Suite à un accident de voiture, un homme a perdu la mémoire. Depuis, il erre dans son appartement, vêtu dès l’aube d’un smoking mauve taillé dans les années 70. Une dame - assez énigmatique - est apparemment là pour prendre soin de lui, et le contraindre à recouvrer ses souvenirs, car il ne veut rien apprendre sur lui-même, son passé, ses goûts et ses amours. Mais elle voudrait faire la lumière sur les troubles circonstances de l’accident. Qui est-il ? Qui est-elle ? Que veut-il oublier ? Que veut-elle savoir ?
Le texte est publié les Editions Flammarion sous le titre Le
voyage de Victor suivi de Promenade de Santé.
Musique de Nicolas Bedos.
Sur la pièce : « L’amnésie comme ultime palliatif au chagrin… »
L’écriture du « voyage de Victor » prend sa source dans un épisode de ma vie personnelle. Une
banale rupture sentimentale que je ne cessais de ruminer.
Un soir, une amie me demande, Tu as des nouvelles de H. ? Je réponds, Qui ça ? Et toute la
soirée je m’amuse ainsi à nier toute cette histoire, mon chagrin et l’existence-même de la
personne que j’aimais tant. L’amnésie comme ultime palliatif au chagrin.
Brodant sur ce mince argument personnel, m’est venue une intrigue plus large, plus grave,
j’espère plus consistante.
A travers le personnage de Victor et son trouble, j’ai voulu traiter du deuil impossible, la fuite, la
folie douce et finalement la liberté que nous avons tous d’inventer et de revisiter à notre guise
nos vies, quand nous n’avons pas la force d’en assumer tous les chapitres.
Ainsi Victor est libre, libre comme un enfant. C’est un homme qui redémarre selon son bon
vouloir. C’est pourquoi je voulais - sur ce motif assez grave - fabriquer une pièce finalement
plutôt gaie, entre son rêve et la réalité. Il ne sait plus s’il aime le thé ou le café, s’il est de gauche
ou de droite, il renifle son passé, l’évite, tâtonne, va et vient entre lui et lui. Bref, il joue.
Et cette femme qui vient l’aider - et dont les motivations restent mystérieuses - devient dès lors
une mère, une infirmière, une femme, la femme, toutes les femmes, celles qu’il désire,
celles qu’il redoute, celles qu’il maudit, celles qu’il adore.
Sur la forme, je voulais que la pièce démarre de façon légère et absurde, puis se poursuive un
peu à la manière d’une comédie romantique, pour finir en polar, avec dénouement surprise, tout ça.
Cette pièce m’est littéralement tombée de la plume, en très peu de temps, les brèves séquences
s’enchaînant presque malgré moi, sous mes yeux surpris de premier spectateur.
Sur le choix des acteurs :
Guy Bedos : « M’emparer de son talent pour dire des choses très
personnelles… Une projection de moi-même… »
Il est amusant de lire ou de voir comme le public et la presse voient parfois dans ce que j’écris
pour mon père un portrait de lui, ou bien des messages - tendres ou mesquins- que je lui
enverrais à travers des partitions dites « sur mesure ». C’est bien normal. Et pourtant, c’est faux !
Si c’était déjà faux pour Sortie de scène, ça l’est encore plus cette fois-ci.
Car, il faut bien l’avouer, je parle avant tout de moi. Mes indignations, mes amours, mes excès,
mes erreurs, mes regrets. Et il se trouve que l’acteur Guy Bedos incarne idéalement les
projections que je fais de moi-même dans l’avenir. Un avenir rêvé ou cauchemardé. N’ayant ni
son courage ni son talent d’acteur, je m’empare de lui pour dire et incarner des choses très
personnelles. Et il semble qu’il y trouve un écho, un terrain amical.
Par bonheur, après le succès de Sortie de scène, et le spectacle que nous avions co-écrit, il
désirait « remettre ça ». Un désir largement partagé. Ayant triomphé dans son spectacle au théâtre du Rond-Point, il
rechignait à rempiler avec un nouveau one man show, parler politique, tout ça. Il m’a dit, Je
veux jouer. Tu n’as pas quelque chose ? Quelque chose de différent. Faire l’acteur, vraiment. De
mon côté, après quelques infidélités théâtrales - notamment avec l’immense Niels Arestrup - je
voulais à nouveau profiter de lui, vivre en petit comité les semaines de répétitions, nous
fabriquer des souvenirs pour toujours, surtout ne pas avoir un jour le regret de n’être pas allé au
bout de « nous », et de toutes les facettes de son jeu.
En écrivant Le voyage de Victor sur un canevas pourtant très autobiographique, j’ai très vite senti que ce personnage singulier, à la fois tendre et malicieux, chargé de mille douleurs, lui permettrait d’exprimer ce que j’aime le plus chez lui. Mélange de lucidité et de candeur tenace. De maladresse, aussi. Un personnage à la fois assez loin de ce que le public connaît de lui, et plus proche de ce qu’il est dans sa vie. Notamment le matin, je voulais mon père du matin. Mon père un peu perdu, un peu inquiet, désarmé. Mon père gentil, aussi. Il y a une phrase qu’il affectionne, « L’homme est un roseau pensant, inconsolable et gai ». Inconsolable et gai, voilà qui résume bien Victor.
Macha Méril : « LA femme, toutes les femmes… Une main de fer
dans un gant de velours »
Le choix de Macha s’est imposé très vite.
Je cherchais une femme « mûre » dont la vie aurait eu la politesse de préserver la séduction.
Macha est belle.
Macha est brillante. D’une alacrité réjouissante. Et il n’est pas difficile d’imaginer l’amour et le
désir que les hommes ou les femmes ont ressenti sur son passage.
En plus de la sympathie qu’elle inspire fatalement, c’est d’abord l’autorité qu’elle peut dégager,
la fameuse « main de fer dans un gant de velours », qui m’a intéressé pour nourrir le personnage.
En effet, il m’est impossible de dévoiler ici les rebondissements de l’intrigue, mais il me fallait absolument – à travers Macha- installer cette atmosphère étrange, telle une menace flottant au dessus de Victor. Le personnage incarné par Macha porte un secret, un lourd secret. Et si Victor a expulsé ce secret de sa mémoire, Elle- au contraire- est habitée par celui-ci. Chaque réplique, chaque regard doit s’en faire l’écho. Mon travail avec Macha consiste donc à tempérer sonémotion, sa tendresse et sa grâce naturelles au profit d’un conflit tacite aussi essentiel à l’intérêt du spectacle qu’à la véracité de leurs rapports. Et puis, il y a l’évidence d’un couple d’acteurs qui nous a tous sauté aux yeux, dès le début des répétitions. Ces deux-là s’entendent à merveille, et ils vont - comme on dit- « très bien ensemble ». Voilà tout.
Sur la mise en scène : « L’écho de leurs pensées… »
Il n’était bien sûr pas question d’un décor réaliste. Victor est dans le dénuement, aussi bien
intérieurement qu’extérieurement. Et son environnement devait correspondre au vide intérieur
qu’il remplit à sa guise, petit à petit. Le rêve. L’abstraction. Tout est à dessiner, à re-dessiner.
Pour « décorer » ce vide relatif, j’ai voulu faire appel à tous les moyens que le théâtre met à
notre disposition. Les éclairages, bien sûr, qui sont à l’origine de mes plus grandes émotions de
spectateur, et la musique. J’ai toujours composé la musique de mes spectacles, mais c’est la première fois qu’une bande
son (effets en tout genre, de la mélodie au bruit d’un vent lointain) m’a paru aussi nécessaire.
Pas seulement une ponctuation, un habillage conventionnel, mais l’écho de leurs pensées.
Tout à fait du même humble avis... Si le fils n'avait pas ce père-là sa pièce ne serait probablement pas jouée, à moins d'une réécriture... Et effectivement, je ne connaissais pas grand-chose de Macha Méril, et le déplacement ne vaut que pour elle, mais il faut se farcir la pièce ( on peut dire pièce ??)...
votre rêve risque bien de virer au cauchemard tant la pièce manque d'intérêt .Seule Macha Meril peut éventuellement justifier votre attente, mais surtout pas la prestation de mr Bedos. Bien sûr il ne s'agit que de mon humble avis et ce n'est qu'un avertissement à la prudence... pour vous éviter une éventuelle grosse déception. Après, reste les inconditionnels........tant mieux pour eux s'ils ressortent ravis.
j'attends la piece en province ,Agen par exemple ,j'ai eu l'immense bonheur de le voir Guy l'an dernier à Valence sur baize j'en redemande je m'appelle dalila !au plaisir ; maintenant quand je rê^ve ,je me dit autant rêver grand ! à bientôt !
J'ai lu le texte dans le livre de Nicolas Bedos (flammarion) et c'est vraiment très émouvant, parfois drôle, j'avais les larmes aux yeux à la fin, on ne s'attend pas du tout à la surprise finale! Hâte de voir Bedos père et Macha Méril sur scène!! Camille
Tout à fait du même humble avis... Si le fils n'avait pas ce père-là sa pièce ne serait probablement pas jouée, à moins d'une réécriture... Et effectivement, je ne connaissais pas grand-chose de Macha Méril, et le déplacement ne vaut que pour elle, mais il faut se farcir la pièce ( on peut dire pièce ??)...
votre rêve risque bien de virer au cauchemard tant la pièce manque d'intérêt .Seule Macha Meril peut éventuellement justifier votre attente, mais surtout pas la prestation de mr Bedos. Bien sûr il ne s'agit que de mon humble avis et ce n'est qu'un avertissement à la prudence... pour vous éviter une éventuelle grosse déception. Après, reste les inconditionnels........tant mieux pour eux s'ils ressortent ravis.
j'attends la piece en province ,Agen par exemple ,j'ai eu l'immense bonheur de le voir Guy l'an dernier à Valence sur baize j'en redemande je m'appelle dalila !au plaisir ; maintenant quand je rê^ve ,je me dit autant rêver grand ! à bientôt !
J'ai lu le texte dans le livre de Nicolas Bedos (flammarion) et c'est vraiment très émouvant, parfois drôle, j'avais les larmes aux yeux à la fin, on ne s'attend pas du tout à la surprise finale! Hâte de voir Bedos père et Macha Méril sur scène!! Camille
19, rue de Surène 75008 Paris