Peterbono, Hector et Gustave sont trois voleurs qui cherchent à détrousser les curistes de Vichy en séduisant les jeunes filles de la bonne société afin de s'introduire dans les belles demeures. Gustave tombe amoureux de Juliette dont la tante Lady Hurf, hantée par la peur permanente de la mort et de l’ennui, cherche à s'amuser de tout cela en hébergeant la bande de voleurs chez elle.
Au-delà de la comédie, c’est une pièce à plusieurs niveaux, plusieurs lectures. Pour le metteur en scène, comme pour les comédiens, il y a une richesse à explorer dans l’imaginaire et dans la création. L’action du Bal des voleurs se déroule sur deux plans, il y a une pièce à l’intérieur d’une autre pièce : l’une que les personnages montent pour le public et l’autre qu’ils imaginent dans leur intérêt. Deux mondes opposés car leurs rêves demeurent contraires. Le rêve intègre et lie ces deux pièces.
Les personnages (Lady Hurf ; Lord Edgard et Eva) déguisent leurs rêves. Ils sont conscients de la condition humaine et cherchent à s’oublier à l’aide de la pièce qu’ils inventent en choisissant chacun un " représentant " parmi les personnages qui ont encore leurs illusions et leurs espoirs (Juliette ; Gustave et Hector). Ce qui est passionnant chez Jean Anouilh, c’est sa philosophie centrée sur la notion d’oubli qui aide les gens (et ses personnages) à supporter la vie en masquant son absurdité finale.
Pour se sauver de cette réalité hostile et impénétrable, les hommes essaient de créer autour d’eux un monde plus favorable qui n’est en réalité qu’un monde de rêve. En conséquence, le Théâtre et le rêve ont la même origine : la nécessité de s’oublier et d’oublier. Avec une matière aussi riche, le choix de cette pièce se révèle être une évidence artistique.
17 cité Joly 75011 Paris