmée.

D’après l’œuvre de Gertrude Stein

  • Destin contrarié

L’histoire se passe au 19ème siècle. Dans le récit de Gertrude Stein, il s’agit d’un portrait, post mortem, d’une jeune employée de maison et de son entourage. En fait c’est l’histoire d’une absence. D’une non vie. Une vie trop fragile, étouffée par la contrainte et l’oppression.

Elle pourrait n’être qu’un petit mélodrame naturaliste, mais le langage nous entraîne ailleurs. Le texte doit être traité comme une partition musicale.

Il y a des voix graves et des voix aiguës. Il y a de la violence et de la cruauté et en même temps une grande légèreté. Il n’y a pas beaucoup d’action, seulement un étau qui se resserre autour de la modeste existence de Léna, jusqu’au mariage à partir duquel tout se dégrade.

Dans la nouvelle de Gertrude Stein, Léna n’a pas la parole, elle ne fait qu’acquiescer et montrer son désir de se conformer à ce que l’on attend d’elle. La parole qui lui a été donnée dans cette adaptation, est composée à partir d’autres textes de G. Stein, principalement « Le monde est rond » qui est postérieur dans l’oeuvre de Stein.

Par la Compagnie Le Regard du Loup.

  • Note d'intention

Les paroles se croisent pour dire Léna. L’écriture procède par ritournelles et flux répétitifs pour dessiner les personnages, leurs volontés, leurs obsessions, pour recréer le mouvement du vivant au sein du langage. Cette reconstitution éclatée du réel, ce récit démultiplié, met en scène la fragmentation de l’être par rapport à son « identité » à travers le trajet difficile d’une très jeune femme. Il dévoile une rencontre impossible avec le monde quant celui-ci impose ses visions figées, notamment aux femmes.

L’identité de Léna est contenue, contrainte et c’est dans le rejet des conventions et des apparences, au risque de sa vie, qu’elle tente un chemin vers un monde plus vaste, plus ouvert, une voie poétique, une autre façon d’exister. Nous poursuivons sur le plateau, une constante dans l’écriture de Gertrude Stein inspirée de ses rencontres avec la peinture, notamment le cubisme, qui consiste à ne pas faire du spectateur le captif d’une chronologie narrative et d’un point de vue unique, mais à lui ouvrir des perspectives sensibles sur le récit, en jouant avec la juxtaposition de différents niveaux de réalité.

 

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Spectacle terminé depuis le vendredi 18 juin 2010

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