Spectacle surtitré en français et en anglais.
1653, le jeune Louis XIV a quinze ans, il vient d'être sacré à Reims Roi de France et de Navarre. Mais son activité favorite est la danse qu'il apprend avec les meilleurs maîtres depuis l'âge de sept ans. Il apparaît pour la première fois dans un ballet de cour en 1651, puis ses qualités se fortifiant, il devient un danseur remarquable. Le Ballet de la Nuit arrive à point nommé. En cette année 1653, le Fronde se finissant, Louis est plus que jamais légitime. Dans cette vaste allégorie de la Nuit vaincue par le Jour (le bien triomphant du mal), Louis va incarner durant toute la soirée différents personnages (une Heure, un Curieux, un Ardent, un Furieux) pour être enfin, dans la conclusion du ballet, l'incarnation de l'Aurore : « Le Soleil qui me suit c'est le jeune Louis ; la troupe des astres s'enfuit, dès que ce grand Roi s'avance ».
Cette première apparition du Roi Soleil, symbole qui ne le quittera plus, marque l'apogée d'un ballet de cour exceptionnel : Benserade, Boesset, Cambefort, Lambert ont réuni leurs talents pour un spectacle d'une grande durée, avec quarante-cinq « entrées » qui voient défiler les personnages, symboles et animaux les plus inattendus, incarnés par les membres de la famille royale, et des chanteurs et danseurs professionnels. Les décors et machines de Torelli font merveille dans la salle du Petit Bourbon, et leur gravure permet la diffusion de cette représentation d'exception, suivie de six autres. Dansé devant la Reine, la cour et Mazarin, le Ballet de la Nuit pose Louis XIV en figure principale de son royaume.
Sébastien Daucé et Francesca Lattuada ont convoqué musiciens, chanteurs et acrobates pour faire revivre l'émerveillement d'une soirée sans égal, symbole de la passion de Louis XIV pour les arts, et aube de l'opéra français. Le triomphe de cette production lors de sa création en 2017 appelait sa reprise pour les célébrations de l'inauguration de l'Opéra Royal : grande cérémonie de cour, magnifique mise en scène qui éblouit les spectateurs de tous âges, ses représentations se tiendront dans les dates exactes du 250e anniversaire du théâtre (16 mai 1770).
D’après Le Ballet Royal de la Nuit (1653) d’Isaac de Benserade (1613-1691), Jean de Cambefort (1605-1661), Louis Constantin (1585-1657). Créé le 23 février 1653 au Petit-Bourbon à Paris.
Avec des extraits d’Orfeo (1647) de Luigi Rossi (1597-1653), Ercole Amante (1661) de Francesco Cavalli (1602-1676), et des airs de ballet d’Antoine Boësset (1587-1643) et Michel Lambert (1610-1696).
Avec le choeur et l'orchestre de l'ensemble Correspondances.
15, avenue Montaigne 75008 Paris