Thomas Jolly met son talent et son inventivité au service de ce récit féérique écrit en 1943 par Evgueni Schwartz, auteur russe dont l’œuvre censurée par le régime en place dénonce les totalitarismes. Reprise de cette mise en scène remarquable qui résonne avec l'actualité.
Une petite ville est gouvernée par un despotique dragon à trois têtes qui exige que lui soit données plusieurs têtes de bétails par jour et une jeune vierge chaque année. Une jeune fille est sur le point de lui être jetée en pâture quand arrive Lancelot, chevalier professionnel. Ainsi démarre le récit écrit en 1943 par Evgueni Schwartz, auteur russe dont l’œuvre censurée par le régime soviétique en place dénonce les totalitarismes.
Thomas Jolly s’empare de cette féerie mordante dont la truculence se révèle à la mesure de l’intrépide inventivité du metteur en scène, familier de projets audacieux de tous formats et doté d’un brillant sens du plateau. La compagnie-laboratoire La Piccola Familia incarne un théâtre ultra vivant ancré dans la cité : l’aventure héroïque d’un jeune justicier idéaliste éveillera-t-elle le désir de vivre ensemble en mutuelle indulgence ?
Représentation avec captation vidéo le dimanche 26 mars.
« La bête immonde et ses trois têtes débarquent à Paris à La Villette, puis à Lille. Le metteur en scène surdoué porte à incandescence le drame fantastique d'Evgueni Schwartz, qui dénonce le totalitarisme. Un spectacle plein d'énergie, d'humour et d'images folles, terrifiant d'actualité. » Les Echos
Evgueni Schwartz, auteur, dramaturge russe, écrit Le Dragon en 1943, pièce aussitôt interdite par Staline dès sa première représentation en 1944. C’est un conte fantastique où la noirceur le dispute à l’ironie mordante, un drame d’où surgissent des créatures médiévales dans une ville sans nom, quelque part aux confins d’un pays imaginaire. On connaît peu ou mal Evgueni Schwartz, même si Antoine Vitez, Pierre Debauche ou Christophe Rauck avaient monté Le Dragon. La puissance de cette pièce réside dans la dialectique qu’elle déploie.
Ce dragon, incarnation du totalitarisme, la plupart des habitants s’en accommodent. La monstruosité n’est pas le fait d’un seul mais bien de toute une société. Aussi spectaculaire soit-elle, la monstruosité est répartie, diffusée dans un corps social, une société entière. Et quel danger représente une société entière qui « sort de l’humanité » ? Ce que sous-entend Evgueni Schwartz, c’est que le peuple peut avoir son destin entre ses mains. Pour Thomas Jolly, « cette figure du monstre, qui hante de nombreuses pièces de théâtre, me fascine car elle interroge profondément : quand sort-on de l’humanité ? Quand cesse-t-on d’être humain ? »
Magistrale leçon de philosophie politique que cette pièce d'Evgueni Schwartz, en l'occurrence un appel à la résistance à l'oppression. Thomas Jolly met au service de ce message une formidable scénographie époustouflante. Courez-y vite (pour l'instant, j'ai vu des dates au Mans et à Marseille, pas ailleurs).
Un texte mordant passant de la dictature totalitariste, à la manipulation des masses, le pouvoir se constrisant sur les mensonges, sur les peurs, sur l’incapacité de l’humain à être libre. Un grand bravo à Thomas Jolly pour cette mise en scène. Dommage pour le faux pas final quand sur la scène des amandiers, il a permis la lecture d’une dernière « dépêche de la municipalité » pour soutenir les grêves, donner de l’argent pour les grévistes, être contre la téforme des retraites etc. Quel dommage qu’à la fin d’une telle pièce on n’est pas en mesure de laisser aux gens la possibilité de penser librement!!!
Une pièce exceptionnelle! Un bourgmestre grandiose qui donne toute sa vitalité à la pièce grâce à un Bruno Bayeux au top de son interprétation.
Beau spectacle, excellente mise en scène de Thomas Jolly. Parfaite métaphore de ce qu'il se passe en Ukraine et de nos lâchetés.. Le texte d'Evguéni Shwartz n'a rien perdu de sa puissance aujourd'hui.
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Magistrale leçon de philosophie politique que cette pièce d'Evgueni Schwartz, en l'occurrence un appel à la résistance à l'oppression. Thomas Jolly met au service de ce message une formidable scénographie époustouflante. Courez-y vite (pour l'instant, j'ai vu des dates au Mans et à Marseille, pas ailleurs).
Un texte mordant passant de la dictature totalitariste, à la manipulation des masses, le pouvoir se constrisant sur les mensonges, sur les peurs, sur l’incapacité de l’humain à être libre. Un grand bravo à Thomas Jolly pour cette mise en scène. Dommage pour le faux pas final quand sur la scène des amandiers, il a permis la lecture d’une dernière « dépêche de la municipalité » pour soutenir les grêves, donner de l’argent pour les grévistes, être contre la téforme des retraites etc. Quel dommage qu’à la fin d’une telle pièce on n’est pas en mesure de laisser aux gens la possibilité de penser librement!!!
Une pièce exceptionnelle! Un bourgmestre grandiose qui donne toute sa vitalité à la pièce grâce à un Bruno Bayeux au top de son interprétation.
Beau spectacle, excellente mise en scène de Thomas Jolly. Parfaite métaphore de ce qu'il se passe en Ukraine et de nos lâchetés.. Le texte d'Evguéni Shwartz n'a rien perdu de sa puissance aujourd'hui.
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris