A partir de 7 ans.
Un empereur de Chine, Zao, découvre, grâce à un livre adressé par l’empereur du Japon, qu’un rossignol se trouve dans son jardin et chante merveilleusement ce qui provoque l’admiration des voyageurs du monde entier.
Chose étrange : personne au palais ne sait où est caché l’oiseau, sauf une jeune servante qui a coutume de l’entendre chanter chaque jour. Elle conduit le rossignol au Palais...
Une grande fête est organisée en son honneur. La Cour écoute le chant du rossignol. L’empereur est ému jusqu’aux larmes. L’oiseau est adulé et célébré par tous. Il est l’hôte du Palais. Le soleil brille.
Un jour est offert à Zao un curieux cadeau : un oiseau mécanique, jolie petite machine dont le chant parfaitement réglé imite celui du rossignol. C’est un nouveau présent de l’empereur du Japon. L’oiseau mécanique séduit l’empereur et les courtisans.
Oublié, le véritable rossignol rejoint les arbres du jardin impérial. Son rôle est donné maintenant à l’oiseau mécanique.
Cependant, à force de remonter des centaines de fois l’oiseau mécanique, il finit par se casser.
Dorénavant, il n’y a plus de chant au palais. L’empereur dépérit. La mort rôde.
Ayant eu vent de la maladie de l’empereur, le véritable rossignol vient à nouveau chanter et redonner vie à l’empereur ingrat. Le bonheur règne à nouveau au palais.
Par la compagnie Daru.
...un truc ancien que tout le monde connaît et dont personne ne se souvient ! En fait, il s’agit de l’un des plus fameux et des moins « magiques » contes d’Andersen. Un simple rossignol au plumage terne qui émerveille par son chant, mais inquiète par sa liberté. Ce petit oiseau gai et imprévisible est le signe d’une liberté d’expression inconnue des personnages de l’histoire. Il les fascine, mais leur fait un peu peur. Ils finissent par lui préférer un oiseau mécanique, un faux-semblant.
Mais lorsque le jouet sera cassé, le malheur s’abattra sur le petit monde ingrat du palais de Milieu. Jusqu’à ce que...
A l’heure du virtuel, de l’ordinateur, de la communication instantanée et des extraordinaires robots censés transmettre de la pensée et de l’émotion, la fable pose la question de notre attirance pour la machine parfaite qui imite le vrai au détriment du vivant, toujours si fragile. Le thème mérite d’être pris en considération.
Ce conte d’il y a un siècle et demi, imaginé par un poète danois qui ne connut qu’une Chine de récits, nous en donne le prétexte. Pour en parler aux enfants d’aujourd’hui et à ceux d’hier. Nous le jouons avec des marionnettes « faites exprès » d’après l’iconographie populaire chinoise du XIXème siècle. Elles glissent accompagnées de leurs serviteurs-manipulateurs parmi des écrans secrets d’ombre et de lumière.
L’adaptation du célèbre conte est « marionnettisée », sur le mode d’une bande dessinée vivante, drôle et poétique, qui alterne récit et dialogues. La musique « à la manière de » porte l’émotion de l’intrigue théâtrale, à la fois épique, intime, émouvante, au service de la promenade exotique et philosophique de cette jolie fable du toujours merveilleux Andersen. Alors oui, encore un conte ! Et très sincèrement.
Christian Chabaud
...être empereur, on n’en n’est pas moins seul ni plus heureux ! C’est donc de cela dont il est question dans le conte d’Andersen.
Le chant d’un oiseau - vivant et non pas mécanique - suffit pour animer la vie d’un être. Le secret du bonheur réside dans la simplicité et le naturel. Il ne peut être ébruité. Il ne peut être artificiel. Quant à la possibilité d’être heureux, elle est souvent toute proche. Il suffit de regarder dans son jardin. Il suffit d’être attentif, vigilant.
Ce conte ne parle pas de Bons et de Méchants. Il parle de la faculté à être heureux, ce qui est à la fois très simple et très complexe mais constitue notre principale activité.
L’empereur de Chine n’échappe pas à la règle.
Nicole Charpentier
Nous revisitons la célèbre fable d’Andersen comme une véritable bande dessinée marionnettisée, inspirée par l’iconographie populaire chinoise des XIX et XXème, à l’épreuve du temps. Outre le charme de la permanence des formes et la dramaturgie au cordeau de l’adaptation, les principes de jeu et de relations manipulateur-manipulé marquent toute la force du rôle des marionnettes au coeur d’un récit symbolique autant qu’épique.
En 2010, l’oiseau mécanique pourrait aussi bien être présenté sur un écran LCD, image virtuelle, avatar 3D, « plus vivant que vivant ». Pour autant, si la fonction « mécanique » apparaît un peu désuète avec un automate à ressorts, elle est particulièrement renforcée par sa matérialité théâtrale, qui permet, notamment, de souligner l’absurdité,l’inconscience et la fascination humaines devant la machine en tentant de la « soigner » quand le moteur est cassé, puis de la porter comme une dépouille sacrée au cours de funérailles improbables !
Le rossignol vivant est représenté par une marionnette réaliste, manipulée par grâce à une seule tige en cuir patiné, figure d’oiseau plus vraie que vraie, dont d’aucun s’accorde à lui reconnaître une véritable vie apparente, uniquement et totalement due au mouvement impulsé par la main experte du manipulateur.
La personnalisation particulière du personnage de l’Empereur, ici nommé Zao (ce que Andersen ne fait pas) permet de renforcer la dramaturgie de la relation des deux protagonistes du conte de l’histoire - un homme au pouvoir absolu et un oiseau libre comme l’air - autour desquels l’enjeu de l’histoire.
"Les manipulateurs, et acteurs en même temps, évoluent au milieu d’un décor somptueux. La compagnie Daru porte loin et haut cet art ancré dans la tradition mais, en même temps, si contemporain." Brian Mendibure - Le Républicain
"Dans ce spectacle, où le deuxième degré affleure gentiment, la Compagnie Daru mêle avec bonheur beaucoup de techniques de marionnettes : gaine, tringle, manipulation à vue... Et la partie d’ombres est remarquable." Patrick Flaschgo - L’Ardennais (Festival Mondial de Charleville-Mézières)
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris