Le Chant du Tournesol

Paris 19e
du 14 septembre au 2 octobre 2004
1H20

Le Chant du Tournesol

  • De : Irina Dalle
  • Mise en scène : Cécile Barneoud, Gabriel Santini
  • Avec : Cécile Barneoud, Julie Bourgeois, Jérôme Nys
L'innomable Monique, petit bout de femme toute blanche sur laquelle l'encre de la vie n'a laissé aucune trace, se sent vide. Elle croise un jeune homme, Désiré, qu'elle prend pour une vision. Elle demande à sa vision poétique de lui écrire une vie, n'importe laquelle. Lui ne veut plus que deux choses : planter des tournesols pour entendre leur chant et monter dans l'arbre pour ne plus jamais en descendre. Le Chant du tournesol est un chant d'espoir qui souligne les souffrances et les manques de notre vie sans poésie, tout en louant le pouvoir de l'imagination.

Résumé
Un chant d'espoir
Note de mise en scène
Extrait

" Dans un champ pris entre quatre murs qui deviendra, grâce à Désiré, un champ de tournesols en plastique, il y a Monique. L'innomable Monique, petit bout de femme, entre toute nue sous son grand imperméable, avec une pelle. Elle a entendu un appel dans la nuit obscure, elle est venue. Une jeune femme toute blanche sur laquelle l'encre de la vie n'a laissé aucune trace. Elle se sent vide, dans le vide. Elle n'a pas de nom, elle n'a ni goût ni odeur, ça lui fait peur. "Qu'est-ce que je fous là avec ma pelle ?" se demande-t-elle.

Elle croise un jeune homme, Désiré, qu'elle prend pour une vision. L'innommable Monique demande à sa vision poétique de lui écrire une vie, n'importe laquelle, mais au moins une. Désiré n'est pas inspiré, il ne veut plus écrire. Il ne veut plus que deux choses : planter des tournesols pour entendre leur chant et monter dans l'arbre pour ne plus jamais en descendre... "

Irina Dalle

La pièce Le Chant du Tournesol a été créée en mai 1998 au Théâtre de la Commune, et sera publiée la même année aux Editions Les Solitaires Intempestifs.

Les quatre parties qui la composent s'enchaînent sans changement de temps ni de décor. Le dialogue rythmé et enjoué emporte le spectateur de l'une à l'autre, en l'invitant à partager un moment de poésie. Et lorsque les voix et la musique se taisent, les auditeurs peuvent avoir l'impression que les choses en sont au même point qu'au départ. Mais si l'action et le discours se développent sous la forme atemporelle et irrationnelle d'un rêve, ils ne sont pas pour autant fermés sur eux-mêmes. La voix du poète sera le point d'orgue du dialogue : "y'a de l'espoir".

Ainsi Le Chant du tournesol est-il un chant d'espoir qui souligne les souffrances et les manques de notre vie sans poésie, tout en louant le pouvoir de l'imagination : si c'est la nuit dans notre vie, inventons-nous une lune et des tournesols qui chantent. Et dans la mesure où c'est ce même pouvoir qui régit la création artistique, une mise en abîme s'opère au niveau de la relation entre les acteurs et spectateurs. Ainsi la pièce offre-t-elle un champ de possibles pour le travail de mise en scène : il faut tout créer à partir de trois fois rien - une échelle, un tas de sable et des tournesols en plastique... " Tant qu'on a pas nommée une chose par un mot, on peut pas vraiment la voir, cette chose ? ".

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En montant cette pièce, nous espérons contribuer à la divulgation du théâtre contemporain français et soutenir plus particulièrement Irina Dalle qui vient de publier en déc. 2003 une seconde pièce, Lueurs d'étoiles, aux Editions Les Solitaires Intempestifs.

La pièce nous a séduite dès notre première lecture, car, au sein du répertoire contemporain, elle se distingue par l'originalité de la situation de jeu et de discours qui unit les trois personnages : le ton est drôle et poétique pour aborder des situations absurdes et des questions existentielles.

Nous avons choisi de mettre en évidence d'une part le rêve que se créent les personnages et d'autre part la rêverie que la pièce constitue pour le spectateur, par la mise en place d'un dispositif sonore original.

La musique (création originale du musicien, des variations de guitare électrique sur une base rythmique produite sur ordinateur) naît au moment où le jardinier poète commence à rêver. Mais comme les deux personnages féminins sont aussi le produit de son imagination, nous manifestons le côté irréel de leur présence par le procédé du play-back (véritable défi pour les acteurs qui doivent être précisément calés sur la bande sonore de la pièce préalablement enregistrée).

Ce double travail sonore permet d'explorer la gamme des possibilités entre le réel et le fictif. La musique s'arrête quand le jardinier traite les deux femmes comme des personnages réels, et les personnages reprennent leur voix normale lorsqu'ils franchissent la limite du spectacle et sont acteurs et non plus personnages.

Ainsi la musique reflète-t-elle le rêve des personnages et le play-back traduit-il la rêverie qu'est le spectacle lui-même. Ce dernier effet est à la fois magique car l'harmonie entre la voix des personnages et la musique est parfaite, et troublant dans la mesure où il met le doigt sur l'aspect fictif des techniques du théâtre. Du coup le trouble s'installe chez le spectateur : est-ce une comédie musicale, une pièce de théâtre, un concert ? Les personnages sont-ils réels, irréels, de notre monde ou non ? L'esthétique et la poétique du Chant du tournesol est à la frontière de tous ces univers.

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Situation : Dans la troisième partie de la pièce, Désiré s'apprête à réaliser son rêve, à savoir "monter en haut d'un arbre, [se] poser sur la plus haute branche et rester là, entre ciel et terre". Mais auparavant, le jardinier poète veut entendre le chant du tournesol. Désiré va chercher un instrument de musique et se met au milieu du champ.

Désiré : Chut !
L'innommable Monique : Alors ?
Maryève : Il chante ?
Désiré : Chut ! Pour l'instant j'entends que la sève qui monte jusqu'aux pétales.
Maryève : C'est du plastique.
Désiré : Vous êtes pas sympathiques, on a dit qu'on le disait pas !
Maryève : Comment ça fait la sève qui monte jusqu'aux pétales ?
Désiré : Scrouitch, scrouuitch.
Maryève : C'est poétique.
Désiré : Chut ! Ça y est, il parle.
L'innommable Monique : Il chante ?
Désiré : Chut ! Ça y est, il parle, c'est déjà merveilleux.
Maryève : Qu'est-ce qu'il dit ?
Désiré : Oh ! merde.
L'innommable Monique : Il est déçu ?
Désiré : C'est pire.
Maryève : Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Désiré : "Qu'est-ce que je fous là ?"
L'innommable Monique : C'est une bonne question.

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Sélection d’avis du public

Le Chant du Tournesol Le 21 septembre 2004 à 15h11

Une comédie poétique jamais naïve. A la fois touchant et extrêmement bien interprétée. On ne peut qu'être sensible au destin de l'innommable Monique, enveloppée dans son grand impermébale jaune et perdue dans un imaginaire d'enfant revisité par Beckett. Les comédiens sont touchants. Le texte est extrêmement sensible et servi par une création musicale envoûtante. Un excellent spectacle.

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Le Chant du Tournesol Le 21 septembre 2004 à 15h11

Une comédie poétique jamais naïve. A la fois touchant et extrêmement bien interprétée. On ne peut qu'être sensible au destin de l'innommable Monique, enveloppée dans son grand impermébale jaune et perdue dans un imaginaire d'enfant revisité par Beckett. Les comédiens sont touchants. Le texte est extrêmement sensible et servi par une création musicale envoûtante. Un excellent spectacle.

Informations pratiques

Bouffon Théâtre

26-28, rue de Meaux 75019 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Buttes Chaumont Gare du Nord
  • Métro : Bolivar à 172 m, Jaurès à 236 m
  • Bus : Marché Secrétan à 147 m, Mathurin Moreau - Simon Bolivar à 197 m, Colonel Fabien à 210 m, Jaurès - Stalingrad à 267 m, Jaurès à 343 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Bouffon Théâtre
26-28, rue de Meaux 75019 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 2 octobre 2004

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