Le Talisman, Balzac-Beethoven

• Deux destins passionnants

Balzac-Beethoven, deux des plus grands héros de la littérature et de la musique. Deux œuvres monumentales. Deux destins passionnants où Vie et Art se confondent. Deux volontés proprement héroïques, deux raisons de vivre vers un objectif unique : la création artistique.

Comment extraire de la Comédie Humaine les quelques textes qui puissent révéler l’ampleur du monde balzacien, sa puissance, son imagination et sa poésie en parallèle à celui des quatuors de Beethoven. Les couleurs de la création balzacienne, sa lumière intérieure, son clair-obscur fabuleux, ses ombres géantes, son émotion poignante, sont également toutes contenues dans la musique du compositeur. Les faire vivre et entendre sur un même plateau, dans un même spectacle, est le pari ambitieux que se sont donné le Quatuor Ludwig et Jean-François Balmer.

Cinq textes pour retrouver les structures du roman et le mouvement caractéristique du récit : où la vie privée et vie sociale sont entraînées dans le maelström de la passion, force qui est “toute l’humanité“, mais qui détruit l’être qu’elle envahit. Montée au paradis social ou descente aux enfers dans Paris “la ville aux cent mille Romans“, théâtre où la société se concentre permettant rencontres, carrières, destins (Ferragus). Sur l’horizon parisien se dressent les grandes figures, qu’elles soient lancées dans cette jungle sociale de la lutte pour la vie (Vautrin), ou détruites dans leur “Recherche de l’Absolu“, qu’il soit la richesse, la puissance, la maîtrise de la matière, l’amour paternel (Goriot). Ces personnages donnent forme aux plus exemplaires de tous les destins balzaciens.

La méthode de Balzac ouvre deux voies royales : la description - située en préliminaire de l’intrigue - le cadre doit passer avant les portraits dans la théorie des milieux (Pension Vauquer). La philosophie qui explore les causes de la destruction. Ces deux voies confluent dans ses plus grands romans. "Nous avons à saisir la vie, l’âme, la physionomie des choses et des êtres."

Ainsi, la Peau de Chagrin fait-elle du talisman de Raphaël, un symbole de la société de 1830 ; ce mythe dominant toute son œuvre, il avertit que l’exigence de la possession et de la durée sont inaccordables. Le fantastique balzacien ne travestit pas la vérité, il la révèle à qui sait, ou à qui veut bien voir : "voir, c'est savoir" (Le talisman).

Françoise Petit

Adaptation de Françoise Petit. Avec le Quatuor Ludwig : Jean-Philippe Audoli (violon), Elenid Owen(violon), Padrig Faure (alto), Anne Copery (violoncelle).

• Le Quatuor Ludwig

Renommé pour son homogénéité, sa sonorité et son lyrisme, le Quatuor Ludwig est reconnu comme l’un des meilleurs quatuors de sa génération. Il s’affirme dès ses débuts en 1985 par sa passion du travail et ses recherches auprès des plus grands maîtres internationaux (quatuors Berg, Tokyo, Amadeus, LaSalle, Kolish et le chef d’orchestre Sergiu Celibidache).

Primé à divers concours internationaux (Florence, Fondation Menuhin, Portsmouth, Arthur Honegger), le Quatuor Ludwig est choisi pour être le premier quatuor français à devenir Quatuor en Résidence au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (1991) pour une durée de 3 ans. Sa discographie remporte de nombreuses récompenses : Grand prix du Disque Lyrique, Grand prix de l’Académie du Disque Français, Grand prix International du Disque de l’Académie Charles Cros, Grand Prix du Midem.

Invité à donner des concerts dans le monde entier, le Quatuor Ludwig se produit à Paris (Théâtre des Champs-Elysées, du Châtelet), Londres (Wigmore Hall), New-York (Merkin Hall), Taipei (Théâtre National), Shanghai (Théâtre National), Tokyo, etc. Il participe à la création de nombreuses œuvres : Alain Louvier, Michael Lévinas, Philippe Hersant, Thierry Escaich, etc.

L’intérêt et le plaisir que ressent le quatuor à mettre en interaction des disciplines aussi variées que le théâtre, la danse ou l’astro-physique le conduit à produire des spectacles avec des personnalités comme Charles Cré-Ange ou Jean Guizerix, Hubert Reeves, Marie-Christine Barrault, Michel Bouquet, François Marthouret, Didier Sandre.