Le chrysanthème
" Car autant que de me souvenir il s'agit d'oublier ce qui pendant des années a fait que j'en étais arrivé à ne plus dire un mot, à ne plus faire un geste sans m'en repentir, la contrition a toujours été mon faible et fut probablement ma perte jusqu'au jour où toute activité cessant... je veux dire tout... Jusqu'au jour alors beaucoup plus tardif, il ne s'agit plus d'années mais de Dieu sait quoi, où dans la nuit je ressentis à nouveau le besoin de me mouvoir... "
Sophisme et sadisme
" Il entre. Il raconte l'histoire de trois sujets qui pourraient bien n'en être qu'un seul...en raison de l'intimité de leurs rapports réciproques...à savoir un malade, son confident, celui qui les écoute et transmet leurs propos, dénombrés respectivement chiffre un le confident, deux le malade, trois le rapporteur. Petite séance de confrontation. La parole est au numéro trois. "
Pour Robert PINGET, ces deux monologues sont prétexte, une fois encore, à jouer avec les mots. Au fil de l'écriture, un monde " triomphal et terrifiant " apparaît. Le nôtre.
" L'image ne précède pas les mots chez moi. Ce sont les mots qui au fur et à mesure de leurs liaisons la composent. Aucune préméditation. Il faut que les images soient des surprises. Je vais à leur découverte. Quel intérêt peut-on avoir à décrire la réalité ? " Réalité " au sens de ce que l'on a sous les yeux. Insignifiant. Seule mon imagination travaille lorsque j'écris. " Robert PINGET Extrait de " Robert PINGET à la lettre, entretiens " de Madeleine RENOUARD, Belfond, 1993.
Presse sur les précédents spectacles
" Aux côtés d'Hervé HUSSON, remarquable comédien dont l'accent picard concède quelque rudesse à la subtilité de l'auteur, le jeune Jean-Marie RUSSO, également metteur en scène, interprète avec intensité et justesse la partition infaillible de Nathalie SARRAUTE. Ensemble, et pour un oui ou pour un non, ils examinent consciencieusement, avec la rigueur des entomologistes, les poussières disséminées dans les rouages des relations humaines ; grains invisibles, petits " riens " parsemés sur les " petits bonhommes de chemins " , décelant des fossés qu'ils ne cessent de creuser davantage au fil du temps, compromettant l'ordre jusqu'alors satisfait des choses. Un fauteuil et une chaise pour unique décor, un " Oui " et un " Non " dont il ne démordront pas. Les fioritures ne sont pas de mise, tout ici, comme chaque mot, chaque silence, est de l'ordre de l'essentiel. " Pierre Notte - La Terrasse
" Deux comédiens, dont le jeune Jean-Marie RUSSO, également metteur en scène, interprètent excellemment une partition dont on appréciera la rigueur toute mathématique. " Pierre Notte - L'Evènement du Jeudi
" Jean-Marie RUSSO, qui joue et met en scène, a choisi le parti du respect et de la nudité. A peine deux sièges sur la scène, où tout se dit avec un dépouillement égal à celui du décor. " Gilles Costaz - Le Journal du Théâtre
8, rue de Nesle 75006 Paris