Si votre enfant avait commis l’innommable, le protégeriez-vous sans aucune limite ?
Deux couples ont rendez-vous dans un restaurant chic d’Amsterdam. Paul et sa femme Claire s’y rendent à reculons.
Serge, frère de Paul, populaire, admiré, futur Premier ministre des Pays-Bas, a choisi le jour, l’heure et le lieu.
Serge veut parler des enfants.
Une vidéo compromettante passe en boucle sur les réseaux sociaux. Les enfants ont fait quelque chose de grave.
Si votre enfant avait commis l’innommable, le protégeriez-vous sans aucune limite ?
Monter Le Dîner sous forme de monologue permet au spectateur de partager une expérience subjective.
Avec Jean-Benoît Patricot, nous avions envie de renforcer l'immersion dans la psychologie du narrateur. Le roman se prête parfaitement à une adaptation théâtrale grâce à sa tension dramatique omniprésente. En optant pour un récit sous forme de monologue, je place directement le public dans la tête de Paul Lhoman, l'invitant à partager ses pensées, ses arrangements personnels, ses tensions internes, ses contradictions.
Perçu au départ comme un homme détestant les faux semblants, avec une éthique et des valeurs, le spectateur devient peu à peu complice de son discours et des décisions immorales du personnage. Il est confronté à la part d'ombre de Paul et par extension à ses propres questionnements éthiques.
Le choix de Bruno Solo pour incarner cet homme apparemment ordinaire s’est imposé tout de suite. Cet acteur qui dégage une profonde sympathie permet l’identification immédiate.
Peu à peu, lorsque ses pensées révèlent progressivement cynisme et violence latente, le spectateur est confronté à l’ambiguïté morale du personnage.
Le Dîner se déroule dans un cadre apparemment luxueux et tranquille, mais qui cache des tensions profondes et des conflits moraux. Le restaurant, la présence du serveur devient le terrain d’une confrontation inévitable. Ce huis clos offre à l’acteur l’opportunité d’incarner des personnages complexes et aux spectateurs de se sentir pris dans un suspense moral où l’issue est incertaine.
J'ai voulu un guitariste sur scène qui incarne le serveur du restaurant, observateur silencieux et contrepoint de la décadence morale des personnages. La musique, en particulier la guitare, a la capacité d'exprimer ce que les mots ne peuvent pas toujours traduire.
Une guitare mélodique récurrente permet d’installer le fond sonore lounge du restaurant, tandis que des riffs plus agressifs ou sombres incarnent les moments de tension, de colère ou de révélation, accentuant cette dichotomie entre la façade élégante et la violence intérieure des personnages. Laurent Guillet - en alternance avec Édouard Demanche - est le témoin de la façade que les personnages essaient de maintenir, il subit leur arrogance et leur condescendance. Sa présence et ses interruptions jouent un élément clé de perturbation. A des moments cruciaux du diner, il interrompt les discussions tendues des personnages pour leur présenter des plats ou leur expliquer le menu. La banalité contraste avec la gravité des sujets discutés.
Mettre en scène Le Dîner aujourd’hui permet de confronter le public à des questions cruciales sur le sens de la justice, la responsabilité sociale, et les limites de l’amour familial. En l’adaptant au théâtre, on offre une réflexion vivante et nécessaire sur des dilemmes éthiques qui n’ont jamais été aussi actuels.
Catherine Schaub
« Les images de la caméra de surveillance ont tout changé. Les téléspectateurs voient que les jeunes y prennent manifestement plaisir, qu’ils sont presque pliés en deux de rire en balançant d’abord la chaise de bureau, puis les sacs-poubelle, et pour finir le jerrycan.
Un autre facteur joue aussi. Les jeunes viennent d’un bon milieu. Ils sont blancs. Ils sont blancs. On ne saurait pas dire à quoi cela tient, il est difficile de mettre le doigt dessus : quelque chose dans leurs vêtements, dans leurs mouvements. Des jeunes comme nous en connaissons tous. Des jeunes comme notre neveu. Comme notre fils. Rétrospectivement, je me souviens précisément du moment où je m’aperçois qu’il ne s’agit pas de jeunes comme notre neveu ou notre fils, mais de notre fils lui-même (et de notre neveu). » Herman Koch
Cette lecture nous emmène dans les méandres du questionnement face à la responsabilité devant la violence des faits, des enfants. Deux couples, deux attitudes et la lancinante question de la responsabilité et de la justice. Belle interprétation pour un suspense familial.
Pour 1 Notes
Cette lecture nous emmène dans les méandres du questionnement face à la responsabilité devant la violence des faits, des enfants. Deux couples, deux attitudes et la lancinante question de la responsabilité et de la justice. Belle interprétation pour un suspense familial.
1, place Charles Dullin 75018 Paris