Que fait une jolie femme vulnérable attirée par son patron sur un terrain glissant ? Elle glisse... ?
Prenant son courage à deux mains, la jeune femme qui tape le manuscrit délirant d’un auteur allumé, l’appelle pour une virgule mal placée.
Elle ne sait pas qu’elle va mettre en branle une relation perverse dont l’enjeu est un formidable déshabillage mental ordonné par son patron... obsédé «textuel» adepte du coït téléphonique !
Un jubilatoire cauchemar drolatique signé Victor Haïm pour femme.
Un regard pessimiste sur le monde ne génère pas automatiquement une oeuvre sinistre. « La femme qui frappe » est une comédie délirante. Tout dépend, sans doute, du patrimoine génétique de l’auteur.
Depuis que j’écris pour le théâtre, il y a quarante ans environ, je me suis moqué, à ma manière, des hommes de pouvoir, des truqueurs, des gouvernants. Je répugne à me moquer des personnages qui sont humiliés et offensés. Je me sens de leur côté. Mais je dois à la lucidité de dire que certains des êtres peu recommandables que j’ai pris pour cibles me ressemblaient aussi beaucoup quelquefois ! Je ne suis, dès lors, pas loin de penser que j’ai quelque chose de l’écrivain tortionnaire et égocentrique qui taraude une jolie femme vulnérable… Mais je me sens parallèlement absorbé par les tourments de cette femme généreuse et pugnace qui perd sa vie à la gagner.
Ai-je inventé un genre qui serait un cauchemar drolatique ? Je ne sais. Entre la leçon de morale édifiante, et la description humoristique d’une situation donnée, je choisis toujours cette dernière option afin que le rire agisse sur le spectateur comme un ferment de sa réflexion.
Victor Haïm
L’action se passe le 22 juillet 1969 : Un homme a marché sur la lune ! C’est la fête ! Le monde entier exulte, et Mai 68 est encore frais dans les mémoires... Et pourtant, une jeune femme travaille avec acharnement, et subit la pression d’un employeur qui ne manque ni d’audace ni d’imagination pour manipuler un être luttant bec et ongles pour préserver sa dignité. Un grand pas pour l’humanité ?
Et aujourd’hui, où en sommes-nous ?
L’abus de pouvoir met en oeuvre des mécanismes complexes et inattendus qu’il y a matière à décrypter, surtout si l’employeur est une homme et l’employée, une femme. Mais rien n’est simple ! D’ailleurs, même les gens les plus sympathiques peuvent être pervers parfois. C’est cela qui est intéressant.
Autant être prévenu !
1, avenue Junot 75018 Paris