Au milieu de la bureaucratie normative, des récompenses et des commémorations, la pièce parle des trajectoires en marge. Dans un rapport à la langue de plus en plus normatif comment faire une place aux marges dans la cité.
Dans ce western de banlieue
Une femme transporte son mari dans un cerceuil à roulettes
Comme un auteur mort en résidence
La veuve du 93 est une pièce sur le vagabondage et la marginalité.
La trajectoire d’une femme de la soumission administrative jusqu’à la désobéissance, au sein d’un service public qui se désagrège.
Un personnage borderline qui tente de s’adapter à des mutations absurdes.
Rejetée à la périphérie de sa vie au milieu de la ville qui change.
Rejetée à la périphérie de sa profession par l’hypocrisie des commémorations.
La veuve, dans ses excès, implique un auteur mort à travailler encore.
Au milieu de la bureaucratie normative, des récompenses et des commémorations, la pièce parle des trajectoires en marge. Dans un rapport à la langue de plus en plus normatif comment faire une place aux marges dans la cité. Dans ces banlieues où disparaissent les endroits du passé considérés comme des endroits d’impuretés, les bureaux futuristes de ces nouvelles résidences posent la parallèle entre urbanisation et alphabétisation.
Tout comme l’urbanisme change les repères, c’est une époque qui s’en va pour cette femme qui se bat avec la mémoire, déterminée à faire éditer un auteur mort et inconnu. Il ne s’agit pas de nostalgie mais d’un regard sur ce qui disparaît à notre insu.
Parallèlement à l’abandon de l’auteur, à l’exclusion des plus pauvres dans la nouvelle capitale qui s’étend, la veuve tente de rendre hommage à tous ceux qui se ratent, donner un sens à ceux qui ne servent plus à rien.
La trajectoire de cette femme seule est le récit d’une colère, d’une marche contre la perte de sens et de l’uniformisation de nos espaces d’expressions.
20, rue Marie-Anne Colombier 93170 Bagnolet
Voiture A3 ou périphérique, sortie Porte de Bagnolet. Direction Centre Ville par la rue Sadi-Carnot puis prendre à gauche avant l’église, rue Marie-Anne Colombier.