Le journal d'Anne Franck

"Il est très étonnant que je n'aie pas encore abandonné tous mes espoirs, car il paraissent absurdes et irréalisables. Pourtant, je m'y accroche, malgré tout, car je continue de croire à la bonté innée de l¹homme. Il m'est absolument impossible de tout construire sur une base de mort, de misère et de confusion".

Anne Franck

• Notes de mise en scène

Anne Franck appartient à la cohorte des visages qui nous hantent. Sa petite voix, comme elle le souhaitait si fort, ne s'est pas éteinte. Le théâtre renoue avec sa fonction antique quand il rappelle les grands disparus qui, par delà la mort, nous parlent du prix de la vie. Anne Franck, la petite fille juive, s'est éteinte à l'âge de 15 ans au camp de concentration de Bergen-Belsen. Elle est la victime emblématique de la discrimination. Aujourd'hui, si elle avait survécu à la barbarie raciste et antisémite des nazis, elle aurait 70 ans et serait peut-être prix Nobel de littérature ou une éminente journaliste, comme elle en rêvait. Son journal, seule trace de sa trop courte vie, est une admirable leçon d'espoir et de courage d'une portée universelle... Pierre Humbert a cherché à mettre en scène la vitalité et la gaieté d'Anne, si émouvante, afin que le scandale de sa mort paraisse dans toute son horreur. Il a choisi, dans cette nouvelle version, non pas l'identification à la personne d'Anne Franck, mais d'aller au plus près de l'écriture et de la sensibilité de cette jeune fille, la comédienne adulte n'en étant que l'écho le plus fidèle.

Danièle Israël

La petite fille juive, morte en 44 en camp de concentration, aurait 70 ans aujourd'hui. Son "Journal", visité sur scène samedi soir par la comédienne Danielle Israël, n'a rien perdu de sa force ni de son émotion. Plus que jamais, ses écrits apparaissent comme une formidable leçon d'espoir et un admirable hymne à la vie.

Céline Clément  - "Le journal de la Haute Marne" du 14/12/98