Voici ce que Kleist demandait au théâtre : il y a la matière, mais dans elle, ne faut-il pas qu’il y ait autre chose ? Que sera l’humanité moderne sans cette autre chose ? Que le théâtre, alors, nous montre ce nouveau passage. Qu’est-ce que la grâce ? Comment la rendre sensible depuis notre état d’imperfection ?
Laurent Chétouane se risque, pour la première fois, à monter le texte qui inquiète et oriente son travail depuis ses débuts : Sur le théâtre de marionnettes d’Heinrich von Kleist. De cet essai canonique de la littérature allemande, le chorégraphe a extrait toute la force, l’intelligence et l’humour en confrontant les mouvements nus et fragiles de ses danseurs, à la partition parfaite du texte parlé.
Une partition où l’art de se mouvoir et d’être avec justesse touche à deux manières idéales d’être : le Dieu et la Marionnette. Mais l’homme ? Entre l’Idée et le Réel, sans que l’un n’annule l’autre, dans une contre-violence entre le besoin d’idéalité, et d’utopie systématique et l’invention des chutes, des échecs et des dépossessions nécessaires.
Croire et remettre en cause cette croyance dans un même mouvement, tel est le pas de deux inouï qui se déploie chez Chétouane, dans toutes ses contradictions.
D’après Sur le théâtre de marionnettes d’Heinrich von Kleist.
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Voiture : par la Porte d'Aubervilliers ou de La Villette - puis direction Aubervilliers centre
Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.