D’après les textes et poèmes de E.E. Cummings
Le coeur battant de ce spectacle, c’est la poésie emplie de vitalité et de lyrisme d’Edward Estlin Cummings dit « E. E. Cummings », poète américain très populaire dans les années 1950. Sur la scène, deux comédiennes et un comédien circulent parmi des éléments métalliques à l’image de l’architecture verticale de New York, la ville de l’écrivain. Ils disent les textes, les scandent, les chantent aussi, jouant sur les rythmes des langues françaises et anglaises qui se superposent. Ils sont accompagnés par Alexis Forestier qui a composé pour ce spectacle une musique hypnotique ou ténue, chaotique ou délicate. Comme en une suite de plan-séquences, Le mystère-des-mystères nous entraîne dans une traversée : d’une atmosphère d’ombres et de fantômes, avec pour arrière‑fond la guerre, aux tumultes de la nuit, puis jusqu’à la lumière et au monde secret de l’enfance.
Les textes où se côtoient l’érotisme cru, la satire politique et des hymnes langoureux, forment un collage d’oeuvres en prose et de poèmes. Ils ont été puisés dans les recueils de l’auteur publiés entre 1925 (Font 5) et 1958 (95 poèmes). Aux yeux d’Alexis Forestier, l’oeuvre du poète disparu en 1962 témoigne d’un regard sur le réel d’une grande acuité : « E. E. Cummings a bien perçu la manière dont notre monde glissait vers l’absurdité sans retour de l’uniformisation, du mesurable, des logiques sécuritaires, etc., vers autant de « non‑mondes » selon sa formule. Cela l’a conduit à habiter son époque en poète. » Au fait, le « mystère-des-mystères », qu’est‑ce donc ? Pour Cummings, ce « mystere‑des‑mysteres » n’est autre que la vie.
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