La légende de St Julien l'Hospitalier (Hors les murs)

Lieu : 32 rue des Cordes à Caen.

Dès sa naissance, Julien est promis à un destin glorieux mais entaché de sang. Les parents oublient la prédiction et donnent à Julien une éducation de chasseur. Julien grandit et avec lui la fureur meurtrière qui l'habite.

Il aime à chasser en solitaire jusqu'au milieu de la nuit où il finit par rentrer couvert de sang et de boue. Mais un jour, il tue un animal de trop, un grand cerf qui, avant de s'écrouler transpercé par une flèche en plein front, réveille la malédiction.

Maudit, maudit ! maudit ! ­un jour coeur féroce, tu assassineras ton père et ta mère. Il plia les genoux, ferma doucement ses paupières, et mourut.

Julien fut stupéfait, puis accablé d'une fatigue soudaine et un dégoût, une tristesse immense, l'envahit. Le front dans les deux mains, il pleura pendant longtemps. Son cheval était perdu ; ses chiens l'avaient abandonné. La solitude qui l'enveloppait lui sembla menaçante de périls indéfinis. Alors poussé par un effroi, il prit sa course à travers la campagne, choisit au hasard un sentier et se trouva presque immédiatement à la porte du château.

Julien fuit au bout du monde où il devient empereur d'Occitanie. Mais la malédiction s'accomplit et Julien s'en va mendiant sa vie par le monde. Au moment où il décide de mourir, Jésus-Christ se présente à lui sous le corps d'un lépreux et l'emporte dans le ciel.

Telle est l'histoire de Saint-Julien l'Hospitalier inspirée à Flaubert par un vitrail d'église à Rouen et qui inaugure la série des Trois Contes. La Compagnie de L'Elan Bleu, associée à la Scène Nationale de Cherbourg, en a fait le sujet, avec les deux autres contes, d'un travail artistique à la recherche d'un langage nouveau pour le récit.

La vidéo, la gestuelle épurée et chorégraphique, un ton décalé et distant se conjuguent pour traduire les éléments fantastiques et merveilleux de ce conte médiéval barbare et mystique. La création a été faite à Cherbourg en janvier dernier. A l'occasion de la création de Un coeur simple, au CDN de Normandie, la compagnie reprend ce premier travail en attendant la création du troisième conte, Hérodias.