Le développement de la civilisation à venir

du 28 septembre au 2 octobre 2011
1h15

Le développement de la civilisation à venir

Daniel Veronese revient avec sa troupe de comédiens argentins. Cette fois, il s’attaque à deux pièces d’Ibsen. Les deux héroïnes, Nora et Hedda sont « chacune comme un pieu qui, encore aujourd’hui, fait saigner les structures sociales qui nous fondent ». Ces deux tragédies bourgeoises du XIXe siècle deviennent des récits de notre monde contemporain où l’argent et la politique règnent, portés par le jeu de cette troupe remarquable. Spectacle en espagnol surtitré en français.

Spectacle en espagnol surtitré en français

Le développement de la civilisation à venir, une version de Maison de Poupée, adaptation de Daniel Veronese

Daniel Veronese, qui nous a déjà enthousiasmé avec sa version d’Oncle Vania, revient avec sa troupe de comédiens argentins. Cette fois, il s’attaque à deux pièces d’Ibsen.

Les deux héroïnes, Nora et Hedda sont « chacune comme un pieu qui, encore aujourd’hui, fait saigner les structures sociales qui nous fondent ». Ces deux tragédies bourgeoises du XIXe siècle deviennent des récits de notre monde contemporain où l’argent et la politique règnent, portés par le jeu de cette troupe remarquable.

  • Note d'intention

Dès le commencement de mon travail, j’ai non seulement modifié le texte mais aussi joué avec les attentes du public vis-à-vis de ces pièces. Pour affirmer ma démarche, je me suis appuyé sur mon opinion personnelle et subjective : il m’est apparu avec d’autres adaptations que le passage du temps rendait nécessaire une révision du texte pour le porter à la scène. Ibsen est un auteur d’idées concrètes et révolutionnaires pour son temps mais les idées qui furent révolutionnaires peuvent s’avérer caduques.

Ce qui m’a d’autant intéressé dans ces pièces c’est qu’elles ont toutes deux des profils dramatiques très concrets, de magnifiques personnages pour les acteurs et des structures parfaitement construites pour mener au dénouement. La tâche débute par un premier travail qui cherche peu à peu des voies d’approche vers un niveau plus subtil et personnel. Je cherche des formes et des sentiments, des contenus et des trappes qui peuvent porter le texte jusqu’à ce que j’appelle ma « sphère personnelle et quotidienne ».

Ce n’est pas une formule mais plutôt un procédé qui apparaît avec la nécessité de trouver la vérité dans chaque phrase, chaque mot ou situation. Pour que ce travail soit le plus léger et porteur possible j’ai besoin d’un groupe avec qui je m’entende rapidement et dont le acteurs recherchent bien évidemment la même chose que moi. Au moment de choisir les acteurs, je tiens compte de plusieurs conditions fondamentales ; je dois aimer la façon dont ils travaillent mais ce qui est aussi d’une importance primordiale est qu’ils puissent affronter le travail en équipe. Le résultat final doit être une addition invisible de chacun de nous tous. Tout ce qui n’est pas dit ni advenu entre les corps des acteurs, très souvent, ne me paraît pas nécessaire.

Théâtralement parlant, je commence à connaître la pièce quand l’étape des répétitions commence. Je choisis une pièce par intuition, sachant que quelque chose se passera lors de la dissection. Il s’agit de ré-inscrire la fiction dans un espace où il est toujours très difficile de créer des atmosphères fictionnelles puissantes et avec la référence à l’oeuvre de Bergman dans ma version d’Une Maison de poupée, il faut intertextualiser en tant que jeu dramaturgique, et produire un court circuit temporel chez le spectateur. Ces choix me permettent également de chercher des états de suspension momentanés. Le point de départ est toutefois le texte appris par les acteurs que j’ai choisi et leurs envies. Il y a des référents, des procédés et des décisions déjà installés dans ma façon de produire et de créer mais je n’en suis pas trop conscient et je ne cherche pas à l’être jusqu’à l’apparition de la première difficulté.

Chaque pièce est presque comme la « première » par rapport à la difficulté qu’elle peut représenter pour moi. C’est étrange mais je me sens fort dans l’inconnu et il m’est aussi difficile de planifier qu’il m’est plaisant et facile de trouver une solution dans l’immédiat. J’ai repris la même scénographie pour chacune des deux pièces Maison de poupée et Hedda Gabler parce qu’elles allaient être présentées l’une après l’autre et que c’était plus pratique et moins coûteux. En l’occurrence, Mariana Chaud m’a cédé la scénographie de Budin Ingles réalisée par Ariel Vaccaro. Mon idée était de pouvoir l’utiliser comme elle était, sans grands changements mais j’ai dû la modifier pour pouvoir l’adapter aux lieux où elle sera montée et tout a commencé à fonctionner de manière chaleureuse.

Daniel Veronese

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Spectacle terminé depuis le dimanche 2 octobre 2011

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