A partir du récit Marathon d'Anaït Toptchian, Nina Div a écrit cette adaptation qui met en jeu deux personnages. Ils traversent la vie en courant, chacun convaincu d'avoir trouvé un sens à son existence.
Echo de notre époque formatée, cette représentation du sens devient métaphore par le choix des personnages et de la mise en scène : deux clowns, sans sexe défini, leur visage-masque (qui rappelle les personnages des films de Federico Fellini), leurs mouvements symbolisant la course. Tous les éléments du spectacle (la lumière, le son, les costumes, l’espace vide de la scène) soulignent et mettent en relief l’essentiel : une philosophie profonde de l’action qui se déroule sans que le spectateur perde le moindre mot du dialogue (la nature du texte s’apparente au théâtre de l’absurde de Becket et Ionesco). Ce texte dense demande une grande attention de la part du spectateur.
Tout se déroule presque simultanément le temps d’un acte. Les deux personnages traversent leur vie en courant jusqu’à la fin. Lequel a raison ? Celui qui est pressé de vivre, ou celui qui veut avancer dans la vie sans se presser ? C’est la confrontation de deux avis où le spectateur est libre de choisir celui dont il se sent le plus proche. Mais nous nous dirigeons tous vers la même fin...
Le metteur en scène propose les deux points de vue sans les imposer. La pièce revêt une forme grotesque, une légère ironie qui masque une profonde philosophie.
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris