Instant de grâce restitué
Résumé de la pièce
Marivaux, la nostalgie
Révolutionnaire ou rétrograde ? Marivaux, homme de lettres et de malentendus, icône de l’âge d’or des Lumières ou premier adversaire du classicisme ? Poèmes burlesques, chroniques journalistiques, romans parodiques et pièces de théâtre, les oeuvres du moraliste, de L’Île des esclaves ou de La Dispute précèdent depuis leur XVIIIe siècle des cortèges de rumeurs et d’ambiguïtés. Les maîtres, les valets et la hiérarchie sociale hantent le théâtre de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, traversé d’amants et d’abandonnés, d’innocentes et de coeurs froids, d’enjôleurs et d’ingénues. Cruciales, les questions de la séduction, du désir, du plaisir et de l’amour s’y trouvent posées depuis Arlequin poli par l’amour à L’Épreuve.
En 1722, Marivaux confie à l’oreille de l’actrice Silvia Balletti, qui ignore qui il est, sa propre lecture du personnage qu’elle interprète dans La Surprise de l’amour ; bouleversée, elle s’écrie : « Monsieur, vous êtes le diable ou l’auteur de la pièce. » Marivaux scrute les masques du coeur piégé par les intérêts, les priorités et les circonstances. Un homme, une femme, et autour comme en eux les erreurs, les errements et les surprises de l’amour naissant.
Comme l’oeuvre de Marivaux, socialement équivoque et brillante, l’amour et ses alentours de dangers et de jouissances, d’illusions et de merveilles, reste un mystère sans mot, absolu aux désignations vaines.
PN
Comédie en trois actes, en prose, de l’écrivain français Marivaux, jouée par les Comédiens italiens le 3 mai 1722 avec un vif succès. (...) Lélio, meurtri par une infidèle, s’est réfugié à la campagne, résolu à ne plus voir de femmes. Son valet Arlequin, abandonné également par une maîtresse volage, partage sa retraite, sinon la fermeté de son ressentiment. Jacqueline, servante de Lélio, et Pierre, jardinier de la comtesse qui habite la propriété voisine voudraient se marier, mais craignent que l’humeur de Lélio ne s’oppose à leur projet ; aussi mettent-ils leur espoir dans l’appui que la comtesse leur a promis. La visite que la comtesse, accompagnée de Colombine, sa suivante, fait à Lélio est fort froidement accueilli ; et Lélio lui en découvre la raison. Mais la comtesse n’a pas moins mauvaise opinion des hommes et de leurs ridicules, que Lélio des femmes et de leur perfidie. Leur entrevue toute hérissée de défis, de provocations et de pointes, n’a rien d’un duo amoureux ; mais elle ne trompe pas leur ami le baron, ni peut-être Colombine à qui il ne déplairait pas de « travailler à la conversion d’Arlequin ».
« Laisse-les, Colombine, sourit le baron, ils viennent de se faire une déclaration d’amour l’un à l’autre, et le tout en se fâchant ».
Le IIe acte, avec sa suite de courtes scènes charmantes a toute la légèreté gracieuse d’un ballet. La comtesse fait dire à Lélio qu’elle préfère ne plus le voir ; ils s’écriront s’il le faut, pour régler le mariage de leurs gens. Colombine commente par-ci, interprète par-là, affole Arlequin par ses coquetteries, taquine Lélio sur son indifférence qui présente tous les symptômes d’une « indifférence amoureuse ». Lélio analyse ses sentiments devant Arlequin, décide de partir, décide de ne plus partir, montre que le cœur lui « démange », observe Arlequin, plus clairvoyant que son maître. (...)
Au début du IIIe acte, Arlequin met bas les armes devant Colombine ; mais pour que Colombine l’épouse il faut « hâter l’amour de nos maîtres, il faut qu’ils se marient ensemble ». La comtesse querelle sa suivante sur l’amour prétendu de Lélio. Colombine, rusée, le nie à présent plaidant le faux pour que sa maîtresse sache le vrai, de son cœur qui s’ignore. (..) La pièce se termine par un divertissement, dont un chanteur et une chanteuse chantent deux couplets, alors que le troisième fournit à Arlequin une plaisante conclusion.
Dictionnaires des œuvres, Ed. Robert Laffont, collection Bouquins
Nostalgie de la fin du XVIIIe siècle, et de la fin du XIXe siècle. Nous regardons mourir les mondes avec délice et bonne conscience, et c’est ainsi que nous expliquons les pièces de ces époques-là par le fait que nous savons qu’il y aura la Révolution (française ou russe). Nous montrons ces mondes disparus en annonçant, sans risque de nous tromper, leur extinction. Nous nous réjouissons en apparence de leur mort, mais, au fond, nous les regardons avec une tendresse extrême parce que nous les aimons et que nous voudrions bien y être. (...)
Lorsque Marivaux écrit Le Jeu de l’amour et du hasard, est-il persuadé que l' équilibre de sa société va durer ? Au fond, je ne le sais pas, je n’ai pas de réponse sûre. Était-il conservateur ou réformiste ? La question n’est pas oiseuse. Je ne sais pas y répondre. Je vois en lui, plutôt, un sceptique, un de ces moralistes ironiques qui prennent plaisir à démonter la machine du monde. Pour moi, je me refuserai à jouer cette œuvre à partir d’une fin qu’elle n’annonce pas. Si nous voulons être révolutionnaire, soyons-le vraiment, avec les mots qu’il faut, avec des œuvres qui portent un message clair et sincère. À quoi bon arracher Marivaux à son ambiguïté ? C’est elle qui le rend attrayant, troublant, c’est elle qui donne à penser.
Antoine Vitez, Journal de Chaillot n°12, juin 1983.
pfffffffffffffff moi aussi je me suis ennuyée. Quelle déception!Le décor est moche! la récurrence des costumes en chutes de rideaux de douche demeure inexpliquée! le jeu est lent, mou. Je suis déçue quoi! Pourtant, Chaillot + Marivaux, c'était presque une valeur sûre!
Tout à fait d'accord !!! Je me suis mortellement ennuyée pendant la représentation!!!! Où sont passées la grâce, la verve et la finesse de Marivaux ??? Point de mouvement , ni de rythme ...Le texte est récité de façon monocorde .... Ne gâchez pas votre soirée ....Il y a tant d'autres spectacles sur Paris !!!
La Surprise de l'Amour:spectacle décevant, c'est plat, lent, vide, statique; tout, sauf du Marivaux. Les comédiens- et surtout les comédiennes- sont loin d'être mauvais, mais ils sont bridés par une mise en scène aussi ennuyeuse que prétentieuse
pfffffffffffffff moi aussi je me suis ennuyée. Quelle déception!Le décor est moche! la récurrence des costumes en chutes de rideaux de douche demeure inexpliquée! le jeu est lent, mou. Je suis déçue quoi! Pourtant, Chaillot + Marivaux, c'était presque une valeur sûre!
Tout à fait d'accord !!! Je me suis mortellement ennuyée pendant la représentation!!!! Où sont passées la grâce, la verve et la finesse de Marivaux ??? Point de mouvement , ni de rythme ...Le texte est récité de façon monocorde .... Ne gâchez pas votre soirée ....Il y a tant d'autres spectacles sur Paris !!!
La Surprise de l'Amour:spectacle décevant, c'est plat, lent, vide, statique; tout, sauf du Marivaux. Les comédiens- et surtout les comédiennes- sont loin d'être mauvais, mais ils sont bridés par une mise en scène aussi ennuyeuse que prétentieuse
1, Place du Trocadéro 75016 Paris