Un seul-en-scène haletant d'Elsa Agnès, caméleon inapprivoisé.
Le Caméléon c’est une fille, une jeune fille, jeune femme pas encore femme, un peu garçonne, call-girl cow-boy, créature sauvage diplômée en docilité. Elle paraît toujours autre mais c’est sans doute la même qui, à l’image de son animal tutélaire, change de peau, de pays, de métier, de milieu, de partenaire, prête à tout pour fuir la médiocrité. Elle a un corps Vésuve et un visage couleur grenade qu’elle peint et expose tout à la fois. Le vert qui envahit les murs et le rouge sang. Elle erre. Elle est joueuse, border, bornée, irrésistible une fois sur deux, elle fait flipper. Sa peau peut vouloir la vôtre. Elle est vénale ? Une criminelle ? Un album photo ? Son corps comme un appareil. Sa bouche sanguine déverse des cascades de mots. Rien ne semble capable de border le flot qui la secoue. C’est l’Etna en ébullition. On ne pactise pas avec l’Etna, elle sait cela, on le gravit, on s’en méfie, on l’apprivoise tant et si bien qu’un jour on parvient à y vivre.
Seule en scène, l’auteure et actrice Elsa Agnès bataille avec les pulsions de ses anti-héroïnes sous la direction d’Anne-Lise Heimburger. Comme dans un road-movie, on suit cette femme-caméléon qui préfèrera toujours un acte, même irréparable, à l’immobilité. Dieu vomit les tièdes. Elle aussi.
« Règne une épique et folle gaieté dans l'interprétation et le texte hurluberlu, cru et cruel d'Elsa Agnès. Qui casse les codes en liberté. Qui dérange et choque. Ça fait du bien. » Fabienne Pascaud, Télérama TT
« Avec ce long monologue dont elle est l’autrice, l’actrice Elsa Agnès explore d’une façon originale et au féminin le fameux « je est un autre » rimbaldien. Seule en scène, elle incarne toutes ces femmes caméléons qui existent comme autant de projections d’elle-même, pour aller à la rencontre de celle qui ne cherchera plus à se fondre dans le décor. » La Terrasse
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