Une enquête loufoque dans le labyrinthe des souterrains familiaux et transgénérationnels.
C’est une fille dans une grotte qui ouvre des portes.
Mais elle pourrait aussi bien éplucher un oignon.
Ou faire un stage de couture.
Elle enquête sur sa famille, nous entraîne dans le labyrinthe des souterrains transgénérationnels et emmêle son fil à celui de la grande Histoire.
« Tour à tour, tragique, comique ou habitée, elle illumine le plateau. Ne cherchant ni la larme, ni le rire, elle fait de sa vie une fable labyrinthique joliment troussée ! » L’œil d’Olivier
La Fileuse de Nuit tisse une tapisserie de mémoires croisées : Il y a le matériau personnel de l’autrice, familial, où il est question d’enfant caché, d’abandon, de fuites, d’absents, d’identités, d’héritage et de répétitions transgénérationnelles. Il y a la grande Histoire, celle de la Shoah. Il y a, il y aurait, les histoires personnelles de ceux qui écoutent, les spectateurs avec leur propre mémoire, leurs histoires familiales, sues ou tues. Et les échos singuliers qui seront créés chez chacun.
Comment faire théâtre de ces sources ? On se libère du réalisme. Nous ne sommes pas dans une tentative documentaire, mais dans une plongée onirique. On en profite pour nouer le fil rouge du récit à un poil de Barbe Bleue, parce qu’à exhumer les secrets, on réveille les monstres.
La narratrice mène et raconte son enquête comme on décrypte un rêve. Comme dans un cauchemar l’absurde côtoie l’effroi. La frontière entre réel et fantastique est poreuse. À l’instar du quatrième mur. Car en assistant à l’expérience de la cohabitation de la narratrice avec ses fantômes, le spectateur sera peut-être amené à ouvrir la porte à ses propres revenants. Plus encore que les histoires en elles-mêmes, se raconte le geste de tisser ces fils de mémoires.
Le vertige de l’enquête, la magie du surgissement, le jubilatoire aussi de tout ça, car il y a une grande joie, libératoire, à donner la parole à ce qui se tait et à ceux qui se taisent. La Fileuse de Nuit est un monologue polyphonique. L’autrice, la narratrice, ainsi que la dizaine de personnages qui habitent le texte se partageront le corps et la voix de la comédienne. L’actrice vit avec ses personnages comme un vivant avec ses morts, en les laissant chacun prendre leur place en elle et s’exprimer par elle.
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