Majestueuse et festive, superbe et arrogante, cette oraison funèbre sonne le glas des formes passées pour célébrer celles à venir dans un élan salutaire et joyeux. La scène livrée aux larmes, à la sueur, à la chair mise à nue est scandaleusement érotique.
De l’art d’enterrer avec faste et superbe un théâtre qui fut et n’est plus. De l’art de rendre hommage tout en claquant la porte au nez de ses ainés. En signant en 1984 cette pièce majeure de son répertoire, Le Pouvoir des folies théâtrales, Jan Fabre, artiste turbulent, réfractaire au joli, aux connivences de bon aloi, à la frilosité, entérinait, une fois pour toutes, la mort des scènes empesées, corsetées, formatées, croulant sous les froufrous et suintant le moisi à cent lieux à la ronde. Il faut pas moins de 4 h 30 pour que s’opère, sur scène, ce programme de reconfiguration qui affranchit du 19ème siècle et de ses avatars un plateau en quête urgente de vitalité dont le seul credo semble être « l’ici et maintenant ». C’est ce à quoi s’emploient les interprètes qui vont aux limites de l’épuisement physique, exténuant dans d’innombrables répétitions les noms de pièces, d’auteurs, de dates sur lesquels s’arqueboute l’histoire de la représentation. Ils sont en uniformes, costumes cravates, nus, portent des couronnes dorées sur la tête, courent comme des dératés, halètent comme des chiens. Ils ressuscitent avec un zest de perversité un théâtre muséifié qui n’autorise aucune transgression. Et ce faisant, ils l’achèvent dans un geste total mêlant vidéo, corps, texte et musique. Du conflit ainsi activé entre passé et présent émerge une forme qui ne doit qu’à elle-même sa légitimité. Une forme tourbillonnante dont on sort droit comme un i, avec la certitude que nos pendules internes viennent d’être remises à l’heure.
« Un temple de l’avant-garde. Hors norme, débordant, détournant les contes de fées, et déployant l’idée que le spectacle vivant peut être plastique. » A. Blaustein Niddam, Toutelaculture.com
« C'est une cartographie amoureuse qu'il compose, même s'il dit vouloir ainsi en finir avec le passé. » E. Bouchez, Télérama
« Un opus magnifiquement repris. » B. Tappolet, Scènes Magazine
« L’oeuvre s’actualise comme un contrepied de nos pratiques numériques quotidiennes. » G. Boato et C. Bouko, Agôn
« Les lignes, le sang, les corps nus, l’humour et le culte de la beauté, tout était donc déjà là dans l’acte créateur d’un Jan Fabre alors âgé de 26 ans. » A. Blaustein Niddam, Toutelaculture.com
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
A 86 Sortie Paris Porte Pouchet. Au premier feu tourner à droite, avenue des Grésillons.