Kristin, 40 ans, Miss Météo coincée et maladroite. Anaïs, 35 ans, activiste chez Greenpeace, pleine de colère et de révolte. Lola, 21 ans, souffrant d'un syndrome l'empêchant de ressentir la moindre émotion.
Trois femmes que tout oppose, si ce n’est leur amour pour un même défunt ! Hé oui, Franck est mort, victime d'un stupide accident. Franck ou Jack ? Ou Mick ? Un homme.
Trois identités. Trois vies parallèles. Il semblait pourtant les aimer d’un amour exclusif, comment diable cela est-il possible ? Autour du cercueil de l’homme de leur vie, les trois femmes assemblent petit à petit les pièces du puzzle, essayant de comprendre.
Et pendant ce temps-là, au large d'Hawaï, tourbillonnent des millions de déchets et se forme le septième continent.
« Cette pièce devrait vous étonner, et c'est le genre d'étonnement qui fait du bien au théâtre ! » missemellevaautheatre.over-blog.com
« Les trois comédiennes, au tempérament volcanique, sont parfaites, avec chacune une interprétation très personnelle. Michel Kacenelenbogen a réalisé une mise en scène percutante, dotée d’une belle intelligence. Thierry Janssen nous apporte une pièce brillante au thème tout particulier. Son écriture est très vivante et parlante. » Roger Simons – Les feux de la rampe
Il y a des histoires de théâtre qui s’inventent à partir d’autres histoires.
En 2014, je mettais en scène Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce. Ce spectacle présentait des êtres ne parvenant pas à vivre au même moment leur histoire d’amour. Les personnages n’étaient jamais au même endroit au même moment : ils se sont rencontrés 20 ans trop tôt ou 20 ans trop tard et n’ont pas réussi à mettre leur relation sur le même diapason. Par conséquent, ces personnages n’arriveront jamais ni à se comprendre, ni à se parler. Cette notion du trop tard ou trop tôt me passionne.
C’est en discutant avec l’équipe artistique de l’époque (dont faisaient partie Thierry Janssen, l’auteur du présent spectacle, Bénédicte Chabot et Inès Dubuisson, comédiennes, et Kim Leleux, alors assistante à la mise en scène) qu’est survenue l’idée du spectacle Le 7ème continent : trois femmes pensent vivre le parfait amour de leur vie, puis survient un accident qui les fait se rendre compte que tout ce qu’elles vivaient était basé sur un mensonge.
À la base de la pièce, il y a donc un inacceptable mensonge que peuvent se faire vivre les êtres humains au niveau affectif.
De cette situation affective, la pièce tisse un lien de cause à effet avec l’état de la planète : quand on prend conscience de la manière dégradante dont les êtres humains sont capables de se considérer les uns les autres, est-ce vraiment surprenant de constater que la terre subit le même sort ? L’état de la planète, question fondamentale pour notre avenir, est bel et bien un reflet de la manière dont les êtres humains interagissent entre eux.
Parmi les relations polluantes que les êtres humains s’affligent, il en est une abusive qui me touche particulièrement, c’est celle imposée aux femmes par les hommes. Aujourd’hui, sur notre planète, ce sont les hommes qui définissent le futur de l’humanité, bien plus que les femmes.
Cette pièce met en évidence cette réalité puis donne des pistes – utopiques pour certaines - d’un monde qui pourrait être le nôtre si les femmes, dans leur ensemble, pouvaient être entendues et librement participer à part égale avec les hommes à tout ce qui se décide sur le sort de notre terre.
Je pense en effet que les hommes, trop souvent et en trop grand nombre, ne prennent pas suffisamment en compte la réalité féminine. Si les femmes avaient un pouvoir plus important sur terre, beaucoup de choses se décideraient autrement sur l’évolution écologique de la planète.
C’est une question soulevée dans la pièce avec humour, oui, mais c’est finalement très sérieux comme question. Le spectacle ne dit pas pour autant que toutes les femmes sont parfaites. Ou qu’elles n’ont pas aussi une part de responsabilité.
La pièce aborde ces questions de responsabilité les uns envers les autres, et tout le monde vis-à-vis de la planète, en partant d’un fait divers… amplifié. Il ne s’agit pas d’un adultère commun, si j’ose dire, mais d’un triple adultère ! Si on partait d’une situation où une femme découvre que son homme mène une double vie… ça paraitrait trop banal, en quelque sorte. Il faut que ça sorte de l’ordinaire pour que son histoire soit entendue.
Je dois bien dire que je suis passionné par le travail en cours, par ce qui se dit et s’invente en répétitions, pour créer une autre relation et poser ensemble la question du « que faire ? »...
Michel Kacenelenbogen, 15 février 2016
Rue Braemt 74 1210 Bruxelles