Dans Le Plaisir de rompre, un couple se rencontre (du moins le croient-ils) pour la dernière fois. Ils jouent une ultime scène de rupture. L'Homme va se marier, il épousera bientôt une jeune fille fortunée qu'il n'aime pas, qu'il ne désire pas, à laquelle il serait hostile si la Femme (maîtresse un peu plus âgée, indépendante et solitaire) qu'il aime encore voulait encore de lui. Ce sont des adieux forcés, et leur passion n'est pas encore éteinte. C'est un jeu à la fois joyeux et triste, tonique et désespéré, avec pudeur, parfois cruel et toujours extrêmement tendre. Ils pourraient continuer à s'aimer si la société n'était pas si restrictive, si le mariage n'était pas répressif, même s'ils le subissent et l'acceptent au bout du compte.
À la suite, Le Pain de ménage met en présence la même sorte de couple, quelques années plus tard, lors d'une rencontre fortuite chez des amis communs à la campagne. L'Homme est marié, il a un enfant. Elle a refait sa vie autrement. Renaît entre eux le sentiment du passé, le goût de leur amour ancien, et le besoin irrésistible de vouloir se reconquérir, ou plus exactement de se livrer au jeu de la séduction et de vouloir se reprendre à nouveau... jusqu'à ce que l'évidence se précise qu'ils n'ont en fait ni l'un ni l'autre envie de rompre avec l'existence qu'ils se sont faite. Le ton de Jules Renard se fait alors plus joyeux, plus provoquant, l'ironie et le rire sont au rendez-vous.
Exercice périlleux bien réussi. Tension entre plaisir et réalité qui ne laisse pas indifférent : bouscule ou donne à penser. Mise en scène sobre qui accentue le fond. Plus difficile le début de la pièce telle que jouée (on y croit pas trop)...
Exercice périlleux bien réussi. Tension entre plaisir et réalité qui ne laisse pas indifférent : bouscule ou donne à penser. Mise en scène sobre qui accentue le fond. Plus difficile le début de la pièce telle que jouée (on y croit pas trop)...
7, rue Daunou 75002 Paris