Hanna raconte comment, il y a longtemps, alors qu’elle était encore jeune, des gens pressés de monter dans un train lui ont donné des objets de toutes sortes.
Obsédée par le souvenir de ces silhouettes imprécises, elle finira par remettre un visage sur l’ombre de cet enfant qui lui avait donné une bouteille contenant de l’eau de pluie. Dans ce texte court, Daniel Keene a su évoquer, avec une infinie pudeur, la biographie de poussière de ces « voyageurs » qui ne sont jamais revenus
En parlant de la pluie, Daniel Keene parle de voyage. Ce voyage, j’ai voulu le faire avec des marionnettes. Parce qu’elles vivent dans un autre monde et qu’il m’a semblé que le récit d’Hanna était aussi dans un autre monde : sa mémoire.
En papier mâché ou en chiffon, petites ou grandes, elles peuvent dormir dans un étui à violon ou vivre dans un sac à main. Et parce qu’elles sont vivantes, elles nous racontent des histoires que nous voulons croire. Alors, des objets que va manipuler Hanna, vont naître les gens qui les lui ont donnés, et qui, sans la marionnette, n’existeraient plus que dans sa mémoire.
Le comédien fait corps avec ses personnages dont il a façonné les visages. Les marionnettes apportent à ce récit d’une grande pudeur et d’une grande poésie une dimension dramatique inattendue.
Par la compagnie Les Lendemains de la Veille.
« Mélancolique, ce très beau spectacle, qui évoque tous les déplacés, vaut le déplacement. » Mathieu Perez, Les Canard enchaîné, 9 novembre 2016
Dans la pluie, la femme essaie constamment d’éviter de parler de ce petit garçon. Mais il est là, juste là, depuis le tout début. Elle sait que finalement il lui faudra parler de ce petit garçon. Mais c’est très douloureux (…).
Elle est comme une figure christique et le petit garçon est sa souffrance. Elle essaie d’évoquer tout le reste les objets, les gens, afin de ne pas avoir à parler du petit garçon. Mais elle sait, tout près de la fin, que le petit garçon approche et approche et approche...
Et elle ne cesse de s’en détourner et finalement il lui faut faire face et se libérer de tout ça. Ainsi, elle prend le temps à rebours. Son voyage part de tous ces objets brisés, décomposés, abandonnés pour, à travers ces objets, retrouver les gens qui les lui ont donnés, et puis, à travers eux, retrouver le petit garçon.
Le temps, relativement à ce point précis est lié, je suppose, à cette idée de personnages absents. En m’intéressant à la présence, puisque le théâtre a lieu ici et maintenant, je m’intéresse aussi nécessairement à l’absence.
Daniel Keene
En parlant de la pluie, Daniel Keene parle de voyage. Ce voyage, j’ai voulu le faire avec des marionnettes. Parce qu’elles vivent dans un autre monde et qu’il m’a semblé que le récit de Hanna était aussi dans un autre monde, sa mémoire.
En papier mâché ou en chiffon, petites ou grandes, elles peuvent dormir dans un étui à violon ou vivre dans un sac à main. Et parce qu’elles sont vivantes, elles nous racontent des histoires que nous voulons croire. Alors, des objets que va manipuler Hanna, vont naître les gens qui les lui ont donnés, et qui, sans la marionnette, n’existeraient plus que dans sa mémoire.
En avril 2001 je créais la pluie de Daniel Keene. Quinze ans plus tard, je reste intrigué, fasciné, obsédé par la richesse de ce texte magnifique qui ne m’a jamais quitté. Je n’ai jamais oublié non plus le lien très particulier unissant la pièce et le public qui venait y assister. Il m’a été quelques fois demandé de rejouer le spectacle et si, ne voyant pas ce que je pouvais lui insuffler de nouveau je m’y étais jusqu’alors refusé, le temps a passé et l’idée d’une re création à fait son chemin.
C’est que quinze ans se sont écoulés depuis le jour où pour la première fois je disais les mots de Hanna. Quinze ans qui ont bousculé le monde. Quinze années qui nous ont vu grandir ou vieillir, douter, recommencer.
Ainsi, alors que l’humain, perdu dans un monde qui lui est devenu étranger est de plus en plus attiré par le néant, la sagesse de Hanna demeure intacte grâce au talent et à l’humanité de Daniel Keene. Et tandis qu’aujourd’hui certains parlent de déchéance de nationalité alors que d’autres érigent des barbelés en guise de bienvenue, la pluie demeure malheureusement d’une triste et affligeante actualité.
La pièce de Daniel Keene est un témoignage indispensable et sa représentation nécessaire. Alors oui, cette re création est un travail qui me semble avoir du sens, de l’importance.
Alexandre Haslé
Superbe spectacle extrêmement émouvant qui restera dans ma mémoire. Les marionnettes ont une âme et existes. Un sujet difficile mais traité avec délicatesse. Il faut aller le voir absolument
Extraordinaire moment de poésie...
Spectacle court ( 1h10 environ) dans lequel le marionnettiste manipule avec art et tendresse ses différents personnages . Les marionnettes sont pleines de vie et nous racontent une histoire simple , éternelle et touchante : celle du monde qui nous entoure actuellement ou dont on a conservé le souvenir meurtri . A voir de toute urgence.
Pour 3 Notes
Superbe spectacle extrêmement émouvant qui restera dans ma mémoire. Les marionnettes ont une âme et existes. Un sujet difficile mais traité avec délicatesse. Il faut aller le voir absolument
Extraordinaire moment de poésie...
Spectacle court ( 1h10 environ) dans lequel le marionnettiste manipule avec art et tendresse ses différents personnages . Les marionnettes sont pleines de vie et nous racontent une histoire simple , éternelle et touchante : celle du monde qui nous entoure actuellement ou dont on a conservé le souvenir meurtri . A voir de toute urgence.
73 rue Mouffetard 75005 Paris