Le système Ribadier

À partir de 14 ans.

• Une comédie mordante

Monsieur Ribadier, le second mari d’Angèle, veuve jalouse et paranoïaque de feu Robineau, possède un truc imparable pour être libre de ses frasques. Il pratique l’hypnose et endort son épouse dès qu’il veut s’offrir de galantes compagnies. C’est le système Ribadier.

Mais chez Feydeau, les plus belles mécaniques se détraquent et quand survient Thommereux l’ancien amoureux d’Angèle et Savinet le mari de la maîtresse du moment, rien ne va plus. Comme dans toutes les pièces les plus connues de ce maître de la comédie, les répliques fusent tenant perpétuellement les spectateurs en haleine. Mensonges, quiproquos, jeux sur le langage, tout se conjugue dans un imbroglio indémêlable.

Jean-Philippe Vidal, que l’on a pu voir dans des mises en scène entre autres de Christian Schiaretti et Arthur Nauziciel fonde en 2005 sa propre compagnie. Pour sa nouvelle création, il fait jouer six comédiens débordants d’énergie qui incarnent des personnages pris dans une logique implacable et obsessionnelle.

Pour faire jaillir la poésie des personnages, malgré les codes marqués du vaudeville, Jean-Philippe Vidal considère à juste titre qu’il faut que les acteurs gardent leur naïveté et y croient sans douter. Il se réfère à une esthétique du noir et blanc inspirée des feuilletons télé des années soixante, sans jamais dénaturer cette pièce hilarante.

• La presse

« Un Feydeau efficace. » L'express

« Une mise en scène en rythme et sans temps morts, à découvrir. » Pariscope

« Un Système Ribadier très enlevé, orchestré avec un grand savoir faire. » L'Obs

« Le rire est au rendez-vous. » Figaroscope

« Mise en scène simple et élégante, drôle et légère. » Théâtral Magazine

« Un vaudeville hilarant qui ne déçoit jamais. » Femina

« La meilleure version que j'ai vue de cette pièce. » France Inter

• Une comédie qui s'inscrit dans la grande tradition du vaudeville

« Le Système Ribadier de Feydeau, écrit en collaboration avec Georges Hennequin est une comédie en trois actes qui s'inscrit dans la grande tradition du vaudeville. Le ton est vif, les mensonges fusent et les quiproquos s'enchaînent jusqu'à créer un imbroglio quasi indémêlable. Je crois pouvoir dire que c'est d'abord l'acteur que je suis qui a eu l'envie de mettre en scène un texte de Feydeau. Mais ce sont aussi les acteurs et compagnons de route Hélène Babu, Pierre Gérard et Loïc Brabant qui m'ont tendu la perche et comme nous le disait souvent Antoine Vitez à l'école de Chaillot : « Ce sont toujours les acteurs qui ont raison ! »

Ceci étant dit, nous partirons quand même du postulat suivant, formulé par l'auteur lui-même aux acteurs : « Il faut être crédule et même pousser la crédulité au maximum. Il faut croire à tout ce qui arrive. Sinon rentrez chez vous, ce n'est pas la peine ! » C'est exactement ce qui m'est apparu en voyant le film The Artist et c'est probablement là que repose aussi la réussite d'un tel projet. Quand on aborde une forme apparemment datée où les codes sont très marqués et très forts, comme le muet au cinéma ou le vaudeville au théâtre, il faut leur accorder un crédit absolu pour que la poésie puisse émerger.

Le théâtre de Feydeau est très particulier, très original. Le jeu étourdissant sur le langage, les situations absurdes et improbables mais à la logique implacable entraînent les personnages dans une expérience folle. L'acteur ne doit donc surtout pas essayer de dépasser son personnage (je ne suis pas dupe de ce que je joue ! et je suis conscient de ma force comique !) mais au contraire, il doit en même temps se laisser faire et trouver l'énergie de la candeur ou ce qu'on pourrait appeler la poésie du personnage. Une alchimie particulière à atteindre d'autant que dans ce théâtre, le spectateur en sait toujours plus que les personnages, eux-mêmes !

Les personnages seront tendus dans un comportement totalement obsessionnel dès leur apparition en scène. Comportement qu'ils garderont jusqu'à la fin et qui les jettera les uns contre les autres dévoilant une violence inouïe. Ribadier : le mari, menteur invétéré, et qui trompe sa femme quand bon lui semble, possédant sur elle le pouvoir quasi absolu et presque magique de l'endormir. Angèle : l'épouse paranoïaque qui traque les moindres faits et gestes de son mari, persuadée d'un comportement coupable et identique à son ex époux. Les hommes étant tous les mêmes ! Thommereux : l'ami de retour d'un exil lointain et qui croit pouvoir renouer comme si de rien n'était avec son amour d'antan. Angèle était-elle seulement au courant de cet amour ? Savinet : Le marchand de vin, mari cocufié, qui est prêt à en découdre à mort si Ribadier devait faire exploser le scandale à Bercy. La relation de son épouse à l’amant Ribadier n’étant pour lui qu’anecdotique.

Le tableau de feu Robineau - objet central - deviendra le témoin de cette folie des relations humaines et se transmutera imperceptiblement au fur et à mesure du spectacle dans une superposition de visages comme souffrants et presque grand-guignolesques. A la face, un cadre en forme de cinémascope. Comme une frontière qui permettra aux acteurs de « sortir de l’écran ». Derrière, un espace de jeu peu profond mais sur un large couloir fait d'un tapis gris ou noir sur lequel s'inscriront en blanc ou gris pâle les quelques éléments de décor absolument nécessaires ainsi que les acteurs maquillés et costumés de blanc, gris et noir. En fond, un cyclorama noir ou gris sur lequel sera projeté sur toute sa surface, le tableau du portrait en mouvement de feu Robineau. »

Jean-Philippe Vidal