La vie parisienne

du 6 avril au 29 mai 2005

La vie parisienne

Dès sa création, en 1866, La Vie parisienne (opéra-bouffe en 4 actes) remporte un triomphe. La bonne société parisienne goûte le reflet que lui renvoie ce miroir impitoyable. Une dimension subversive qu’Olivier Desbordes s’attache à restituer, réalisant à la perfection le rêve d’Offenbach 

Synopsis
Note de mise en scène
Offenbach et le rire
La presse

Le Baron et la baronne de Gondremark, arrivés de Suède, s’apprêtent à découvrir la Vie Parisienne. A la gare où ils débarquent, les deux dandys Bobinet et Gardefeu, à la recherche de belles femmes riches, regardent arriver les voyageurs. Gardefeu décide de séduire la baronne : il se fait passer pour valet et héberge le couple dans son hôtel particulier censé être l’annexe du Grand Hôtel. S’enchaînent faux dîners et soirées mondaines qui plongent le baron dans un véritable « Paris d’opérette » : une gantière se fait passer pour la veuve d'un colonel avant d’épouser un richissime Brésilien, la baronne mange des tripes en attendant que son mari ait fini de s'amuser...

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Pour la première fois dans l'histoire de l'opérette, Offenbach se permet avec La Vie Parisienne, de représenter la vie moderne sur scène : cabarets, gares de chemin de fer, ... La cible est claire : ses contemporains et les snobs parisiens qu'il fustige. Ainsi, contrairement à La Belle Hélène, dans La Vie Parisienne l'humour est subtil, réaliste et finalement surréaliste ; avec une manière d'écrire les situations tel un Labiche ou un Courteline.

Dans cette mise en scène, j'ai tenté de respecter au départ un réalisme qui se transforme petit à petit en un délire de situations. 

Le Baron n'a pu séduire la parisienne et n'a vu de Paris que des batteries de casseroles et des passoires ; mais à la question que lui pose Bobinet : "Vous êtes vous amusé ?"
"Oui" répond le Baron
"Alors, que cherchiez-vous d'autre ?!"
S’amuser tel que l’on est, sans bluffer, voilà Offenbach !

Le grand monde parisien, quand on le regarde avec du recul, paraît toujours un peu surréaliste ! C’est cette impression de délire irréel que je souhaite traduire dans cette mise en scène de La Vie Parisienne en faisant évoluer sur le plateau des créatures hors normes, des mondains ridicules…

Le point de départ du décor est assez réaliste : à cour, des murs de briques et à jardin les toits de Paris. Ce décor forme le cadre fixe de tout le spectacle. Au centre du plateau, un rideau ouvre la porte à toutes les fantaisies comme s’il s’agissait d’un rêve : le rêve de la Vie Parisienne !

Le principe de cette Vie Parisienne, c’est que toute cette histoire n’est qu’un rêve d’enfant. Ce choix permet d’accentuer les fantaisies d’Offenbach et de leur donner un aspect plus surréaliste, aspect omniprésent dans le livret.

Olivier Desbordes, metteur en scène

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Le comique littéraire appartient, à priori, plus au fait des librettistes que des compositeurs. Cependant, c’est bien par là qu’il convient d’aborder le thème du rire dans l’oeuvre bouffe d’Offenbach. En effet, le compositeur est, en général, responsable du choix initial du livret. C’est d’ailleurs une spécificité d’Offenbach, il s’est investi à chaque étape de la réalisation de ce dernier.

Tout d’abord, plus que d’un attachement à une époque donnée, à des types de personnages ou d’atmosphère particulière, le comique d’Offenbach se caractérise par le choix de la satire. Ce qui compte, c’est de pouvoir dépeindre l’aspect risible, absurde, du conflit qui oppose désir individuel et contraintes sociales.

Ce choix ne se limite donc pas à la commande du livret. Offenbach intervient auprès des librettistes, reprenant au fur et à mesure de l’élaboration, scène par scène, n’hésitant pas à les faire modifier au gré de ses intentions musicales. Pour exemple, voici l’introduction d’une lettre adressée à Meilhac et Halévy, lorsque ceux-ci travaillaient sur le livret de La Grande Duchesse de Gérolstein : “J’ai lu et relu votre second acte, il est extrêmement bien sur pied, mais... il manque absolument de gaîté. Puisque vous avez fait la part pour la musique, comme de jeunes auteurs peu habitués à faire des Belle Hélène et des Barbe-Bleue, relisez tout l’acte, enlevez les morceaux, excepté le final, et vous verrez que la musique est complètement inutile, et j’avoue, excepté le final, il me serait impossible de faire quelque chose, quelque chose de bon, s’entend, et pour faire de la musique non réussie, il vaut mieux ne pas en faire. Le terzetto entre les trois hommes est inutile, si vous ne le prenez pas dans la situation, ils ont déjà dit en prose ce que vous leur faites dire en vers”. (...) Il reprend ensuite scène par scène en proposant divers arrangements.

Cela montre a quel point le verbe est essentiel dans l’oeuvre d’Offenbach, et à quel point, le comique qu’il souhaite rendre, se base plus sur le texte lui-même que sur la musique. Et c’est d’ailleurs sur la parole qu’il calque ses lignes mélodiques. Chez Offenbach, l’inspiration se situe plus du côté de la chanson populaire, qui privilégie l’intelligibilité à la pureté mélodique, au point parfois de lui imposer des déformations. La lecture de son oeuvre bouffe nécessite alors plus de se laisser guider par la déclamation, en oubliant l’accentuation sur le premier temps. La musique s’accentue là où la parole le commande.

Nous pouvons alors, pour exemple, citer trois procédés utilisés par Offenbach. Procédés, source de comique, notamment par le rapport instauré entre le texte et la musique. Tout d’abord, il use de répliques symétriques, qui consistent à illustrer des sentiments diamétralement opposés, sur une musique d’une immuabilité mécanique. Dans La Vie Parisienne, ce procédé est notamment utilisé lors du duo entre la Gantière et le Bottier ou celui entre la Gantière et le Brésilien. Le deuxième procédé est l’utilisation du mot, non plus pour exprimer une situation comique, mais plutôt pour la créer. Dans ce cas, le mot devient objet, ensemble de syllabes voir même de sonorité, que le compositeur met en musique. Il en va ainsi de certaines onomatopées, surtout musicales telles des “Tsing”, ou autres “Boum Boum”. Enfin, un dernier consiste à instaurer une contradiction évidente entre les sentiments exprimés par le chanteur et la musique sur laquelle ceux là s’expriment. Ici, la musique elle-même parle au public, comme le mensonge de Gabrielle quand elle chante “Je suis veuve d’un colonel” lorsque la musique n’exprime que la supercherie.

Source bibliographique : “Offenbach ou le rire en musique”, David Rissin, Fayard, 1980

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"Les effets comiques laissent peu de répit, la charge des mots et des situations burlesques fait rage, dans une frénésie qui ne pardonne pas les temps morts." La République du Centre

"La mise en scène accentue le délire de situation et le côté surréaliste de l'histoire : accoutrements loufoques, femmes à barbe, meubles animés, batterie de cuisine... tout bouge, même le décor, tout s'anime, est gai et pétille : c'est la vie tout simplement, fut-elle parisienne. Un bien beau spectacle qui n'a qu'une prétention : nous divertir." Le Dauphiné libéré

"On rit beaucoup à cette Vie parisienne déjantée et pétillante qu'un Jacques Offenbach n'aurait pas reniée." L'indépendant

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Spectacle terminé depuis le dimanche 29 mai 2005

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