« Si on me demande comment j’ai écrit Le Square, je crois bien que c’est en écoutant se taire les gens dans les squares de Paris. Elle, elle se trouve là tous les après-midi, seule la plupart du temps, vacante, en fonction précisément. Lui, se trouve également là, seul, lui aussi la plupart du temps dans l’hébétude apparente d’un pur repos. Elle, elle surveille les enfants d’une autre. Lui est à peine un voyageur de commerce qui vend sur les marchés de ces petits objets qu’on oublie si souvent d’acheter. Ils sont tous les deux à regarder se faire et se défaire le temps. »
Marguerite Duras in L’Express, le 14 septembre 1956
Il est question dans Le Square de solitude, d’exclusion, d’amour, de haine, de violence, de foi et de désespoir. Celle qui l’écrit vient de traverser les épreuves de la guerre, du nazisme, elle a milité au parti communiste. Son oeuvre est neuve, urgente, actuelle. Elle nous place brusquement devant le dénuement, cet étonnement fondamental devant la seule difficulté d’être au monde qu’expriment cette jeune débutante et cet homme fatigué, dans un square en fin d’après-midi tandis qu’un enfant s’amuse et que les gens passent. J’ajouterai, pour tempérer ce qui pourrait passer pour de la noirceur dans mon propos à l’égard de la pièce, que sa force m’a toujours paru résider dans le fait que, grave et bouleversante elle est aussi légère et tendre souvent, drôle, une vraie comédie.
Didier Bezace
« Avec la complicité de comédiens d'exception, Bezace rend au théâtre de Duras sa force vive. » Philippe Chevilley, Les Echos, le 21 février 2014
« Les deux grands comédiens, en incarnant vraiment les deux personnages, font passer une humanité, une lumière profonde dans leur tentative de s'approcher l'un de l'autre. » Télérama Sortir TT, 26 février 2014
« C’est l’adéquation parfaite du travail de Didier Bezace avec l’écriture de Marguerite Duras. » Hugues Le Tanneur, Les Inrocks, le 25 février 2014
1, place Charles Dullin 75018 Paris