Un guide dans le maëlstrom des « trois grandes guerres »
Faire revivre Chveik
La Compagnie de l'Iris
La presse
Les Aventures du Brave Soldat Chveik de Jaroslav Hasek est un monument de la littérature européenne. L’œuvre, grotesque et surréaliste, impose un non-sens de situation face au non-sens de la guerre.
Journaliste anarchiste, engagé dans l’Armée rouge, adhérent au parti bolchevique, créateur ironique et désabusé à Prague du « parti d’un progrès modéré », Hasek ne put terminer son chef d’œuvre. Ces points de suspension permettent à Philippe Clément d’en proposer une réécriture nourrie des improvisations des comédiens.
Le spectacle Chveik dans la troisième guerre mondiale, sorte de « partition » polyphonique, permettra à la compagnie de poursuivre sa recherche d’un langage singulier qui est au cœur de sa vision esthétique et théâtrale.
« Nous engageons l’individu Chveïk, réformé pour idiotie et rhumatismes, à nous servir de guide dans le maëlstrom des « trois grandes guerres ».
« Un matin, peu avant le début de l’invasion de l’Irak par les Etats Unis, j’ai appris par la radio que le président américain avait failli mourir au petit déjeuner en s’étranglant avec un bretzel… Presque immédiatement le brave soldat Chveik m’est apparu, avec sa bouille toute ronde, qui mordillait sa pipe tout en se massant les chevilles gonflées de rhumatismes et qu’il faisait tremper dans une bassine. J’avais l’impression que c’était lui qui me racontait cette histoire.
Malheureusement le chroniqueur de France Inter n’apportait pas tous les développements ni toute la délectation que Chveik y aurait mis… Alors, l’image du brave soldat s’est évaporée et je me suis senti seul, envahi par un sentiment d’absurdité extrême, face à mon bol de café. C’est comme cela qu’est née l’idée de faire revivre Chveik pour qu’il nous transporte lui-même dans la troisième guerre mondiale… »
Philippe Clément
La Compagnie de l'Iris est connue pour son théatre exigent et fédérateur. Elle privilégie les rencontres avec le public autour de grands textes fondateurs et accessibles. Les dernières créations soulignent l'évidence des corps, le langage du geste. La musique prend également une place de plus en plus créative dans la l’invention théâtrale. Dans cette pièce, le comédien, par un travail gestuel, est porteur de l'espace et du temps ainsi que de l'émotion.
Face à l'imbécillité cruelle de nos prétendus " chefs " , qui conduisent aujourd’hui comme hier, des millions d'hommes à la boucherie, la compagnie veut témoigner de la vitalité et de la résistance qui animent tout le petit peuple des romans de Hasek. Entrer dans le monde de Chveik, celui de sa bravoure crétine, de sa logique absurde, c'est encore aujourd'hui s'assurer de conserver intact un coin de bon sens et de lucidité face aux furieuses nouvelles de la planète qui nous parviennent chaque jour. Peut-être que la raisonnable crainte de ce monde violent nous quittera ainsi quelques instants et que l'insubordination distillera en nous son poison malicieux.
Pour voyager dans cette histoire baroque et débridée, tous les moyens sont bons : pantomime, cinéma muet ou bande dessinée entrent dans un carrousel effréné où personnages et lieux emblématiques (le bar Le Calice, l'hôpital militaire, la prison, le cabaret…) tournent jusqu’au vertige.
" Ubu n'est pas loin, en effet, et Dada non plus, dans ce spectacle débridé, souvent très drôle, plein d'inventions scéniques, et en tous cas surprenant. Si Chveik est particulièrement convaincant (Cédric Deschamps), tous les personnages sont bien dessinés, bien campés " . Nelly Gabriel, Lyon Figaro, février 2005
" Le rythme de la pièce est soutenu, la distribution irréprochable, le texte trouve dans l'improvisation son achèvement naturel " . Dorothée Aznar, Le Petit Bulletin, février 2005
" Une nuée de personnages interprétée par d'excellents comédiens. Surréaliste chaud effroi à ne pas manquer " Bernard Jadot, Le Progrès, janvier 2005
" Les scénettes se succèdent à un rythme trépidant, enchaînant les caricatures, sur un registre qui évoque les débuts de la bande dessinée, à gros traits, ce qui n'exclut pas la sensibilité ni l'émotion, notamment grâce à Cédric Deschamps dans le rôle titre " . Trina Mounier - Lyon Poche, février 2005
" Avec un travail axé sur le jeu d'acteur et le décalage, la mise en scène, épure d'accessoires et de décor, laisse totalement libre cours à l'imaginaire. Le Brave soldat Chveik dans la 3ème guerre mondiale vous emmènera loin des sentiers battus du théâtre traditionnel. Une grande bouffée de folie ! " Damien Nicolini, Télé Lyon Métropole, février 2005
La réflexion est intéressante sur l'absurdité de la guerre. Tout en traitant un sujet plutôt grave, le metteur en scène rend très bien de la situation avec beaucoup de dérision. J'ai vu cette pièce l'an dernier, la mise en scène et le jeu des acteurs sont extraordinaire
La réflexion est intéressante sur l'absurdité de la guerre. Tout en traitant un sujet plutôt grave, le metteur en scène rend très bien de la situation avec beaucoup de dérision. J'ai vu cette pièce l'an dernier, la mise en scène et le jeu des acteurs sont extraordinaire
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